Quels sont les différents enjeux de cette scène?
Par Ramy • 26 Avril 2018 • 1 550 Mots (7 Pages) • 754 Vues
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- RB comprend qu'il a été manipulé : "vous m'avez plongé dans cette abîme" (v.1438)
- Il est ébahi par ce retournement de situation, par la trahison de son maître
=> comme l'indique la didascalie "RB, qui l'a écouté avec égarement et comme ne pouvant en croire ses oreilles"
- RB compare le plan de son maître à "une machine effroyable" (v.1449) fomentée en cachette "dans l'ombre"
"machine effroyable" => symbole du piège, de la tragédie, de la fatalité
description de cette machine => hypotypose :- verbes à l'infinitif ("armer", "jeter", "faire mouvoir") : même valeur que présent de narrat°- multitude de verbes de vue : "voir" x2 (v.1451, 1454) ; "reconnaît" (v.1458)
- détails visuels : "lambeaux teints de sang et de boue" (v.1454) ; "tête brisée" (v.1455)
=> cette dramatisation inspire pitié et horreur chez le spectateur (catharsis)
2.3 Intensité tragique La scène acquiert une dimension paroxystique :
- Comme dans le drame classique, où les héros sont condamnés par la fatalité, RB a conscience de son impotence face au destin :
- il subit toutes les actions : "de vous autres, on fait tout ce qu'on veut" (v.1423) ; "je vous ai fait seigneur" (v.1426)
- le valet reprend les formules passives de son maître :
"Marchez, la chose est faite" (v.1414) devient "Voilà donc les choses qui se font!" (v.1448)
- L'état de RB est proche de la folie : "Se parlant à lui-même" ; "Je deviens fou, ma raison se confond"
- Enfin, RB apparaît comme un héros tragique ni coupable ni innocent :
"sans tort de ma part (v.1436) ; "voilà donc où j'en suis" (v.1435)
=> ce qui accentue l'intensité tragique de la scène
III/ Un combat du bien contre le mal
Finalement, nous verrons que l'affrontement maître/valet peut être associé à un combat du bien et du mal.
3.1 Don Salluste : la figure du diable
- DS apparaît ici comme un messager du diable. Le Diable, issu du grec diábolos signifie "celui qui divise et détruit"
On relève en effet l'image de la destruction dans la tirade de RB qui associe le plan de son maître à une "machine effroyable" dans laquelle il va "jeter un valet", "la faire mouvoir" et le détruire.
=> violence de DS soulignée avec champ lexical de l'aggressivité :
"hideusement" ; "effroyable" ; "tête brisée" ; "sang"
- DS utilise dans son discours une métaphore biblique et se sibstitue donc à Dieu => renversement pervers
"un laquais, d'argile humble ou choisie" (v.1421) => création du monde par Dieu
"je suis très bon, très doux" (v.1420)
- De nb images renvoient au supplice de l'enfer :
"Bâtir une machine effroyable" ; "dans l'ombre"
3.2 Ruy Blas, un pers spirituel
- Seul, face à Don Salluste représentant l'esprit du mal, RB n'a plus que le choix de s'adresser à Dieu afin de combattre son adversaire diabolique :
- prière : apostrophes "Ô mon Dieu" x2 ; "Dieu clément!" ; "Dieu juste"
- RB médite sur la vengeance de son maître => éveille son esprit et se pose des questions :
"Qu'est-ce donc j'ai fait?" ; "Qu'est-ce donc je vais faire?" ; "De quel crime est-ce le châtiment?"
- Il acquiert une dimension de martyre (individualité reconnue à la mort) :
"On reconnaît [...] que ce laquais était l'enveloppe d'un homme!" (v.1457-1458)
=> Ainsi, RB apparaît comme une figure christique.
3.3 Contrastes afin d'émouvoir le spectateur
Cette scène joue beaucoup sur les contrastes afin d'associer l'opp, maître/valet à un combat bien/mal.
- contraste ton tragique, pathétique de RB ≠ ton ironique de DS
- contraste figure diabolique (DS) ≠ figure christique, pure (RB)
- contraste scène précédente ≠ scène présente affrontement violent[pic 2][pic 3]
RB, le plus heureux des hommes, réussit à changer la mentalité des puissants, la reine répond à son amour
- L'esthétique de l'œuvre de V.H. joue souvent sur les contrastes.
CONCLUSION
Pour conclure, dans cette scène, le spectateur assiste un véritable affrontement du maître et du valet qui s'apparente à un combat entre le bien et le mal.
DS rappelle à RB que le pouvoir qu'il semble posséder n'est qu'une illusion et qu'il n'est que sa marionnette faible et nonchalante.
V.H. atteint une intensité tragique alors qu'on ne se place plus dans la tragédie mais dans le drame romantique.
Ouverture:
La figure du valet évolue :
Par rapport au Mariage de Figaro au XVIIIe, Ruy Blas acquiert une dimension spirituelle et héroïque. Puis, les
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