Oral type de français.

...

- Portait du père qui paraît antithétique par rapport à celui de la mère : « père léger », « capitaine » (donc quelqu’un de cultivé). Cette famille renferme à elle seule la noirceur et la douceur donc comment la figure de Rimbaud a-t-elle pu se créer dans un climat aussi paradoxal ?

« On dit que cet enfant, avec d’un côté de son pupitre ce fantôme et de l’autre cette créature d’imprécation et de désastre, fut idéalement scolaire et eut pour le jeu ancien des vers une vive attirance : peut-être que dans le vieux tempo sommaire à douze pieds il entendait le clairon fantôme de garnison lointaine, et les patenôtres aussi de la créature de désastre, qui pour scander sa souffrance mauvaise avait trouvé dieu comme son fils pour le même effet trouva les vers ; et dans cette scansion il maria le clairon et les patenôtre idéalement. »

-D’un côté il y a la possibilité pour Rimbaud d’être ce fantôme qui représente son père ou cette créature d’imprécation et de désastre qui est sa mère mais lui « s’auto créer », cad il n’est ni l’un ni l’autre mais se construit contre cela et chercher une espèce de renouveau. Cette idée de renouveau se voit à travers ses écrits : « le jeu ancien des vers » qui est en fait « L’ancien jeu des vers » d’Apollinaire. Apollinaire aussi soulève une idée de renouveau car avec « L’ancien jeu des vers » il écrit sans ponctuation dans Alcool en 1912. Apollinaire a mis 15 ans à écrire ce recueil ce qui est très long et Rimbaud se construit dans le temps aussi, donc on voit que se construire est un processus qui est non seulement long mais indéfini dans le sens où on se construit sans cesse. Par ailleurs, Michon se cherche à travers Rimbaud alors qu’il a 39 ans du coup ce processus de construction de soi et d’identification se fait dans le durée.

-« Scander » fait référence au fait que les mots pour les comprendre, pour les entendre, trouvent des significations dans les répétions. Le fait de découper permet de mieux analyser

-« pour le même effet trouva les vers » : Rimbaud a trouvé le chemin de la poésie en écrivant. (p 19 : d’autres aïeux lui donnèrent le jour, Rimbaud n’est donc pas le fruit de la fusion de ses parents mais bien le fils de tous ces pères qui l’ont aidé à se façonner. Laurent DEMANZE parle d’ailleurs de biographies orphelines = Rimbaud, fils de plusieurs pères)

- Il maria c’est-à-dire que son père et sa mère étaient déjà associés mais on a l’impression que le clairon c’est-à-dire la mère « voix aigu et perçante » et le père « patenôtre » plutôt doux ont donné naissance à Rimbaud l’idéal, la littérature. Mais comment cette mésalliance a pu donner naissance à Rimbaud ? Comment on devient Rimbaud ?

-

- On ne peut pas savoir comme nous l’indique le texte « on en sait rien » et c’est bien vrai puisque tout est contingent et rien est déterminé.

« Les vers sont une vieille marieuse »

- Marieuse : « personne qui s'entremet pour faciliter un mariage. » Les vers sont comparables à cela, l’écriture facilite le rapport entre soi et l’autre

« Il parait donc qu’il composa dès l’âge le plus tendre un grand nombre, ceux-ci latin ceux-là français ; dans ces vers, qu’on peut vérifier, le miracle n’eut pas lieu : ils sont de la main d’un enfant bien doué de la province, dont la colère n’a pas encore trouvé son rythme propre et comme consubstantiel, ce rythme juste grâce à quoi elle s’échange en charité sans s’émousser d’un poil, colère et charité mêlés dans un même mouvement s’enlevant d’un seul jet et retombant de tout leur poids, ou s’envolant mais restant là mêlées, pesantes, infirmes, comme une fusée d’artificier qui vous pète dans les mains mais impeccablement gicle, tout cela qui plus tard devant endosser le nom d‘Arthur Rimbaud »

- Quand il était jeune le succès n’est pas venu directement et c’est dans les échecs qu’il a pu rebondir. Comme Michon qui écrit pour se trouver à travers un autre Rimbaud écrit pour se trouver et quand on chercher on ne trouve pas directement, on échoue et on recommence.

- Province = aller vers Paris pour tout acquérir ( cf bel ami, monter les échelons, cf Madame Bovary, Leon )

- Parait acharné mais pas comme sa mère il utilise son acharnement comme une force c’est ce qui fait de lui Arthur Rimbaud

Conclusion :

Michon essaye a travers ses œuvres et les personnes sur lesquels il écrit de se comprendre, se rechercher. A travers son œuvre c plus qu’une question de soi mais une question qui englobe les hommes en général. L’auteur s’approprie le personnage et en questionnant la vie de Rimbaud questionne sa propre vie et en posant des problèmes s sur Rimbaud répond a c problèmes a lui. A la fin de l’œuvre (citer les questions) Michon continue de se questionner. On peut apporter de réponse concrète à une question aussi existentielle. Y a pas de réponse absolue, universelle : on est sans cesse en train de se trouver, se questionner et on ne pourra jamais affirmer qu’on s’est enfin trouvé.