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Les Fleurs Du Mal (lecture analytique)

Par   •  2 Novembre 2017  •  2 089 Mots (9 Pages)  •  802 Vues

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II/ Description macabre.

a) Évocation réaliste et précise de la charogne :

Il y a un effet de surprise, un aspect inattendu, le poème va être le récit de cet événement singulier. Un marqueur temporelle « ce beau matin d'été si doux » une expérience commune de la femme et du poète. Le titre du poème nous indique déjà que la charogne est le personnage principal du poème. Le passé simple « nous vîmes » brutalité de la découverte. Passage à l'imparfait qui nous montre que ce moment dur dans le temps. La description de la charogne occupe beaucoup de vers, 3 à 32. Dans cette description beaucoup d'élément sont mis en valeur : évocation de la charogne est précise et le poète utilise beaucoup de synonyme « carcasse superbe » au vers 13, « squelette » au vers 35, le terme « infection » qui mise en valeur à la rime et également avec une diérèse. Cette description est tellement précise que le lecteur s'imagine la scène, c'est une hypotypose. Le processus de décomposition est mis en valeur, le rejet et l'enjambement sert à montrer le liquide qui coule sur le cadavre et la métaphore « un épais liquide ». Le poète fait appel à de multiple sens : la vue, l'ouïe, l'odorat (le champs lexical de la puanteur). L'horreur de cette vision est accentué par la réaction de la jeune fille « vous crûtes vous évanouir ».

b) Un souffle épique.

On a une vision épique de la charogne, on dépasse le cadre réaliste et le poème va prendre une dimension épique. Plusieurs éléments nous montre cette dimension : image des bataillons au vers 18, l'emploie du pluriel et les termes collectifs (« ce monde » au vers 25). Le terme le plus poignant : la charogne est en mouvement, elle est animée (verbes de mouvements qui apparaissent « sortir », « couler » et l'expression « vivant haillon », l'enjambement qui met en valeur le verbe « vivait »). De nombreuse comparaison donne une dimension épique à la scène, qui permet de transformer la réalité (« comme une vague » …) . Au fil du poème la description dépasse la réalité, le poète va amplifié cette description jusqu'à ce que cette charogne devient un rêve (au vers 29 : « les formes s’effaçaient », « elle est devenue un rêve »). Ici Baudelaire rompt avec la tradition poétique classique, il ne met pas au cœur de son poème la femme aimé mais une horrible charogne symbole de la laideur et de l'ignominie. Cependant le poète ne cherche pas ici à raconter seulement une anecdote mais il veut mettre en évidence une leçon de moral.

III/ Les leçons du poète.

a) Une réflexion sur le temps qui passe et sur la mort.

La mort est un thème omniprésent dans tout le poème et notamment à la fin du poème, elle mise en relief par de nombreux termes, qui se trouvent aux rimes des deux dernières strophes « dernier sacrement » « ossement » « vermines » « décomposée ». On peut y voir une leçon du poète la mort nous attends tous, l'emploie du futur indicatif qui nous indique la certitude de son propos. La mort est étroitement lié à la nature et la vie (comparaison avec la fleur au vers 14, le mot fleur est mise en valeur à la césure) c'est contradictoire de choisir une fleur pour décrire la charogne. La mort est mise en valeur avec les évocations de « l'eau qui coule » pour nous évoquer le temps qui passe. Le verbe « monter » et « descendre » qui marque le changement, l'évolution. Les quatre éléments sont réunis : l'eau, l'air, le feu, la terre. A travers l'évocation de la beauté de la femme au vers 37 à 48 Baudelaire rappelle que la mort détruit la beauté et nous invite à réfléchir sur la condition humaine. Le thème de la mort et du memento-mori revient souvent dans les poèmes. Le thème de la mort est très abordé dans la poésie, on voit un décalage entre la poésie de Baudelaire et la poésie traditionnel. Il utilise l'alexandrin qui est employé pour des sujets grave sérieux, et il va utilisé les octosyllabe pour alléger, pour avoir une certaine musicalité. On a également des comparaisons assez choquante, violente entre la femme et la charogne, il a une écriture assez provocatrice (les homophones « grâce »/ « grasse », comparaison « femme lubrique » → Une image cru de la femme). Une métaphore assez frappante « la vermine qui l'a mange de baisers ». L'oxymore « la carcasse superbe » qui met en valeur la charogne, comme si elle pouvait être désirable, une allitération en [s] qui nous montre qu'elle est dangereuse comme un serpent. Il y a aussi une antithèse de style (« ô reine des grâce » vers 41, « ô ma beauté », « mon ange et ma passion » un style assez noble pour lui déclarer son amour à la jeune fille, qui va s'opposer à un style plus cru la description de la charogne). On a l'impression qu'il n'est pas sincère, et cela donne un aspect parodique de la déclaration d'amour. La poésie met en avant la beauté des femmes, mais le poète ici au mieux de mettre en valeur la beauté de la femme, il dit qu'elle va se gâter.

b) La puissance de l'art.

Il nous indique que le poète c'est un être à part, d'abord il indique parce qu'il emploie avec le pronom « je » dans l'avant dernier vers. On a l'impression qu'il n'est pas comme la charogne, ni comme la femme, il s'isole du reste de l'humanité. La femme, elle est associée à des verbes au futur, c'est à dire qu'elle va mourir un jour. Contrairement à la femme, lui il a une forme de permanence, il n'est pas soumis aux lois du temps. Il oppose donc de manière assez cynique d'ailleurs la condition de la femme et la sienne. Il ne vas pas s'éteindre car il va vivre à travers son art. Il apparaît donc comme un être supérieur parce que grâce à lui, les acteurs de cette histoire « la femme » et « la charogne » même mortes elles subsisteront dans ses œuvres. Nous avons ensuite le champ lexical de l'art « ébauche », « art », « artiste ». Il parle métaphoriquement d' « essences divines » mise en valeur à la rime, c'est cynique car la femme fini en « vermines » et lui en « essences divines ». Il fait l'apologie (mettre en avant) la création poétique. Le poète a une autre force, c'est de pouvoir rendre beau ce qui est laid.

Conclusion : Le poète a ici une volonté de choquer, il a une écriture qui est accès provocatrice

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