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Qui gouverne l'espace mondialisé?

Par   •  14 Novembre 2017  •  3 600 Mots (15 Pages)  •  684 Vues

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été complètement avérée par les faits : les gens restent malgré tout pour la plupart attachés à leur pays. Cependant, des mouvements indépendantistes existent bel et bien.

Mais vingt ans plus tard, l’Etat n’est pas un acteur dépassé : il garde une marge de régulation. L’idée de la victoire des marchés est donc à nuancer. Le capitalisme étatique, notamment en Chine et en Russie, est loin d’avoir disparu: des pays considèrent qu’ils doivent garder la main sur les affaires, les grandes entreprises. Poutine a le contrôle de Gazprom, 150 milliards de dollars de C.A. Le protectionnisme dans les pays du Sud (Brésil ou Argentine) est d’ailleurs quelquefois revendiqué.

Le consensus de Pékin, c’est l’idée que l’Etat dirige la croissance, qu’il commence par les infrastructures, et que la démocratie viendra après : il s’oppose de cette façon au consensus de Washington. Mais même dans le cas du capitalisme occidental libéral, l’Etat garde une marge de manœuvre, il a des moyens à sa disposition : des législations contre les monopôles, des normes (mais pas de taxes douanières) pour protéger le marché intérieur existent. Actuellement, l’U.E et les Etats-Unis envisagent un traité de libre-échange. Enfin, en période de crise, l’Etat est toujours là en dernier recours : les banques peuvent être recapitalisées par exemple. Quand Obama nationalise General Motors en 2009, l’Etat injecte des milliards de dollars dans un pays où il n’y a pas d’entreprises publiques. Aujourd’hui, GMC a été revendu (avec profits).

Si au fond l’Etat est moins important dans la mondialisation, c’est essentiellement à cause de son endettement. On a l’impression qu’il est impuissant face à la mondialisation. En réalité, l’Etat soumis à la dette a perdu des marges d’actions.

2) De nouveaux rapports de force dans la mondialisation entre entreprises et Etat

Il y a une réhabilitation assez générale du rôle de l’Etat. Plus les années passent, plus l’on voit que la mondialisation est porteuse d’inégalités. L’Etat a notamment pour but de les réduire. On attend de lui qu’il rétablisse un certain équilibre.

De plus, le développement est l’affaire de l’Etat (on parle d’ailleurs d’Etat développeur). Les FMN cherchent à faire du profit pour leurs entreprises. Le développement des pays du Sud ne peut être conduit que par l‘Etat. Au Gabon ou au Congo, on exporte beaucoup de bois : les FMN ont besoin de ce bois exotique. Les Etats (certes pas exemplaires) ont annoncé qu’il arrêtaient d’exporter les grumes bruts : les troncs doivent d’abord être travaillés sur place. Rougier, gros acheteur de bois, a installé des usines sur place et donc créé des emplois. L’Etat peut également défendre les champions nationaux, on parle de patriotisme économique.

Enfin, le temps de l’Etat-providence n’est pas révolu. Fondamentalement, il a pour tâche d’assurer le bien-être de sa population. Aux Etats-Unis, l’Obamacare assure une couverture aux 45 millions d’Américains qui n’en avaient pas. De même, la Chine est en train de mettre en place un système de retraite, autrefois réservé aux retraités des entreprises publiques.

III- Une gouvernance mondiale est-elle possible ?

La gouvernance est une forme de régulation collective des problèmes universels et des biens publics mondiaux. Ce n’est pas la même chose qu’une coordination spontanée, libérale. Plus les années passent, plus la mondialisation se met en place, et plus la gouvernance est en retard par rapport à l’économie. De plus, la mondialisation provoque un regain des Etats. Comment peut-on mettre en place une coopération internationale efficace et régulatrice de cette mondialisation ? (Paradoxe, alternative, concept)

1) La mondialisation impose une gouvernance pour des enjeux géoéconomiques et géopolitiques

Il faut une gouvernance pour gérer les risques économiques : cela comprend les éventuelles crises financières, mais aussi le dumping social. Il faut une gestion coordonnée du système monétaire international : une guerre des monnaie est possible entre le yuan et le dollar. Enfin, la gestion des matières premières et des ressources stratégiques : la question de la rareté des ressources de la Terre est posée.

La gouvernance semble également nécessaire pour régler les questions environnementales. Le réchauffement climatique, les pandémies, l’extinction de certaines espèces végétales et animales, l’alimentation et le problème de l’eau touchent le cadre de vie des individus.

Enfin, ne faut-il pas une gouvernance mondiale pour gérer les crises géopolitiques ? Par exemple, comment l’humanité peut-elle empêcher la prolifération nucléaire ? Comment régler le problème de la piraterie internationale ou du terrorisme ? L’ingérence humanitaire, le droit à protéger les populations civiles des conflits. De plus, la mondialisation facilite les trafics : on parle de mondialisation criminelle.

2) Quelle gouvernance hier et aujourd’hui ?

En 1975, Valéry Giscard d’Estaing invite quatre autres chefs d’Etats à venir à Rambouillet, pour discuter de la crise économique internationale. Ce G.5 devenu G.7 a donc à l’origine des motifs économiques. L’Allemagne et le Japon y voyaient une sorte de réconciliation de la part des grandes puissances. En 1998, la Russie rejoint le groupe : on parle de G.8. Vu de l’extérieur, on voit un club de pays riches, une ploutocratie. Dès les années 1980, on y parle des questions géopolitiques du moment : ces concertations n’impliquent pas de décisions.

Dans le même temps, le G.77 créé en 1964 entend être le représentant des pays du Sud. A ce titre, il est présent auprès des grandes instances internationales. Aujourd’hui, le groupe comprend 132 Etats. Ce lobby du Sud défend des intérêts assez divergents de ceux du G.7.

Le G.15 a tenté d’exister au sein de la mondialisation. En 1989, il rassemblait des pays non-alignés. Il avait pour intérêt d’être plus restreint que le G.77, où le consensus est plus facile. Il a néanmoins été supplanté par le G.20, créé en 1999. La première réunion a eu lieu à Berlin : il a pour but de coordonner les politiques économiques. Le choix a été fait en fonction de la richesse des Etats : ces pays représentent les deux tiers de la population mondiale, et 85% du P.I.B. L’O.C.D.E, ancienne O.E.C.E, est à l’origine le club des bénéficiaires du plan Marshall.

Il existe également

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