La grande illusion, Georges-Henri Soutou
Par Junecooper • 25 Octobre 2018 • 1 013 Mots (5 Pages) • 399 Vues
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Le traité est très dur et ampute très largement l’ancien empire en le plaçant totalement sous tutelle alliée, l’occupant (Constantinople, détroits) et administrant les finances turques. La Grèce eu également sa part de Turquie car très proche de la Grande-Bretagne. Ce traité permettait aux Anglais d’assurer sa suprématie sur l’Asie Mineure et le Moyen-Orient.
Les Français se sentent évincés et vont jouer la carte du nationalisme turc, en pleine révolte contre le traité de Sèvres, avec à sa tête, Kemal Attaruk qui était en train d’arracher le pouvoir au sultan, lequel s’appuyait sur Londres. La France conclue un accord avec Kemal Attaruk, rétrocédant des terres à la Turquie et reconnaissant son autorité, lui permettant de chasser les Grecs en septembre 1922 rendant le traité de Sèvres caduc. On rouvrit les négociations, qui débouchèrent sur le traité de Lausanne le 24 juillet 1923, bien plus favorable à la Turquie qui retrouva sa frontière de 1914 et cessa d’être un protectorat allié. Kemal ne fit toutefois aucunes concessions économiques particulières à la France. Cette dernière n’eût pour seul gain que l’animosité britannique au cours des négociations futures.
L’opinion divisée et déçue
En 1919 l’opinion adhère au wilsonisme et la droite pense que Wilson soutient la France contre Allemagne, tandis que la gauche défend une paix juste et plus d’ouverture vers la révolution russe. Les deux partis sont déçus et durant les négociations pour le traité de juillet à octobre, trois problèmes persistent : les réparations, la sécurité de la France et la question des rapports avec la Russie. En effet, la sécurité française n’est pas garantie face à une Allemagne démographiquement et économiquement trop puissante. En avril, Clemenceau mènent des discussions avec Wilson, ils ajoutent un alinéa à l’article 429 qui permet de prolonger l’occupation jusqu’à 1935. Le traité est voté à 372 voix : Clémenceau explique que « ce n’était même pas un commencement, mais le commencement d’un commencement ». En général, l’opinion est déçue et des tensions internes émergent car les Français ne pensaient pas que Clemenceau avait assez protégé les intérêts français.
A l’époque il y eut de nombreuses critiques car les idées du Concert européen abandonnées c’est-à-dire droit au peuple de disposer d’eux-mêmes (thèse de Jacques Bainville, Les conséquences politiques de la paix, il eut fallu une paix politique). Cependant, en réalité, traité ont plus conservé les principes du concert européen que l’idéal wilsonien, considérations traditionnelles d’équilibre historique qui ont beaucoup joué (frontières Pologne, Tchécoslovaquie, Yougoslavie et Roumanie tracées légèrement).
De plus, traité de Versailles et de Saint-Germain tout de même souples qui engendre cependant de l’incertitude et prolongement dans le temps de certaines clauses comme les réparations qui encouragent le révisionnisme chez les vaincus. Plus grave erreur des dirigeants français a été de croire que principes de la démocratie libérale allaient balayer les structures politiques autoritaires et militaristes d’une partie de la vieille Europe et l’apparition du bolchevisme a également contribué à faire échouer le modèle démocratique libéral.
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