La comédie selon Molière.
Par Ramy • 24 Mai 2018 • 1 650 Mots (7 Pages) • 489 Vues
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dans les deux exemples qui viennent d’être cités les noms des personnages d’harpagon ou de Tartuffe sont devenus des expressions courantes pour désigner l’avarice et l’hypocrisie.
De surcroît, les comédies de Molière ne se contentent pas de représenter les travers des individus, elles mettent en scène aussi les défauts de la société telle qu’elle a été construite par les hommes. Ainsi, dans le « Bourgeois gentilhomme », Molière critique et ridiculise, au travers du personnage de monsieur Jourdain, les membres de la classe bourgeoise qui rêvent de devenir nobles et de vivre comme des aristocrates.
Mais est ce qu’on peut de déduire de la vision que Molière donne de la comédie dans l’Impromptu que celle-ci n’a que pour fonction de montrer et de critiquer les travers humains ?
2e partie :
Même si comme l’écrit Molière les comédies ont souvent pour rôle de montrer les défauts et les vices des hommes, il n’en demeure pas moins que leur rôle premier est avant tout de faire rire. Molière le sait et le fait mieux que quiconque.
Ainsi, lorsqu’il dénonce les travers des hommes, il le fait de façon telle qu’il veut très clairement amuser le spectateur. Il le fait en grossissant de façon excessive le trait de caractère ou la réalité sociale qu’il dénonce pour les rendre ridicules et se moquer. Il est certain ainsi de faire rire le public.
C’est par exemple le cas dans le Malade Imaginaire, où il ridiculise les médecins en imaginant une scène où le domestique Sganarelle réussit à se faire passer pour un médecin juste en mettant leurs habits et en utilisant un jargon qui ressemble à celui des médecins de l’époque.
En dénonçant les vices des hommes et des vices de la société , Molière ou les autres auteurs de comédie cherchent avant tout à faire rire.
Et d’ailleurs, pour atteindre ce but, qui reste l’objectif premier, Molière utilise également tous les procédés de la comédie dans ses pièces.
Il utilise très souvent dans ses comédies le comique de situation comme par exemple les quiproquos où deux personnages comprennent les mots mais dans un sens différent. Ainsi dans l’Avare, Valère parle à harpagon de son amour pour Elise, alors que Harpagon lui pense que Valère parle de sa cassette.
Molière a recours également aux autres procédés comiques, que ce soit les coups de bâton de la farce qu’il utilise très régulièrement comme dans Les fourberies de Scapin ou l’Avare. Il utilise le comique des mots comme dans le Bourgeois Gentilhomme lorsque Cléonte fait semblant de parler Turc : » Ambousahim oqui boraf, Iordina, salamalequi » ou encore les facéties des valets comme Scapin ou encore Polichinelle dans Le malade imaginaire.
La question que l’on peut se poser, c’est pourquoi Molière veut faire rire pour montrer et dénoncer les défauts des hommes ? Y a- t-il un but ?
3e partie :
La comédie est certes avant tout un divertissement mais si elle exagère une situation et caricature un personnage pour les ridiculiser, elle peut donc avoir un rôle critique.
La comédie peut donc aussi faire réfléchir le spectateur et l’instruire. Il y a une devise en latin que Molière a reprise qui résume cette idée. « Castigat ridendo mores », ce qui signifie « corriger les mœurs en riant ».
L’idée est qu ridiculiser un vice dans une pièce comique peut conduire à une prise de conscience de la part du spectateur. La comédie n’est donc pas ce cas un acte gratuit, elle peut avoir une visée plus grande : morale ou politique.
Un exemple très parlant est la comédie « le Mariage de Figaro ou la folle journée », dans laquelle Beaumarchais critique très fortement, en faisant rire, le spectateur, la société de son temps et notamment les privilèges dont bénéficient la noblesse. Quand Figaro déclare « Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie (…) Qu’avez vous fait pour tant de biens ! Vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus », il appelle clairement à une société plus juste et plus égale.
La comédie, même lorsqu’elle est légère, peut donc faire passer un message et inviter le spectateur à réfléchir, y compris sur son propre comportement. Ainsi, dans la pièce de Francis Veber, « le dîner de cons », Pierre Brochant, homme à qui tout semble réussir, a pris l’habitude avec ses amis d’inviter un « con », qu’ils font parler pendant tout le dîner pour se moquer de lui. Mais très vite avec l’arrivé du « con » François Pignon et des péripéties de la pièce, Pierre Brochant n’apparaît pas aussi heureux qu’il en à l’air et surtout on découvre qu’il a été trompé par ses plus proches. La morale de cette comédie est qu’il convient de se montrer plus tolérant envers les autres puisque que nous sommes tous en fait, le « con » d’un autre.
Conclusion :
Si la comédie a belle et bien comme fonction première de divertir et de faire rire, elle peut se nourrir pour cela des défauts de chacun d’entre ou des hommes en société. En tournant nos ridicule nos travers, elle peut être aussi une arme puissante pour
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