Thérèse Raquin, Émile Zola
Par Matt • 21 Novembre 2018 • 809 Mots (4 Pages) • 601 Vues
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dire à Camille « tu es vengé ». Elle éprouve enfin la « joie cuisante » de la vengeance qu’elle se promettait alors. Cela explique que l’évocation de son regard sur la mort des deux complices encadre le paragraphe qui rend compte de leur suicide. On relève dans ces deux paragraphes un champ lexical du regard : « yeux », dans la première et la dernière phrase, « contemplant », « regards », qui trouve son écho dans le regard de pardon échangé entre Thérèse et Laurent. Mais les yeux de Mme Raquin sont, dans le premier paragraphe, « fixes et aigus », comme pour mieux voir et précipiter une mort imminente, et ils traduisent à la fin un triomphe : « ne pouvant se rassasier les yeux, les écrasant de regards lourds. »
On constate enfin que la dernière scène du roman, comme la description du passage du Pont-Neuf au début, n’est éclairée que d’une lumière « jaunâtre », dont le suffixe péjoratif confirme le caractère étriqué et étouffant du milieu où s’est déroulé cette histoire qu’on a trouvée parfois sordide.
Cette fin de tragédie permet toutefois de saisir une des originalités de Thérèse Raquin : la simplicité presque racinienne de l’action, menée par une destinée implacable. Le lecteur, comme le spectateur d’une tragédie, peut ressentir de la terreur, mais il n’éprouve guère de pitié.
Émile Zola donne l’aspect tragique à ce roman au travers de ces personnages, des thèmes de la mort et de la fatalité ainsi que le dénouement du récit. Mais outre l’aspect tragique présent dans le roman, d’autres côtés s’en dégagent, tels
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