Jean de La Fontaine, Le Coche et la Mouche
Par Christopher • 8 Décembre 2018 • 1 396 Mots (6 Pages) • 901 Vues
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« Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé »(V1) traduit l’effort fourni par l’attelage. Jean de la Fontaine développe ici l’intrigue de la fable. La mouche, pense pouvoir mouvoir l’attelage par de simples piqûres, ce qui est complètement ridicule.
Les rythmes ternaires « L’attelage suait, soufflait, était rendu »(V5), « Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment »(V8) viennent accentuer les efforts de l’attelage, mais aussi les efforts inutiles de la mouche qui soulignent la difficulté des chevaux.
Le présent de narration, « survient »(V6), « s’approche»(V6), « Prétend »(V7), « pique »(V8), « pense »(V8), « s’assied »(V10), « s’attribue »(V13), « va »(V14), « vient »(V14), « fait »(V14) … ainsi que le présent d’énonciation « respirons »(V26) montrent , au présent, les actions de la mouche qui « s’attribue » la réussite. Pour elle, elle est persuadée que c’est grâce à elle que les chevaux sont parvenus à tirer le coche dans la pente, et se permet de demander un paiement de la part des chevaux, ce qui rend dans ce récit l’action de la mouche très vivante. On assiste à son agitation comme à son inutilité.
AXE 2 : La dimension vivante et instructive de la fable
Idée 1 : l’éloge du peuple
Le champ lexical du coche « Six forts chevaux »(V1), « L’attelage »(V5), « chevaux »(V6), « machine »(9), « timon »(V10), « cocher »(V10), « char »(V11) souligne l’énorme voiture mue par 6 forts chevaux, destinée à transporter des voyageurs. Jean de la fontaine a choisi de désigner une voiture très lourde et imposante pour contraster avec l’apparence de la mouche minuscule.
A travers l’imparfait « tiraient », « était », « suait », « soufflait » nous pouvons voir l’élément perturbateur de la scène où le coche ne peut plus avancer dans la montée.
A partir de là, la mouche fait son apparition avec une accumulation « Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment » et va agir de façon désordonnée en piquant les chevaux, en imaginant qu’elle aidera le coche.
Idée 2 : la critique de courtisans
Les enjambements comme « La mouche en ce commun besoin / se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin/Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire »(V17à19) nous font découvrir les pensées de la mouche. Elle se plaint de l’inutilité des voyageurs. La mouche est à l’image des courtisans qui entourent le Roi où ils gesticulent plus qu’ils n’agissent.
Ces paroles rapportées au discours indirect libre « Il prenait bien son temps ! »(V22) mettent en valeur le fait qu’elle est agacée par les hommes qui ne l’aident pas. Elle se rend complètement ridicule. Par la suite, elle demande d’être « payée » par les chevaux. On observe ici une gradation dans son comportement car elle se plaint du manque de coopération des voyageurs mais demande aux chevaux de la payer.
Le présent du conditionnel permet d’insister sur la mouche qui est comparée aux courtisanx ; à ceux qui sèment le trouble et le désordre dans le royaume.
Idée 3 : la morale engagée
Le présent de vérité générale évoque la morale qui dénonce l’attitude des « importuns », c’est-à-dire des personnes envahissantes qui pensent apporter de l’aide. Comme les importuns, la mouche devrait être « chassée ».
Les allitérations en {p} et {t} dans la morale comme « empressés »(V29), « S’introduisent »(V30), « partout »(V32), « importuns »(V32) expriment le jugement critique d’un comportement déplacé de la mouche qui s’agite inutilement pour résoudre un problème qui ne la concerne pas.
Le poème de Joachim du Bellay, « Les regrets » de 1558 est un sonnet en lien avec la fable étudiée. Il développe également la satire de l’homme courtisan en personnifiant des singes pour dénoncer les comportements hypocrites des hommes.
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