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Commentaire littéraire : Moderato Cantabile, "Le canard à l'orange"

Par   •  2 Mai 2018  •  1 398 Mots (6 Pages)  •  2 229 Vues

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« Le canard suit son cours. » (ligne 27) est une personnification du mets. Cela met en avant le côté frais du produit.

On peut aussi noter une métaphore à la ligne 11 avec le « canard d’or » ce qui accentue le faste de la soirée puisque le canard à l’orange est déjà un produit de luxe, le fait d’y associer le terme « or » le rend encore plus prestigieux et renforce le côté mondain du dîner.

On peut voir qu’Anne n’est pas impliquée dans le repas.

Pour nous plonger dans le personnage d’Anne, Marguerite Duras nous entraîne dans une vision alternée entre l’homme sur la grève et la scène du repas. Ce procédé nous coupe dans notre lecture au rythme des pensées du personnage principal. On ressent alors la divergence des flux psychiques qui émergent en Anne. Le narrateur fait la jonction entre la scène du dîner et celle de l’homme sur la plage grâce à l’odeur du magnolia.

Le refus du mets principal signifie clairement la volonté de ne pas se plier aux convenances d’un dîner mondain « Non merci. » (ligne16) ou alors « Voyez, je ne pourrais pas, je m’en excuse. » (ligne 22). Anne choisit alors de s’exclure volontairement.

Elle sème alors le trouble avec son « scandale » (ligne 20) on ressent alors un malaise « On n’insiste plus. » (ligne 21) « le silence s’est fait. » (ligne 21). Elle creuse alors le fossé qui la sépare déjà de ce groupe.

Soumise au regard de cette masse de femmes insensibles, elle a alors du mal à sauver les apparences. « Elle s’essaye encore à sourire, mais ne réussit que la grimace désespérée et licencieuse de l’aveu. » (ligne 28-29)

Le dégoût qu’Anne éprouve pour ces femmes se traduit par le champ lexical de l’écœurement. On peut alors citer « écœure » (ligne 31), « Sa graisse va se fondre dans d’autres corps. » (ligne 34).

Le champ lexical de l’alcool est omniprésent au cours du récit. On peut alors citer « un verre de vin » (ligne 1), « boire » (ligne 2), « boivent » (ligne 4) et « ivre » (ligne 29). Cela montre l’attachement qu’Anne porte à cette « indigne consolation » (ligne 3).

Le narrateur oppose Anne aux autres femmes. Il décrit les bras des femmes en finissant par « mais d’épouses. » (ligne 5). Il considère qu’Anne ne mérite pas d’être qualifiée « d’épouse ». Il considère que sa passion pour Chauvin ne la rend pas digne qu’on lui attribue ce statut matrimonial.

Marguerite Duras emploie, dans cet extrait, beaucoup de formules renvoyant au refus. On peut donc citer « Non merci » (ligne 16), « refuser » (ligne 19), « refus » (ligne 21), « Voyez, je ne pourrais pas, je m’en excuse » (ligne 22) et « refusé » (ligne 37). Tout le monde associe Anne au refus.

Pour conclure, Marguerite Duras juge la catégorie mondaine que représentent les bourgeois, par le biais du narrateur. Au fil du récit, les invités du dîner jugent tour à tour et à chaque occasion qui se présente le comportement d’Anne. Anne refuse le mets principal avec la volonté de ne pas participer au jeu mondain. Elle fait donc le choix de s’exclure du groupe dans l’ivresse.

Anne éprouve du dégoût pour cette vie matérialiste opulente et rassurante et aspire à une vie sentimentale exaltante et grisante.

On peut faire le rapprochement entre cet extrait et celui du festin de Gervaise dans L'Assommoir de Zola, avec la "dévoration" de l'oie qui montre les appétits sociaux et sensuels d'une compagnie bruyante.

En expérimentant une grande passion, l’héroïne durassienne ne met-elle pas en péril sa notoriété et son train de vie ?

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