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Le Dormeur du val d’Arthur Rimbaud

Par   •  20 Septembre 2017  •  997 Mots (4 Pages)  •  1 231 Vues

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Dans le deuxième tercet, le lecteur peut immédiatement faire appel à ses sens, l’auteur parle des parfums de la nature, des fleurs. Là aussi nous retrouvons différentes connotations de la mort, l’air ne circule plus à travers les narines du soldat, vers douze. Il a une position tel un mort, il dort avec la main sur sa poitrine. Au dernier vers nous avons la confirmation que celui-ci est mort, il s’est fait fusillé, « il a deux trous rouges sur le côté droit ».

L’adjectif rouge est mis pour le nom sang. Ce dernier vers est une reprise du premier vers. Rimbaud nous parlait de la nature comme un trou de verdure dans le premier vers, il marque par cette reprise la fin de son poème. Nous retrouvons cet effet de surprise dans le dernier vers, qualificatif du sonnet, point de chute, où nous comprenons la mort du soldat. Le trou de verdure peut aussi signifier le cercueil du jeune homme.

Il y a une succession de paysages magnifiques où repose un mort. La mort est omniprésente dans tout le sonnet. Ce poème est une sorte de douce mise en scène pour évoquer le tableau de la mort sans jamais prononcer le mot. Ce contraste entre la mort et la nature, signifiant la vie, est présent dans tout le poème.

La ponctuation des vers est significative. Nous avons dans les deux premiers quatrains de longues phrases, une seule phrase par quatrain alors que dans le deuxième tercet, les phrases sont courtes. Le rythme est différent, comme brisé dans le dernier tercet. Ceci pouvant aussi évoquer une vie brisée par la mort, ou une vie interrompue tragiquement par la mort.

Nous retrouvons cet effet de rythme avec les rejets, vers 3, 7, 10 et 14 ainsi que le contre-rejet, vers 9, le balancement et la rupture de rythme sont ainsi bien marqués. Forme montrant aussi le côté libre qu’exprime Rimbaud avec son sonnet irrégulier, le vers ne forme plus une seule est même unité mais prend du sens dans tout le quatrain ou tercet.

Effectivement, les rimes qu’utilise Rimbaud ne correspondent pas aux rimes d’un sonnet régulier qui devraient être embrassées dans les deux quatrains. Dans ce poème, les rimes des deux quatrains sont croisées.

Ces différentes discordances sont, en effet, en contraste avec le tableau stéréotypé de Dame Nature que nous dessine Rimbaud. Elles produisent un effet de rythme mais aussi de rupture. L’idéal disparaît alors et la réalité reprend le cours des choses, notamment avec le jeune soldat mort. Elles créent aussi un effet de surprise. L’idyllique de la description de la nature perd alors son sens.

Le jeune soldat est comparé à un enfant, sans arme. La Nature le protège mais il n’a pas une attitude que devrait avoir un soldat (il sourit, il est étendu…). Il est inactif. L’antithèse présente dans ce poème contraste le jeune soldat et le mort qui font un et même personnage.

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