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Le Grand Combat de Henri Michaux (Analyse)

Par   •  15 Octobre 2018  •  1 137 Mots (5 Pages)  •  2 939 Vues

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II.A

Les soldats ne savent pas pourquoi ils se battent/s’entretuent qui accentue le côté absurde la guerre (« on cherche le grand secret » v. 20). Avec la répétition du mot « fouille » (v. 15), Michaux nous plonge encore plus dans les mystères de la guerre. A la fin du poème, il nous oriente vers le Grand Secret qui n’est rien d’autres qu’une intrigue supplémentaire mettant le lecteur dans l’inconfort. Dans son vers « Abrah abah abrah » v. 11, Michaux fait un mélange de deux religions : l’une musulmane (Allah) et l’autre chrétienne (Abraham). Il ridiculise les croyances et tout particulièrement dans son poème les croyances pour la guerre.

Moquerie de l’auteur déjà rien que dans le titre avec l’adjectif « Grand » avec une majuscule ; ironie de l’auteur et disproportion de l’auteur par rapport au combat ridicule qu’il va développer tout au long du poème. Il nous fait croire qu’on va avoir affaire un grand combat ce qui n’a pas lieu. Contrairement au d’un vrai combat chevaleresque, ici dès le premier du vers, Henri nous fait part tout de suite de l’aspect final du combat, c’est-à-dire l’un des combattants est déjà tombé (« contre terre »). Il condamne le côté épique du combat en laissant de côté le combat ; Henri Michaux se moque de la chevalerie. Le grand combat n’est qu’un paradoxe. A aucun moment Henri Michaux nous montre la puissance du combat chevaleresque.

II. B.

Le grand combat a une deuxième signification. Ce n’est plus un combat de guerre mais pour Henri Michaux c’est un combat avec les mots. C’est une métaphore. Il ne prend pas les armes pour écrire son poème. En détournant les règles classiques de la poésie, à savoir l’utilisation des vers, des rimes et des strophes, Michaux nous propose un poème inhabituel plus du tout dans le registre classique. Cependant, le travail d’Henri Michaux est de nous convaincre de ce qu’il a écrit reste encore de la poésie. Le grand défi de Michaux derrière ce combat était de nous faire partager plusieurs interprétations notamment celle du combat pour la poésie.

D’autre part, Michaux s’est battu avec le langage. Dans la première partie du poème, il invente un nouveau langage avec des nouveaux mots qui normalement devraient nous paraitre incompréhensibles. L’art de Michaux avec ce choix des mots et des sonorités est arrivé à nous faire comprendre la situation guerrière. En revanche dans la deuxième partie, Michaux emploie un vocabulaire de dictionnaire mais l’effet est bouleversant car le lecteur est plongé dans l’incertitude la plus totale : « le Grand Secret ». Le Grand Secret pour Michaux qui a placé en toute fin du poème, prend toute son importance ; ce n’est d’autre que le monde de la poésie.

Conclusion : Michaux nous révèle de nouveau sa fantaisie, sa liberté et sa virtuosité. Michaux a réussi à mettre en lumière plusieurs interprétations. Nous l’avons vu avec la critique du combat guerrier mais aussi pour Michaux un vrai combat pour l’art poétique et pour le langage. Ce poème ne se laisse pas vaincre en une seule interprétation ; ce qui fait l’originalité de ce poème.

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