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La Grande Illusion de Jean Renoir, 1937

Par   •  13 Juin 2018  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  477 Vues

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Côté français, le général Joffre se souciait peu de la ligne de front de Verdun. Début janvier 1916, des avions français survolèrent la zone, constatant les préparatifs allemands en vue d’un assaut de grande envergure. La Grande illusion débute sur à cet instant de l’histoire. En effet, nous sommes en 1916, lors d’un vol de reconnaissance, quand l’avion du capitaine de Boëldieu et du lieutenant Maréchal est abattus derrières les lignes allemandes, les hommes sont fait prisonniers et transférés au camp d’Hallbach.

Le générale Joffre préparait ses troupes pour une grande offensive dans la Somme, et croyait que l’attaque sur Verdun n’était qu’une diversion.

Ainsi, en début d’année 1916, Verdun n’était pas considéré comme une ligne de front de première importance. Les forts de Verdun étaient désarmés. C’est comme ça que les troupes germaniques parvinrent à s’emparer du fort de Douaumont, alors défendu par une soixantaine d’hommes. L’évènement est mentionné dans le film. Très rapidement, la forteresse devint le point central de la défense allemande sur la rive droite de la Meuse.

Mais le film fait abstraction de la violence démesurée de cette guerre puisque l’action de La Grande illusion se déroule dans deux camps de prisonniers de guerre allemands réservés aux officiers. La condition de prisonnier de guerre est lourde à supporter, mais, en 1914-18, le respect de certaines règles internationales en atténue encore la rigueur (fixées par la Convention n°4 du 18 octobre 1907 de la Conférence de La Haye. Les prisonniers logent par nationalité, mais les installations collectives sont communes à toutes les nationalités présentes dans le camp. Le respect de ces règles telles que l’obligation d’assurer aux prisonniers une nourriture identique à celle accordée à ses troupes, ne garantit toutefois pas une nourriture suffisante à ces hommes. Sport, jeux de société, lecture, chorale, troupes de théâtre... aident à oublier quelque peu l’éloignement. Les prisonniers ont largement ressenti un sentiment de culpabilité de se trouver à l’abri des combats durant cette période de déchainement des violences.

Le Maréchal justifie d’ailleurs son évasion dans le film par :

« Et puis ça m’embête d’être ici pendant que les autres se font casser la gueule. »

L’illusion des frontières : Loin de se situer entres les nations, les frontières divisent les classes sociales.

L’intrigue principale du film : L’évasion du camp de prisonniers.

Pour les prisonniers français qui désir de liberté, l’évasion semble être l’unique moyen de lutte contre l’ennemi allemand. Cependant, la solidarité naissante entre les deux aristocrates allemand et français (de Boëldieu et von Rauffenstein) semblent transformer cette évasion en luttes des classes.

Chaque personnage symbolise une classe sociale, comme une sorte d’échantillonnage de la société :

- Le Maréchal : Un mécanicien du vingtième arrondissement que ses qualités de pilote ont promu officier. C’est un ouvrier spécialisé, mécanicien dans un domaine avancé. Un brin macho, un brin raciste, Maréchal est ou se veut « comme tout le monde ».

- Boëldieu : Un aristocrate, dont le cousin fut attaché militaire à Berlin… Il dit « vous » à sa mère comme à sa femme, fume du tabac anglais. Noble, preux chevalier, militaire de carrière, il s’est donné pour mission de défendre la terre de France par l’épée. Il trouve son homologue allemand dans le personnage de Rauffenstein. Les deux hommes tissent des liens d’amitié, ils portent un monocle et des gants blancs, parle anglais avec une politesse exagérée.

- Rosenthal : Le personnage le plus significatif est évidemment Rosenthal, le Juif, c’est-à-dire dans le cliché classique, l’apatride, le sans-terre. Issu d’une riche famille de banquiers, a une maison de couture, il évoque sans gêne, avec ostentation même, les propriétés acquises par sa famille.

- Elsa et Lotte : Elles sont la projection du bonheur simple.

La théorie de Renoir est la suivante : Le monde est divisé par des frontières horizontales (de classe) et non les barrières verticales (entre nations). Dans la dernière partie, Renoir illustre parfaitement l’union des nations à travers

l’aventure amoureuse entre Elsa et Maréchal, symbole de la complicité Français et Allemande.

Si le film montre aussi une attirance entre les classes. Chacun est fasciné par celui qu’il n’est pas.

Maréchal est fasciné par Boëldieu, qui représente l’avenir de la société & Rosenthal est fasciné par le vrai Français que représente pour lui Maréchal.

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