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"Le chêne et le roseau" - Jean de la Fontaine.

Par   •  12 Avril 2018  •  1 982 Mots (8 Pages)  •  907 Vues

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· Le titre : il réunit deux végétaux familiers, assez banals, que l’on rencontre partout dans la campagne et dont on n’attend pas un dialogue. On se demande ce qu’ils vont bien pouvoir se raconter et s’ils ont des choses à se dire. On se doute qu’ils vont aussi avoir des divergences, d’autant que la fable est connue

· Le choix des végétaux qui sont personnifiés puisqu’ils parlent : « je vous défendrai de l’orage » v 14, « je plie et ne romps pas » v 21. On sait que choisir des animaux ou des végétaux chez les fabulistes est un moyen détourné de critiquer la société tout en évitant la censure et les problèmes...

· Le registre merveilleux : des végétaux qui parlent et ont des imperfections ou des défauts humains comme la faiblesse pour le roseau et l’orgueil pour le chêne.

· Merveilleux et invraisemblable car des arbres et arbustes ne peuvent vivre cette histoire : le chêne vit rarement au bord d’un marécage et les roseaux ne poussent pas à l’ombre des chênes. Mais La Fontaine ne se souciait pas de vraisemblance. Seule la morale lui importait.

· Le discours direct qui allège le récit (ponctuation, verbes introducteurs)

· La fin : ici elle est prévisible car on devine que le chêne orgueilleux va être vaincu et l’on aime voir le plus faible sortir vainqueur de la tempête comme on aime voir le plus fort battu à son propre jeu. C’est la revanche des faibles et c’est une sorte ''fin joyeuse'' celui qu’on considère comme le gentil est récompensé.

· Le « suspense » : même si on se doute que le roseau va sortir victorieux on attend quand même de voir comment son adversaire va être vaincu et le dialogue est savoureux.

3) La parole du Chêne

Dès le vers 2, le chêne engage le dialogue. Il y a alors déjà une notion de domination, par l’initiative de la parole.

Nous remarquons une certaine fierté du chêne, avec la quantité, le registre soutenu et les effets de syntaxes. Le chêne possède également le pouvoir, avec les hyperboles et l’usage de la première personne.

Au vers 7 (« Cependant que mon front, au Caucase pareil, »), nous remarquons une métaphore hyperbolique ayant pour but de démontrer la prédominance du chêne. Il est alors, dès ce moment, élément de force et de protection.

Il y a dès lors installation d’un champ lexical de la protection et de la force, avec les expressions « non content d’arrêter les rayons du soleil », « brave l’effort de la tempête », « tout me semble zéphyr », « je couvre », « je vous défendrais ». Cela peut faire figure d’arrogance.

De plus, le chêne en arrive à dénoncer la nature pour le fait que le roseau, différent de lui, est constamment « bousculé » :

- vers 2 : accuser la nature,

- vers 11 : si vous naissiez,

- vers 15 : mais vous naissiez,

- vers 17 : nature bien injuste.

La nature est donc ici accusée, mais le chêne, entre autres, en dénonçant la nature, dénonce de même le destin, pourtant inéluctable.

Le chêne énumère les difficultés du roseau, et cherche à comparer, au vers 10 (« Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr. »), avec une césure à l’hémistiche antithétique qui marque bien l’opposition.

Pour finir, le chêne éprouve de la compassion envers le roseau. Cette compassion paraît hypocrite, moqueuse. Au vers 14, il propose ses services au roseau, mais ne peut rien faire. Il fait son propre éloge.

Le dialogue du chêne montre donc en lui un désir de domination, d’écrasement, avec tout de même de la compassion pour le roseau, qui lui répond alors.

4) La parole du roseau

A partir du vers 18 jusqu’au vers 24, c’est au tour du roseau de parler, de répondre aux phrases du chêne. Nous remarquerons que son intervention est bien moins longue et structurée que celle de son interlocuteur, mais toute aussi importante.

Le roseau n’est pas égocentrique comme le chêne, et n’utilise pas de formes hyperboliques poussées.

Nous pourrons alors parler de la faiblesse du roseau, mais faiblesse uniquement apparente, car sa force vient de la souplesse, ce qui lui confère de l’habileté.

Nous remarquerons une diérèse appuyée sur le mot « compassion », vers 18, qui montre bien la réponse du roseau au chêne sur sa charité. Le roseau rejette la charité du chêne, et montre ainsi qu’il n’est pas dupe sur le jeu du chêne qui essaie de se mettre en valeur. Le roseau montre également ainsi qu’il est sûr de sa propre force.

Nous remarquerons de plus, vers 21, un rythme croissant de la forme 2/4/6 : cela confère au roseau une prise de confiance progressive, afin d’essayer d’égaler, mais sans réussite, les propos du chêne.

La dernière parole du roseau « Mais attendons la fin » sonne comme un pari envers le chêne. Il y a alors une incertitude, et nous commençons à comprendre que le roseau a peut-être raison. C’est alors que la nature intervient, sous les traits du vent.

II) Position du chêne

voir feuille de francais

CONCLUSION

suite sur feuille de francais

Ainsi donc, comme on le pressentait, « Le Chêne et le Roseau » est plus qu’un poème, c’est un texte à visée didactique et morale, conformément au genre de la fable, mais aussi à la doctrine des Classiques : instruire et plaire

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