Commentaire Ces Cheveux d'or Du Bellay
Par Junecooper • 10 Octobre 2018 • 1 080 Mots (5 Pages) • 1 405 Vues
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Ainsi, le poète est fasciné devant la beauté de cette femme. Mais cet amour lui cause de profondes blessures. Contre toute attende, le remède qu’il trouve n’est pas celui que nous attendions.
II ) Les remèdes à la souffrance amoureuse
A ) La blessure amoureuse
- souffrance amoureuse décrite par des images traditionnelles : celle de la brulure et de la blessure. Termes renvoyant au feu nombreux : « or », « flamme autour du cœur éprise », « âpre et vive la flamme », « brûle », « éteindre », « ardeur ». Autre métaphore pétrarquiste de la passion par excellence : la blondeur des cheveux préfigure l’embrasement du cœur.
- Champ lexical de l’emprisonnement : « liens », « ma liberté surprise », « forts sont les nœuds », « m’étreint », « briser », « ce dur lien ». Les cheveux, encore une fois, tiennent par leur beauté et leur longueur, prisonnier l’amant fasciné.
- Finalement, la souffrance amoureuse est développée dans une métaphore filée : « le trait qui me transperce », « le coup de main à tirer bien apprise », « entame », « guérir », « plaie », « médecine », racine » : cette blessure est due à la profondeur du regard, qui perce l’âme du poète.
Le poète souffre, mais il souffre avec plaisir et refuse de soigner son mal.
B ) Le paradoxe de l’état amoureux
- Système antithétique : la femme est habile à faire souffrir, elle est cruelle -> accumulation d’adverbes d’intensité « forts », « âpre, « vive », « bien apprise ». Gradation dans la torture.
- Enfaite paradoxe : après avoir longuement évoqué ses tourments, le poète renverse de manière surprenante la perspective en assurant qu’il ne veut surtout pas guérir : vers 7 - 8 -> verbes antithétiques disposés en gradations symétriques.
C ) Le poète trouve son bonheur dans sa souffrance
- Les tercets reprennent cette idée -> verbes antithétiques.
- Le poète refuse tous les remèdes possibles à sa souffrance -> négations : Il ne veut utiliser ni le « fer », synecdoque du glaive, pour trancher ses liens, ni la « liqueur » pour éteindre les flammes, ni la « médecine » pour guérir ses blessures. Cette même construction est repris au denier vers.
- Exprime la situation contradictoire du poète : il trouve son bonheur dans sa souffrance.
- Antithèse entre « heur et plaisir » « mourir » et « périr » : c’est un bonheur pour lui de mourir à cause de sa dame
La structure logique de ce sonnet apparaît clairement, les tercets n’étant qu’une amplification de la sentence paradoxale exprimée aux vers 7-8. Du Bellay donne une illustration convenue de ce qu’est la passion, qui place la souffrance au premier rang des plaisirs d’amour. L'amant est à la fois prisonnier, brûlé et mortellement blessé mais comment ne pas accepter la souffrance qui lui vient d'une telle ennemie.
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