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Madame Bovary - Commentaire

Par   •  26 Août 2018  •  1 080 Mots (5 Pages)  •  427 Vues

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d’idées à lui, pas de personnalité. Charles ne suscite ni sentiment ni même désir chez sa femme tant sa personnalité est plate comme le montre l’énumération : « sans exciter d’émotion, de rire ou de rêverie » (l.34).

Il manque de virilité : « Il ne savait ni nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet » (l.35,36) → l’énumération négative montre que Charles n’est pas athlétique et serait incapable de défendre son honneur (ou celui de sa femme) et qu’il ne se distingue pas en tant qu’homme (force physique, capacité à se battre) aux yeux de sa femme.

Charles est décrit comme n’étant pas curieux, ni ambitieux, si bien qu’il ne peut pas être le guide qu’Emma attend comme le montre l’épiphore du pronom « rien » : « il n’enseignait rien, celui-là, ne savait rien, ne souhaitait rien. » (l.40)

Charles se satisfait de son petit confort bourgeois, ce qui n’est pas assez pour Emma qui finit par détester son mari, comme le montre l’énumération finale : « elle lui en voulait de ce calme si bien assis, de cette pesanteur sereine, du bonheur même qu’elle lui donnait. » (l. 41,42).

b. L’homme idéal selon Emma

En contrepoint du portrait psychologique de Charles, Emma dresse le portrait de son homme idéal, un portait tout droit hérité de la littérature sentimentale et romantique. Elle en énumère (au moyen de deux énumérations de trois mots chacune → rythme ternaire) rapidement les qualités aux lignes 38 et 34, si bien qu’on se rend compte que son homme idéal est un homme parfait, presque un dieu, qui ne saurait exister dans la réalité :

il est omniscient. On le remarque avec l’hyperbole « Un homme, au contraire, ne devait-il pas tout connaître » (l. 33) ; il sait tout faire à la perfection : « exceller en des activités multiples » ; il est un initiateur, un guide : « vous initier » (l. 39).

il est passionné, délicat et mystérieux : « aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les mystères » (l. 39) → l’énumération achève de montrer ce qu’Emma attend d’un homme.

c. Une héroïne passive : le bovarysme

Ce divorce entre le rêve et la réalité laisse Emma songeuse, insatisfaite. C’est le cœur du bovarysme, cette disposition d’esprit qui se traduit par « un état d’insatisfaction, sur les plans affectifs et sociaux, qui se rencontre en particulier chez certaines jeunes personnes névrosées, et qui se traduit par des ambitions vaines et démesurées, une fuite dans l’imaginaire et le romanesque. » Mais plutôt que d’agir, elle préfère attendre, rester passive :

elle recule l’occasion d’en parler à Charles : « Les mots lui manquaient donc, l’occasion, la hardiesse. » (l.21) → énumération de ce qui lui manque pour débloquer la situation

elle attend que Charles vienne vers elle : « Si Charles l’avait voulu cependant, s’il s’en fût douté, si son regard, une seule fois, fût venu à la rencontre de sa pensée, il lui semblait que l’annonce subite se serait détachée de son cœur, comme tombe la récolte d’un espalier... » (l.23,29) → l’anaphore en « si » et la subordonnée de condition révèle la nature très improbable de cet événement (Charles ne se doute même pas du problème) ; en outre, la comparaison de l’espalier montre combien Emma Bovary est « mûre » pour la confession, combien son désir de se confier est grand. Pourtant, elle ne fait rien, elle attend que son mari agisse alors même qu’elle sait que cela ne se produira pas.

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