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La gouvernance économique mondiale depuis 1944

Par   •  15 Novembre 2017  •  2 088 Mots (9 Pages)  •  558 Vues

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- Elle a des compétences élargies qui englobent l'industrie, mais aussi le commerce, les services, l'agriculture et la propriété intellectuelle.

- Un Organe de règlement des conflits (ORD) est mis en place afin de trancher les différends commerciaux. Cependant, les procédures sont longues et complexes.

Multiplication des groupements régionaux :

Bien que l'OMC soit plus efficace que le GATT, son influence est limitée par la multiplication des accords économiques régionaux qui fixent au sein de ces espaces leurs propres règles commerciales. Cependant, la logique de ces unions régionales reste une logique libérale puisqu'elles visent à mettre en place des zones de libre-échange :

- L'Europe économique, qui est en marche depuis les années 1950, adopte l'Acte unique en 1986 et réalise la mise en place du marché commun en 1992.

- Le Mercosur est une union économique du Sud de l'Amérique créée en 1991.

- L'ASEAN devient une zone de libre-échange en 1991.

- L'ALENA associe le Mexique, les États-Unis et le Canada en 1994.

En plus de ces unions, des traités bilatéraux sont signés.

Cependant, cette tendance à la multiplication des pôles économiques (multipolarisation) semble contribuer à la marginalisation des pays pauvres.

B) Quelle gouvernance face à la crise économique de 2007 ?

La crise des « subprimes » :

Aux États-Unis, profitant de la déréglementation des finances, des banques et des assurances ont proposé des prêts subprimes afin de financer des achats immobiliers :

- Les prêts subprimes permettent à des ménages à faibles revenus de s'endetter pour acheter des maisons.

- Comme ces prêts subprimes représentent un certain risque pour les créanciers qui les financent (les emprunteurs ayant une faible capacité de remboursement) les taux d'intérêt, faibles au départ, augmentent fortement par la suite et rendent ces investissements très rentables pour les créanciers.

Dès 2006, le système rencontre des difficultés et provoque une crise économique d'ampleur mondiale :

- En 2006, avec l'augmentation des taux, plus de deux millions de foyers ne peuvent plus rembourser leurs prêts. Les créances immobilières qui ne pourront pas être remboursées s'élèvent à 500 milliards de dollars.

- En 2007, le marché américain de l'immobilier s'effondre et la banque Lehman Brothers est en faillite.

- Comme nombre de ces "créances pourries" ont été vendues à l'étranger, la crise devient mondiale.

- Il s'agit de la plus grosse crise économique depuis celle de 1929.

Les institutions de la gouvernance internationale éprouvent de nombreuses difficultés pour remédier à la crise. L'OMC, qui fonctionne sur le consensus, est déjà confrontée à un échec des négociations entreprises en 2001 dans le cycle de Doha. Elle est incapable de trouver des solutions à la crise des subprimes.

Le FMI intervient auprès de certains États, notamment européens (Islande, Portugal, Grèce, Espagne), en recapitalisant les banques afin d'éviter la faillite. Mais les aides du FMI restent conditionnées à des politiques libérales de rigueur.

C) Vers une gouvernance économique multipolaire ?

• Le rôle des États-Unis, et plus largement de la Triade (États-Unis, UE, Japon) est actuellement remis en cause par l'émergence de nouvelles économies du Sud (Inde, Chine, Brésil) ou par le retour sur la scène économique de la Russie, l'ensemble (avec en plus l'Afrique du Sud) formant le groupe dit des BRICS. Certains États comme les pétromonarchies du Moyen-Orient pèsent dans l'économie mondiale par l'importance de leurs fonds souverains et de leurs investissements.

• Ces nouvelles puissances intègrent progressivement les institutions internationales, autrefois réservées aux pays du Nord. La Corée du Sud entre dans l'OCDE en 1996, la Chine entre dans l'OMC en 2001.

• Le G 20, groupe de vingt pays du Nord et du Sud représentant 85 % du PIB mondial, organise depuis 2008 des sommets avec ses chefs d'État et s'affirme comme nouveau lieu de gouvernance économique.

Conclusion

Ainsi, la gouvernance économique mondiale depuis 1944 a vu se mettre en place un système fortement encadré, celui défini à Bretton Woods. Il n'a pas résisté à la crise économique et à l'émergence de nouvelles puissances. La gouvernance actuelle du monde est donc faite d'équilibres complexes et est marquée par des acteurs de plus en plus nombreux et interdépendants.

Après la Seconde Guerre mondiale, tous les États prennent conscience de la né- cessité d’une gouvernance économique mondiale. En 1944, est mis en place un système qui favorise principalement les pays occidentaux. Ce système vole en éclat dans les années 1970 sans être remplacé. Le monde reste cependant fracturé par de nombreux déséquilibres (immensité de la pauvreté, atteintes croissantes à l’environnement. . .). La libéralisation des économies et la domination de la fi- nance provoque des bulles financières et des crises de plus en plus dévastatrices. Une gouvernance mondiale est plus que jamais nécessaire.

[Bilan] Depuis 1944, la gouvernance économique mondiale a été le reflet des mutations du monde. Les grands leaders économiques ont adapté les outils à un monde économiquement plus homogène mais politiquement éclaté.

[Ouverture] Les défis n’en restent pas moins colossaux. Les dirigeants du xxie siècle sauront-ils y faire face ?

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