Le Mal de Rimbaud
Par Junecooper • 2 Février 2018 • 2 911 Mots (12 Pages) • 915 Vues
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AXE III : UNE NATURE BIENVEILLANTE
A) Une origine sainte
B) Une mère protectrice
* La nature est la source de toute vie :
- Majuscule au début du vers 8 « Nature ! » => La vie est née de la Nature.
- Hommage à cette Nature « saintement » => une divinité sincère et pure, elle dégage une valeur morale et établie une confrontation entre elle et Dieu, seule la Nature est la mère-créatrice du monde pour le poète.
- Accumulation «dans l’été, dans l’herbe, dans ta joie », « ciel bleu » => connotations de la chaleur, lumière et fertilité insérées au milieu d’un lexique de chaos; et évocation d’une belle saison qui est l’été. Cette notion est antithétique à la guerre car celle-ci rend le monde sombre et laid par sa violence destructrice.
- Or la Nature est détruite par celle-ci.
*La Nature est comme une mère protégeant ses enfants :
- Apparaissant au milieu du texte, la Nature établit une rupture de la destruction de la guerre pour montrer, que les Hommes sont malgré tout protégés par cette lueur naturelle.
- Eloge de la Nature « ô toi » => l’auteur s’adresse directement à elle de manière familière, il y a un contact naturel avec les humains. Dans le poème, ce terme a une position centrale. Le tutoiement « toi » => fait de la Nature une confidente, une consolatrice des blessures engendrées par la guerre. Elle est maternelle.
- Son apparition éphémère dans le poème suscite un impact chez le lecteur => le trait dominant est la Nature malgré les désastres et le responsables de ce massacre.
Rimbaud considère que la Nature représente la vie, et que sans elle le monde ne pourrait exister. Il revendique le pouvoir de la Nature.
Il effectue une chute : dans ce poème le chaos est rompu par l’harmonie, la folie est rompue par la raison.
Commentaire de « Le Mal » d’Arthur Rimbaud
Introduction
Le XIXe siècle est associé à plusieurs mouvements littéraires dont le naturalisme et le symbolisme. Il s’agit notamment de la période de la guerre des Prussiens contre les Français en 1870.
Ces massacres marquent la vie d’Arthur Rimbaud, né en 1853 et mort en 1891, ce qui le pousse à se révolter contre les atrocités commises par la guerre. Il devient un poète maudit et engagé.
Rimbaud écrit en 1870 « Le Mal », extrait du recueil Poésies. Il s’inspire de la guerre de 1870 pour poser un regard critique sur Dieu, et nous livre son indignation face à ce désastre.
Comment Rimbaud manifeste-t-il son indignation ?
Dans un premier temps, nous analyserons les différents procédés utilisés par le poète pour dénoncer la guerre. Ensuite nous étudierons les principaux personnages qui sont responsables de la guerre. Puis nous détaillerons la place de la Nature dans le contexte de l’époque.
[LECTURE DU TEXTE]
Développement du commentaire.
I) On assiste à une guerre stigmatisée.
A) Une violence chaotique se répand tout au long du poème à travers la guerre.
La guerre est évoquée dans sa violence apocalyptique par le fait que le poème ne soit qu’une seule phrase, donnant ainsi une ampleur syntaxique.
On peut observer que la guerre est directement évoquée dès le premier vers « les crachats rouges de la mitraille », et introduit par une locution conjonctive « Tandis que », ce qui nous montre l’importance de la bataille.
Les quatres verbes des vers 1 à 5 définissent les étapes du massacre « Sifflent », « raille », « croulent » et « broie ». La première strophe est ornée d’allitération en [r] tels que « mitraille », « Croulent » qui transcrit la violence de la guerre et traduit le bruit des combats.
Elle suscite le dégoût « Crachats rouges », « écarlates » dont la couleur dominante est le rouge. Elle désigne une violence sanglante et meurtrière. On ressent un certain malaise lorsque le poète nous renvoie l’image des cadavres embrasés par les déflagrations de la guerre « tas fumant », « dans le feu ». Nous avons ici le champ lexical du feu.
La guerre devient alors un véritable enfer, ce terme est métaphorique « folie épouvantable », « rouge ». Il fait aussi référence au titre « Le Mal ».
Le malheur continu tout au long du poème, avec ses horreurs comme s’il ne pouvait plus s’arrêter par la conjonction de coordination « Et » au vers 6. Tout les sens du corps humain sont sollicités, c’est une hypotypose ; on a des consonnes occlusives [k],[t] et [d] et le verbe « sifflent » on entend siffler les balles.
B) Elle engendre un peuple mourant.
D’une part, les hommes, les soldats sont déshumanisés et meurent à la guerre « Croulent les bataillons », « tas fumant ».
L’auteur, ironique, considère ces victimes comme un gâchis et s’appuie sur l’absurdité de ces batailles « - Pauvres morts ! ». La guerre est telle une machine qui détruit les êtres vivants.
Les couleurs « écarlates » et « verts » sont des métonymies et peuvent se rapprocher aux uniformes des troupes françaises en rouge et ceux des troupes prussiennes en vert.
Il y a un effet de masse, « en masse » et « cent milliers d’hommes » , le lecteur se rend compte du nombre de morts.
D’autre part, les femmes, les mères sont victimes de la guerre par leur pauvreté et leur incapacité de se défendre « angoisse », « pleurant ». On remarque alors la détresse des mères que Rimbaud met en valeur.
Vêtues de noir « vieux bonnet noir », elles prient Dieu de les aider et de les protéger par une offrande « un gros sou », et sont en deuil.
Rimbaud déplore des « mères ramassées » blessées par les batailles et suscitant ainsi la pitié.
Les femmes sont représentées
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