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Commentaire de Bismarck « Eisen und Blut ».

Par   •  25 Mai 2018  •  3 285 Mots (14 Pages)  •  632 Vues

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continue occasionnellement d’écrire anonymement dans les journaux pour aider sa politique car « l’opinion publique » ligne 29 n’est pas satisfaite de la politique menée par le gouvernement puisqu’ elle devient de plus en plus libérale comme le montre la nouvelle constitution du Landstag. Bismarck s’en prend aussi à elle lorsqu’il soutient l’idée que « la propension à juger les mesures du gouvernement, les actes de la représentation populaire est trop générale » il la discrédite pour appeler les députés à «  se placer au dessus de lui (l’esprit général) » ligne 31.

Au moment où les critiquent fusent, Bismarck s’en prend aux détracteurs de la réforme c’est pour cela qu’il doit affirmer la nécessité de réformer le sytème militaire.

En effet, Bismarck s’évertue à justifier cette reforme en rappelant que même si la tradition militaire de la Prusse a pu faire sa grandeur, elle consiste aujourd’hui un retard fondamental du royaume.

Il s’appuie tout d’abord sur la tradition militaire à laquelle les prussiens restent attachés. Il fait référence à la landwehr lorsqu’il déclare que «  nous préférons porter une trop grosse armure pour notre maigre corps » lignes 31-32 il fait référence au fait que même si la Prusse et sa population tiennent à ce corps de l’armée, elle tend à devenir une milice civile et n’est plus adéquate aux besoins de la Prusse puisque lors de sa mobilisation en 1848 les hommes se prêtaient à contre coeur au service actif. Même si les prussiens restent attachés à ce dispositif ils n’ont pas la carrure attendue pour combattre pour leur pays car ils étaient trop mal entrainé ( donc indiscipliné) sans compter le fait qu’en mobilisant subitement autant de travailleurs lors des guerres on ne peut pas faire plus néfaste pour l’économie d’un pays qui doit se reconstruire sans certains agents clefs. Avec les guerres de libération la Prusse s’est armée d’ «  armée permanentes » lignes 16, elle c’est devenue une de ses forces. C’est grâce à celle ci qu’au milieu du XIXème siècle, la Prusse à acquit une notoriété et une importance de premier plan sur la scène européenne. En reprenant l’image de Tacite d’un peuple belliqueux dans son ouvrage Germania « nous avons un sang trop bouillant » ligne 31 il rappelle que ce qui constitue la tradition germanique est la violence, et c’est ce qui doit constituer sa force même si aujourd’hui elle peut être une faiblesse car l’armée prussienne est obsolète. La modernisation de l’armée et de sa structure est en écho avec ce besoin physique du peuple et à sa volonté de grandeur qui n’est pas encore atteint selon Bismarck. La réforme qu’il propose donc est une réponse à cette nature du peuple germanique guerrier auquel il offre la possibilité de réaliser sa destinée.

Le nouveau ministre président, s’efforce de montrer que ce remaniement militaire pourrait être bénéfique pour la Prusse car il lui permettrait de s’affirmer comme une puissance durable, s’appuyant sur sa nouvelle armée ce qui lui permettrait de renverser l’ordre européen. Bismarck rappelle que les recettes anciennes de la Prusse ne résoudront pas la question allemande. C’est grâce à une puissance militaire que la Prusse peut établir en Allemagne un rapport de force à son avantage, et en acceptant le risque de l’utiliser qu’elle lui donnera sa nouvelle organisation «  Ce n’est pas sur le libéralisme de la Prusse que l’Allemagne a les yeux rivés, mais sur sa puissance; (…) la Prusse doit rassembler et maintenir ensemble ses forces au moment favorable » lignes 33 à 35 Nous sommes donc bien loin des espoirs de 1848 et 1849 qui furent une « grande erreur » car le parlement de Francfort n’a fait que discuter et débattre d’une idée d’unification sans jamais réussir à l’atteindre en donnant finalement la couronne au roi après un processus parlementaire. C’est pourquoi, selon Bismarck, ce projet ne peut se faire que par « le fer et le sang » ligne 39 d’où la nécessité de réorganiser l’armée. Bismarck explicite clairement son projet expansionniste lorsqu’il déclare que « les frontières de la Prusse résultant des traités de Vienne ne sont pas adaptées à la vie saine d’un Etat » lignes 36-37 il fait référence au partage européen commencé dès 1815 qui organisent encore l’espace germanique. Ces frontières sont mal vécues par de nombreuses populations et devraient selon lui, être redéfinies. Ca n’est que grâce à la puissance militaire permis par la réforme que la Prusse pourra réussir à se faire justice elle même. Il montre ainsi l’urgence de la situation car la possibilité d’agir « s’est déjà présenté plusieurs fois » ligne 36 mais l’organisation de l’armée telle qu’elle existe ne l’a pas permit.

Bismarck promet par ce remaniement, que la Prusse aujourd’hui dénaturée, pourra retrouver sa puissance en la fondant sur son armée car elle lui permettra de récupérer ce qui lui est du et peut être même, de créer une nouvelle unité.

En effet, le discours de Bismarck est annonciateur de l’objectif qu’il s’est fixé à atteindre dans les années suivantes et de la façon dont il veut proceder. Ce discours annonce un Bismarck violent et autoritaire qui pense que si quelque chose doit être faite, tous les moyens sont bons pour la réaliser.

Par exemple, pour la question allemande, il pense que la guerre est le seul rempart à l’unification des territoires germaniques. Il fait part de sa volonté expansionniste montrant qu’il est vital pour la Prusse de s’agrandir en utilisant l’expression «  les frontières (…) ne sont pas adaptées à la vie saine d’un Etat » ligne 37. C’est par une action violente que Bismarck cherche à agrandir son territoire car il constate que les tentatives pacifiques n’ont menées à rien «  ce n’est pas par des discours et des décisions prises à la majorité que les grandes questions du temps se décident mais par le fer et le sang » ligne 38 à 40 Il pense que la guerre est la continuité de la politique, la métaphore représente bien la violence et la dureté que Bismarck est prêt à employer pour unir politiquement l’espace germanique. Cette brutalité et la position radicale que Bismarck peut exprimer a pu choquer ses contemporains, néanmoins il sait répondre à ceux qui prônent la solution de la petite allemagne puisqu’il propose que cette unification du territoire se fasse derrière la figure de la Prusse en excluant l’Autriche qui n’est pas mentionnée une seule fois dans son discours malgré le rôle qu’elle joue dans l’espace germanique «  La bavière, le Wurtemberg, le Bade (…)

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