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La Belle et la Bête, J-M Leprince de Baumont, 1757

Par   •  15 Septembre 2018  •  881 Mots (4 Pages)  •  440 Vues

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et la vertu du monstre se révèle tout au long du dialogue ce qui encourage la Belle à se débarrasser de ses préjugés. Le narrateur choisit de nous donner à lire les pensées et les sentiments de la Belle. « elle n’avait presque plus peur du monstre » L15, « mais la Belle fut bientôt rassuré » L22. Cette technique incite le lecteur à s’identifier à la jeune femme. Le registre pathétique devient alors prédominant. Ainsi ce dialogue permet de réfléchir plus généralement sur le rapport de l’Homme a autrui. La compassion éprouvée par la Belle peut être considérée comme un modèle de comportement : son ouverture d’esprit et sa sincérité atteste de la possibilité que tout Homme peux se débarrasser de préjugés tenaces.

b)Un conte destiné implicitement aux adultes

Le conte est un genre littéraire destiné en priorité aux enfants depuis le XVIIe siècle. La construction de l’histoire et des personnages est volontairement sommaire et symbolique. Il y a une division manichéenne des actants permettant au jeune public de s’identifier au héros persécuté. C’est ce que Bettelheim nomme « l’identification positive » La lecture du conte peut ainsi être considéré comme une étape importante dans la construction de l’enfant. Cependant la Belle et la Bête ne se réduit pas à une portée enfantine. C’est en effet un conte qui aborde les questions essentielles liées à la nature de l’Homme, ici il s’agit de dénoncer la dictature de l’apparence qui entrave la connaissance réelle d’un être vivant « je vous aimes mieux avec votre figure que ceux qui, avec la figure d’homme, cache un cœur faux, corrompu, ingrats. » L10-11. Dans cette citation l’auteur choisit d’énoncer les adjectifs en fin de phrase pour les mettre en valeur. Il y a une accumulation fondée sur un rythme ternaire qui se veut implacable pour dénoncer ceux qui ont une belle figure mais une mauvaise âme.

Conclusion :

Ce conte apprend aux enfants à distinguer la laideur morale de la laideur physique, à favoriser l’intelligence et la bonté de l’âme plutôt que l’apparence. Ce qui rend le monstre plus humain c’est sa maîtrise du langage, le raffinement de ses sentiments renforcé par le regard de la Belle. Nous avons donc bien montré que ce texte est un conte par l’étude des personnages et la structure de l’histoire mais également qu’il dénonce la tyrannie des apparences. Montaigne dans ses « essais » nous conseille également d’aller au-delà des apparences tout au long de notre éducation.

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