Le personnage de roman
Par Christopher • 17 Septembre 2018 • 2 888 Mots (12 Pages) • 398 Vues
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car il va pouvoir vivre
les «en résonance» aventures. Le lecteur va en effet s’imaginer à la place du personnage. De même, à
par exemple en s’identifiant au personnage de Fhileas Fogg du roman d’aventure Le Tour du Monde
en Quatre-Vingt Jours de Jules Vernes, le lecteur vit les aventures par procuration ce qui est très
plaisant. Le lecteur espère naturellement la réussite des héros quil accompagne, et le succès que le
personnage rencontre est souvent proportionnel à l’élan que le lecteur peut ressentir dans sa lecture.
Le lecteur peut ainsi s’évader et oublier le quotidien. C’est dailleurs un des principes du roman
policier où là on attend que l’enquéteur résolve l’énigme.
Certes l’identification permet au lecteur d’apprécier le roman, mais certaines situations l’identification
au personnage parait comme difficile voire impossible ainsi que partager des sentiments avec le
personnage principal. Pour autant le lecteur peut apprécier le roman.
En deuxième lieu, le lecteur peut ne pas s’identifier au personnage mais apprécier dans le même
temps un roman. En effet, il est difficilement envisageable de se sentir proche de certains personnage
principaux. Certains personnages principaux de roman sont répugnants et le lecteur ne veut pas lui
ressembler. Dans ces romans, l’identification au personnage principal n’est pas le but mais l’intérêt
est de comprendre les raisons d’agir du personnage. Le lecteur peut quand même apprécier le roman
par sa curiosité de découvrir des personnalités différentes. C’est le cas par exemple du roman du
personnage de Jean Baptiste Grenouille dans le roman Le Parfum de Suskind dont le sous-titre est
d’ailleurs L’histoire d’un meurtrier. Le personnage de Jean Baptiste Grenouille cherche à créer le
parfum parfait. Il ne vit que par l’odeur, les phéromones, les arômes. Il va alors assassiner une
vingtaine de femmes pour prendre leur parfum. Le personnage principal est un homme dépourvu de
tout sentiment du bien et du mal qui va commettre des crimes terribles. Le lecteur cherche ainsi à
prendre de la distance avec le personnage. Le personnage de François aussi dans Le diable au corps
peut repousser le lecteur. Ce roman raconte la liaison adultère entre le narrateur, François, et Marthe
dont le fiancé est parti au front durant la première guerre mondiale. Le personnage de François peut
paraitre scandaleux pour le lecteur surtout s’il est contemporain à l’époque de la première guerre
mondiale. Il est en effet immoral et à contre-courant des conventions sociales. Cest aussi le cas dans
le roman La condition humaine d’André Malraux. Le lecteur repousse le personnage de Tchen,
fanatique, à qui veut assassiner un trafiquant endormi. Le lecteur ne peut sidentifier à un personnage
aussi immoral et lâche. Ce type de personnage «repoussant» existe aussi dans le roman du XIXe
siècle. Le Horla de Guy de Maupassant par exemple raconte l’histoire dun personnage qui est pris de
folie. Il est obnubilé par le «Horla», une «présence» quil imagine. Sa folie le conduit à se donner la
mort. Ce roman dont le personnage principal est contraire à la morale empêche l’identification du
lecteur. L’intérêt du roman réside encore une fois dans la compréhension du lecteur de cet autre très
différent et singulier.
Ensuite, l’identification est confronté à un obstacle lorsque le personnage n’a pas assez d’épaisseur
psychologique. Le personnage « être papier » créé par le romancier n’est parfois pas assez décrit pour
permettre au lecteur de s’y identifier. Le personnage de Candide en est un exemple. Le roman au titre
éponyme raconte le parcours d’un personnage jeune et naïf qui pense que : «Tout est le mieux dans le
meilleur des mondes» dans son château de Thunder-ten-tronckh. Chassé du château et jalonnant le
monde, il va découvrir les atrocités du monde. Ce personnage est très peu décrit autant physiquement
que psychologiquement empêchant toute identification par le lecteur. C’est le cas de certains
personnages principaux marginaux qui n’expriment pas leurs sentiments. Le personnage de
Meursault dans le roman L’Etranger d’Albert Camus en est un exemple. Meursault est un employé de
bureau algérois qui perd sa mère sans chagrin avec la phrase inaugurale du roman : «Aujourd’hui
maman est morte ». A la suite d’une querelle il va tuer un arabe et va être jugé. Meursault personnage
qui refuse de jouer le jeu du «conformisme social» et se montrant indifférent à tout. Le lecteur ne
peut alors s’identifier au personnage mais il va plutôt chercher à comprendre pourquoi il agit ainsi,
pourquoi il ne réagit pas face à la mort de sa mère. Cette absence d’identification se retrouve aussi
dans le roman de Victor Hugo Le Dernier Jour d’un condamné. Ce roman relate ses derniers instants
de la vie d’un condamné à mort injustement. Bien que Victor Hugo pousse l’identification au
personnage principal qui déclare au début du
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