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Commentaire de Texte Thérèse Raquin : Le portrait de Thérèse (Emile Zola)

Par   •  5 Mai 2018  •  1 869 Mots (8 Pages)  •  1 088 Vues

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de sa

condition d’enfant. À la ligne 15, avec le groupe nominal « des paroles bégayées de vieille femme »,

on peut voir une association qui est faite indirectement de Thérèse à une vieille femme, une

association qui est renforcée par une accumulation de groupes nominaux portée par toute la ligne 15,

avec « des mouvements adoucis, des silences, des placidités, des paroles » : cette association souligne

le rôle particulier auquel est cantonné la jeune fille, celle d’une véritable garde-malade à laquelle on

impose un calme loin de la fougue et de l’entrain liées à sa jeunesse. On peut observer une métaphore

filée des lignes 3 à 9 qui semble assimiler Thérèse à un chat par le biais d’une véritable animalisation :

« tenue dans l’air chaud de la chambre » (l.3), « accroupie devant le feu, pensive », marchant « sans

faire de bruits », douée de « souplesses félines », Thérèse semble ici se conduire comme un chat,

réduite au silence et condamnée à veiller sur le petit malade. Cette métaphore, particulièrement

affirmée avec la précision des « souplesses félines » (l.8) puis de l’« envie sauvage » (l.17), met en avant

le rôle mineur joué par Thérèse dans la maison, qui semble passer toujours après son cousin.

Si Thérèse semble tout au long du texte faire l’objet d’une limitation et d’une contrainte de

son comportement, la fin du texte, en évoquant un déménagement, va révéler toute une intériorité

qui, quoiqu’elle aussi entravée, ne manque pas de souligner des passions intérieures chez la jeune fille.

*

II. Un enfermement spirituel

1. Une force dissimulée :

Thérèse semble manifester une véritable force dissimulée dans le passage, en se marquant

douée d’une intériorité particulièrement affirmée. La présence du champ lexical du sommeil, avec

« qui dormaient » (l.8) et « sa chair assoupie » (l.9) soulignent l’attente et le secret dans lesquels serait

plongée Thérèse, mais aussi semble annoncer un éveil de la jeune fille à venir. Dans cette même veine,

le parallélisme de la ligne 7, « lorsqu’elle levait un bras, lorsqu’elle avançait un pied », introduit une

accumulation portée par « des souplesses félines, des muscles courts et puissants, toute une énergie,

toute une passion » (l.8) et met en valeur toute la force et la puissance qui semblent émerger de

Thérèse mais qui apparaissent comme dissimulées. La proposition finale, commencée l.21, « mais elle

vécut intérieurement une existence brûlante et emportée », s’avère remarquable par la conjonction

de coordination « mais » placée en tête de phrase, qui souligne cette forte opposition entre une

extériorité plongée dans le figement et une intériorité en mouvement. Le terme « emporter », au sens

de « jeter dans l’excès, dans les passions », souligne la fougue intérieure de Thérèse.

2. Une entrave du comportement :

L’héroïne apparaît dans tout le texte comme l’objet d’une véritable entrave, qui met en avant

un quotidien particulièrement complexe pour elle. Les différents groupes verbaux de la phrase finale,

avec « elle resta » (l.21), « elle garda » (l.20), soulignent la stase et l’entrave qui sont imposées à

Thérèse, condamnées à rester figée. Le groupe « de courir et de crier » (l.17) est mis en avant par un

parallélisme, avec la même structure composée d’une préposition et d’un verbe. Plus encore, ces deux

verbes s’avèrent liés par une paronomase, avec la récurrence des sons ‘k’, ‘r’ et ‘i’ qui renforce cette

expression de l’engouement de Thérèse : associé à cette « envie sauvage » (l.17), ce groupe rappelle

une nature presque animale de la jeune fille, qui serait à présent comme libérée de sa cage.

Néanmoins, si Thérèse n’est plus enfermée auprès de Camille dans la petite maison, elle reste encore

prisonnière d’une extériorité contrainte qui limite et contraint de ce véritable déferlement intérieur

que semble évoquer la fin du passage.

3. Une violence en germe :

L’affirmation d’une intériorité très marquée chez Thérèse se révèle dès les premières lignes de

l’extrait, et ne manque pas de mettre en avant une forte violence intérieure chez la jeune fille. Cette

libération va se réaliser dans un premier temps pour l’enfant par l’accession à un nouveau lieu, dans

lequel elle sera plus libre de gambader et de s’épanouir. Son émotion est particulièrement mise en

valeur par la phrase « elle sentit son cœur qui frappait à grands coups sa poitrine » (l.17) où l’on peut

observer une personnification de son cœur qui serait comme capable de marteler sa poitrine, cette

figure venant mettre en valeur toute l’émotion ressentie par Thérèse et sa joie face à cette nouvelle

liberté. Cette nouvelle liberté physique octroyée à Thérèse va être particulièrement mise en valeur par

l’accumulation introduite par le vers 16,

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