Histoire des arts -La grande illusion, Jean Renoir
Par Matt • 23 Octobre 2018 • 1 952 Mots (8 Pages) • 527 Vues
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très réaliste pour mieux piéger le réel ou dénoncer les illusions .
Synopsis :
L’histoire se déroule pendant la première guerre mondiale , en 1916 , durant la seconde phase de la guerre ,soit la guerre des tranchées .Toutefois ,aucune scène de combat n’est visible :l’affrontement est donc hors champ .L’action a principalement lieu dans des camps de prisonniers en Allemagne ce qui permet aux différents personnages de tisser des liens d’amitié malgré leurs différences religieuses ,de nationalité ou de classes sociales .
Le lieutenant Maréchal était à la ville un ouvrier spécialisé ;il appartient donc à un rang social relativement élevé. Celui -ci a des liens particuliers avec le capitaine Boeldieu , militaire de carrière ,donc d’origine sociale différente .
Dans le camp ,des relations de camaradesse nouent rapidement ,notamment avec leJuif Rosenthal .
Ils s’associent pour préparer leurs évasions en creusant un tunnel par lequel ils s’évaderaient . Mais ils sont transférés dans un au dernier moment dans une forteresse forteresse allemande perchée sur une hauteur ,dirigée par l’aristocrate allemand Von Rauffenstein qui fraternise avec Boeldieu , de même rang social que lui ,malgré son appartenance nationale . Il y est très difficile de s’ évader . Les prisonniers ,afin de passer le temps ,s’adonnent alors au théâtre . On remarquera que dans les différents camps ,on voit les prisonniers traités de façon souvent courtoise par les ennemis .
Mais grâce au sacrifice de Boeldieu qui s’est fait tuer en détournant l’attention des allemands , ses compagnons réussissent à s’enfuir . Et c’est après plusieurs jours de marches , qu’épuisés , ils sont recueillis par une jeune paysanne allemande , Elsa , veuve ,dont Maréchal tombe amoureux . Toutefois la guerre n’est pas finie et ils passent la frontière Suisse en espérant , sans grande illusion , que cette guerre sera la dernière .Deux sentiments forts apparaissent donc dans le film :la liberté et la solidarité malgré leurs différences (classe sociales .. ) .
II-Analyse de l’objet d’étude
Analyse d’une séquence du film:
Séquence 13 du découpage : “La préparation des costumes” de 0h29’ à 0h32
Notre séquence se déroule en 1916 ,dans le camp de Halbach ,ou des officiers français sont retenus prisonniers .Contraints à une inactivité parfois festive comme ici ,ces derniers ,obnubilés par l’idée de s’évader ,n’en demeurent pas moins sur le pied de guerre .
Cette séquence commence par une ouverture de porte du soldat allemand Zach Arthur ,rappelant l’emprisonnement . Celui -ci compte les prisonniers et vérifie le climat régnant dans la salle des détenus qui sont affairés à la confection des costumes .Il leur lance un «amusez vous bien» en français qui souligne de la complicité amicale qu’il entretient avec ceux qu’il doit
garder ,c’est à dire les prisonniers .Un des personnages lui répond alors sur un ton comique et en allemand .
Puis lorsque le soldat allemand a refermé la porte (1a) ,on découvre en plan rapproché Cartier ,coiffé d’une bicorne repassant avec soins une pièce de costume de théâtre (1b).
En arrière fond sonore ,on entend le bruit des recrues allemandes en train de s’exercer dans la cour du camp .A l’extrémité de la pièce ,Boeldieu les observe à travers une fenêtre (2a). Il lance alors une remarque comique et amère ,contrastant avec l’acteur coiffé d’une bicorne à la fin du plan 1 . «D’un coté ,des enfants qui jouent aux soldats ;de l’autre des soldats qui jouent comme des enfants » .Elle renforce la notion de théâtralité de la scène .
L’extérieur paraît flou ,il évoque un rêve de liberté contredit par le bruit des pas à l’extérieur .
Trois hommes s’activent à la confection des costumes tandis que
Boeldieu ,Maréchal et l’instituteur restent inactifs .Boeldieu les regarde avec ironie ,l’instituteur tire sur sa pipe et enfin Maréchal tourne le dos .Pourtant le plan d’ensemble (3) les enserre tous dans cette action collective .
En arrière plan ,la fenêtre ne cesse de réactiver le rêve d’un monde extérieur«libre» auquel tous aspirent .
« Je ne serais pas fâche de savoir ce qui se passe chez moi»:c’est cette réplique ,lancée par l’instituteur qui constitue un point de départ d’une discussion ou les prisonniers discutent et exposent un à un les raisons personnelles qui les poussent à s’évader .Cette idée d’évasion sera scandée

tout au long de la séquence par la fenêtre et le thème du théâtre .
La discussion est émaillée de passages comiques par exemple «si j’ai fais la guerre, c’est parce que je suis végétarien» réplique lancée par l’instituteur . Maréchal ne semble pas comprendre comment cela se peut il , il paraît méprisant à l’égard de ce qui est différent . On note aussi la présence de passages dénonciateurs comme les remarques sournoises des prisonniers qui ironisent les origines vantées par le Juif Rosenthal (5):l’antisémitisme primaire est mis ici en valeur .La gravité de la guerre et l’inquiétude sont également présents dans les dialogues comme dans la musique . Pour autant, Renoir ne s’installe pas dans la gravité : il passe d’un sentiment à l’autre à un rythme soutenu et ponctue sur une note comique, avec le trou fait dans un costume par un fer à repasser oublié.
Il termine la scène sur les pitreries sonores de Traquet et une nouvelle apparition du soldat allemand, interpellé par le vacarme ; on observe d’ailleurs une certaine symétrie entre le début de la scène (ouverture d’une porte -> garde allemand -> pitreries) et la fin de la scène (pitreries -> garde allemand -> fermeture de la porte)
Conclusion :
Comme nous avons pu le constater , Jean Renoir est un auteur engagé . Celui -ci se concentre sur la psychologie et les idéaux que véhiculent ses personnages .
Dans son film , il montre la fragilité et l’ambiguité des rapports humains pendant la guerre . Il y est question de fraternisation entre les classes sociales ,mais aussi entre les peuples .La Grande illusion montre également des rapports possibles entre Juifs et français .On ne retrouve
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