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Incipit, Le Rapport de Brodeck

Par   •  17 Octobre 2018  •  1 306 Mots (6 Pages)  •  614 Vues

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narrateur

- Intellectuel : études (cf CL avec récurrence du verbe « savoir »)

- Innocence : l.1+l.3 mais sous-entend qu’il y a un coupable et veut dénoncer « il faut que tout le monde le sache » l.2 pour ne pas que ça se reproduise

- Manque d’assurance ou modestie

- Les villageois insistent sur les talents d’écrivain de Brodeck, anaphore l.6-9 « tu sais… » + Parallélisme montrent que Brodeck a le pouvoir de reconvoquer le passé = opposition villageois-Brodeck mais Brodeck n’est pas au-dessus dans le rapport de force

- Comparaison « fouine » + métaphore filée « ligotée »

- Statut de narrateur : utilisation de je + s’identifie en donnant son nom. Temps du récit + présent d’énonciation + verbes de parole

- S’adresse au lecteur

Histoire – rapport : quel statut ?

Ressemble plus à l’histoire du narrateur qu’à un rapport : -présent de narration,

- verbes raconter, dire : « tout ce que je vous raconte » l.36, « je ne sais pas comment dire » l. 37

- les descriptions : verbes au passé

Eléments pour compléter le II :

II. Autoportrait d’un narrateur :

1. Une prise de parole ambiguë : entre témoignage et confession

- Ouverture sur la première personne : un narrateur qui pose son identité. Entrée en matière inhabituelle qui crée des effets d’attente quant à cette déclinaison de l’identité.

- L’objectif de la prise de parole est d’emblée donné :

« Je tiens à le dire » / « il faut que tout le monde sache »  témoignage

« Moi, je n’ai rien fait », « je n’y suis pour rien »  protestation d’innocence

« Je dois l’avouer »  confession

On n’est pas loin de l’énonciation judiciaire, ce qui peut justifier la phrase liminaire

Deux récits qui se mettent en place : • celui que le narrateur écrit (celui que nous lisons)

• l’annonce du Rapport qu’il doit écrire et qui relatera un événement passé

- Adresse au lecteur « ne me demandez pas » ; mais destinataire plus large : « Il faut que tout le monde sache » ; prise à témoin de lecteur comme appartenant à l’humanité : « C’est humain. Je suis certain que vous seriez comme nous »

- Nombreuses marques de l’oralité : Redoublement de la P1, syntaxe orale (antéposition du cod, redoublement du sujet), confusion on/nous, points de suspension marquant l’hésitation, utilisation de « ça » pour « cela »

2. Un narrateur victime :

- Un narrateur qui subit son statut de narrateur : « Mais les autres m’ont forcé » ; irréel du passé : « j’aurais aimé ne jamais en parler »  Métaphore filée de la mémoire ligotée (ligoter, serrée, liens, nasse de fer + « fouine » = fouineur, celui qui cherche à savoir) : ici savoir revient à être obligé de dire. Personnification de cette mémoire (« demeure tranquille ») puis animalisation.

- Un narrateur qui est promu narrateur en raison de son statut particulier : a fait des études, a du crédit, a une machine (CL de l’écriture)  les arguments utilisés sont rapportés au discours direct comme pour marquer la prise de distance par rapport à ceux-ci ; par ailleurs la personnification de la machine à écrire souligne qu’elle est plus finalement un obstacle qu’un adjuvant au témoignage.

- Ambiguïté de la phrase initiale : « je n’y suis pour rien » = identité problématique, mal acceptée ? Brodeck se sent proche de l’Anderer en raison justement de leur différence commune : cette différence apparaît aussi dans le regard des autres sur Brodeck »

- Un narrateur qui prend finalement son rôle au sérieux, comme en témoigne l’importance accordée aux termes renvoyant à la blessure : « couper », « entailles », « douloureusement ». Marques qui ne s’effacent pas.

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