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Exercice : réécriture d'un poème de Victor Hugo

Par   •  11 Septembre 2018  •  1 236 Mots (5 Pages)  •  807 Vues

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Dans son poème, Hugo manifeste de la sympathie pour les marins, il déplore leur sort malheureux : « Combien de patrons morts avec leurs équipages ! » ; tandis que Corbière justifie leur sort puisque « c’est leur métier ». Il désigne la mort comme la « Camarade » qui serait donc une amie des marins puisqu’on peut supposer qu’ils sont souvent confrontés à elle ; néanmoins il se moque ouvertement des marins en personnifiant la mort qui « coucherai » avec eux et qui n’aurait tout simplement pas le « pied marin ». Il y a aussi la notion de sous-estimation de la puissance de la mer lorsqu’elle est déchaînée, puisque ce serait seulement à cause d’ « un coup de mer plombé » que les matelots sombreraient : Corbière ironise donc à propos de cette mort et décrédibilise les matelots et de ce fait, le côté tragique du poème de Victor Hugo est inexistant dans le poème de Corbière. Pour lui, la mort des matelots équivaut à faire un renouvellement de l’équipage : « Allons donc, de la place ! » par conséquent, de son point de vue, leur mort n’est pas si grave. Dans la deuxième partie du poème de Corbière, il est question du devoir de mémoire aux marins disparus en mer, dont il est aussi question dans les deuxième et troisième strophes sélectionnées du poème de Victor Hugo. Tandis que Victor Hugo explique le fait que les marins n’ont pas de cimetière pour entretenir leur mémoire puisque les corps des marins sont perdus dans la mer, Corbière est franc et assure que les matelots « vont aux requins ! ». Cette formulation fait presque transparaitre une réjouissance malveillante ou de l’amusement de la part du poète. Il parodie Victor Hugo en prétendant que c’est leur « anniversaire » lorsqu’il y a de la houle, pour faire semblant de leur rendre hommage et de penser à eux. On peut aussi ajouter le fait que Corbière estime qu’une mort en mer est plus adaptée à un matelot plutôt que de « suinter dans vos pommes de terre ». On peut aussi remarquer une référence à la religion catholique qui humilie les matelots puisqu’on pourrait être amenés à penser, d’après le poète, que la mort est une libération pour eux ; de plus il critique ouvertement Victor Hugo à travers l’expression « Ô poète, gardez pour vous vos chants d’aveugle ».

A travers cet exercice, nous avons donc pu voir que « La Fin » de Corbière est bel et bien une réécriture critique du poème de Victor Hugo par sa forme et sa construction, mais aussi par la manière dont le poète s’adresse au lecteur et l’écriture du poème et enfin par l’ironie que fait Corbière par rapport à l’oubli et la mort soi-disant justifiée des matelots.

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