Version écrite de l’exposé : Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné
Par Junecooper • 13 Novembre 2017 • 1 629 Mots (7 Pages) • 1 145 Vues
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Dans la troisième et dernière partie de l’extrait, le condamné devient le centre de la scène dès qu’il est condamné à mort et il a un revirement de son image de l’homme. C’est là qu’il devient un homme appart, donc plus « inter paris » (L23 : clôture entre le monde et moi). Son image de l’homme change à jamais. La foule qui gueule, qui n’a pas pitié et qui se réjouit du spectacle à venir (L19) se transforme en foule de fantômes (L27). Donc pour lui c’est le monde qui meurt dans son entièreté et pas le contraire. Il s’arrange avec le verdict et se laisse emmener (L19). Hugo choisi le passif pour souligner son admission.
Hugo écrit dans la troisième préface de 1832 : Nous venons de dire que l'échafaud est le seul édifice que les révolutions ne démolissent pas. Le condamné parle de la révolution qui se fait en lui (L20/21) et du peuple qui se rue sur lui « avec le fracas d’un édifice qui se démolit ».
- Conclusion (réflexion)
Le dernier jour d’un condamné est un plaidoyer contre la peine de mort. Pour que ce plaidoyer soit efficace, qu’il ait valeur de généralité, il fallait que le personnage principal soit le plus quelconque possible, exécuté un jour quelconque, pour un crime quelconque. Il ne dit jamais rien sur la raison pour laquelle il est condamné à mort. Seulement qu’il le mérite. Il reste inconnu. Pas important. L’essentiel, c’est qu’il est exécuté.
Dans sa troisième préface, Hugo questionne la nécessité de la peine de mort : l'homme que vous frappez est sans famille, sans parents, sans adhérents dans ce monde. Et dans ce cas, il n'a reçu ni éducation, ni instruction, ni soins pour son esprit, ni soins pour son cœur ; et alors de quel droit tuez-vous ce misérable orphelin ? Il argumente que le criminel est un produit de la société et que celle-ci n’a pas le droit de le tuer : Vous le punissez de ce que son enfance a rampé sur le sol sans tige et sans tuteur ! Vous lui imputez à forfait l'isolement où vous l'avez laissé ! De son malheur vous faites son crime !
Au Moyen-âge la loi du Talion (œil pour œil, dent pour dent) était acceptée comme punition convenable. Dans le Siècle des lumières, on commençait à critiquer la punition qui avait comme objectif l’intimidation et la création d’exemples. Hugo fait partit de cette nouvelle idée du 19e siècle. Il croyait, comme notre société y croit aujourd’hui, à la resocialisation de l’être humain devenu criminel et prévoyait assez clairement l’idéologie de l’Europe d’aujourd’hui : L’ordre ne disparaîtra pas avec le bourreau ; ne le croyez point. À quoi donc allez-vous assister ? à la transformation de la pénalité. La douce loi du Christ pénétrera enfin le code et rayonnera à travers. On regardera le crime comme une maladie, et cette maladie aura ses médecins qui remplaceront vos juges, ses hôpitaux qui remplaceront vos bagnes. La liberté et la santé se ressembleront.
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