Commentaire - George Clémenceau.
Par Junecooper • 7 Juin 2018 • 1 947 Mots (8 Pages) • 547 Vues
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- Une guerre économique.
Son discours met en effet en exergue une realité économique de l’époque : à savoir la primauté de la guerre dans la politique et l’économie et la rupture avec le libéralisme traditionnel. L’intervention de l’Etat dans l’économie s’est fait d’autant plus pressante que les états belligerants n’étaient pas preparés à un combat aussi long. C’est donc pris au dépourvu et dans l’urgence de la situation que l’Etat va mettre une place une réelle économie de guerre qui ira en s’endurcissant à mesure que le conflit perdurera: on peut notamment prendre l’exemple de Renault, qui dès le début du conflit, produit des munitions, avant de se specialiser vers la production de chars. En 1917, cette centralité de la guerre est encore d’actualité puisque l’extrait débute par le soulignement de la nécessité de redoubler d’effort en vue du rendement de toutes les energies (l1-2)
Si l’artillerie est cruciale, il a été nécessaire de la financer. Pour se faire, l’Etat a eu recour aussi bien à des emprunts publiques, s’endettant ainsi très lourdement, qu’aux impôts des francais. Les deux s’averrant insufisants, Clémenceau incitera à ‘l’emprunt de guerre” ligne 36, qu’il justifie comme étant “l’aide pécuniaire dont la victoire sera la garanti”, et qu’il qualifie de “supreme attestation de ce que la guerre se doit à elle même”.
Mais si Clémenceau dresse le constat de trois ans d’une guerre qu’il qualifie de “guerre intégrale” à la troisième ligne, il en profite pour reproduire des ressorts bien connus et pour légitimier
II. Une presentation manichéenne du conflit
1. Des soldats héroïques.
Le mérite des combattants de la première guerre mondiale est au centre du discours de Clémenceau. Ces “grands soldats” (ligne 4) “pares au suprêmes dévouements” (ligne 5), qui ont fait le sacrifice de leur vies et qui, d’après les termes de Clémenceau, furent “jeté dans la bataille” pour “la France sanglante”. A travers un champs lexical dyrthirambique Cmenceau exalte la bravoure et souligne la reconnaissance et le respect qui leur est du, car “nous leur devons tout, sans reserve”. Si ces soldats sont prêts à faire le sacrifice de leur vie, c’est pour defender une cause légitme. En effet 3ans après les conflits il est nécessaire de reaffirmer la legitimité d’une guerre meurtrière et qui pèse à la population francaise dans son ensemble. En effet , la France, “ se fait défenseur “d’un droit triomphant” (L,8) : avec l’aide de “nations civilisées” (ligne 13) qui sont ses “bon allies” (ligne 14), elle fait pleinement parti d’un “roc inébranlables.
Mais de même qu’il ne tari pas d’éloge vis à vis de la Triple entente, il rappelle tout au long du texte la culpabilité de l’Allemagne.
2. Un ennemi héreditaire .
En effet, une guerre nécessite toujours la distanciation et la déshumanisation d’un ennemi commun.
Mais la première guerre mondiale est l’aboutissement de décennies de tensions et d’animosités qui se sont déjà manifestés auparavant : on peut penser à la crise Boulangiste en 1889 ou encore l’affaire Dreyfus qui ont attisés la haine contre l’Allemagne, ennemie hereditaire de la France. Le XIX siècle a été rythmé de conflits avec l’Allemagne, on peut penser aux deux occupations allemandes suites à la chute successives des deux empires, en 1805 à la chute de Napoléon Ier et en 1870 suite à la défaite de Sedan. Ces occupations extrémement humiliantes et lourdes ont laissé des traces, et cette animosité était parti prenante de l’identité française puisqu’elle était même enseignée à l’école, au même titre que l’ambition nationale de recouvrir l’Alsace et la Moselle. Clemenceau appuie sur la culpabilité intrinsèque de l’Alliance, en la qualifiant de “formation morderne de vieilles barbarbie” (ligne 14)
3.Une guerre qui justifie des grands moyens
Enfin, Clémenceau tout au long de son discours, met en avant la nécessité d’unir la France en ce moment de crise et à faire fi des affinités de chaque. Justifiant par là l’usage de la censure à la ligne 26, il place la paix civile au centre de tous les enjeux. La censure était legion à l’époque ou toutes les lettres qui circulaient entre le front et l’arrière étaient lu et que toutes informations susceptibles d’aller à l’encontre de la propagande étaient supprimées. C’est avec le même élan qu’il exhorte à l’unité politique, sur le modèle de l’union nationale de Poincarré lorsque ligne 24 “plus de campagne pacifiste, plus de menées allemandes, ni trahison ni demi trahison : la guerre, rien que la guerre”. C’est sur le même ton qu’il loue l’obéissance des ouvriers à l’arrière, qui “sourds aux suggestions mauvaises” (ligne 16), s’adonnent tout entier à l’effort de guerre et ne font pas de grèves. Enfin, c’est avec vehemence qu’il condamne les dissidences qui “appellent un prompt châtiment” (ligne 21)
Ainsi, Clémenceau réussit l’exploit de galvaniser des Francais lasses et à bout de force, tout en condamnant subtilement les potentielles oppositions et en reaffirmant la legitimité de la guerre. L’extrait s’achève par une promesse de victoire, “Un jour, de Paris au plus humble village, des rafales d’acclamations accueilleront nos étendards”, promesse qu’il tiendra puisqu’un an plus tard la guerre s’achevera avec une France victorieuse. Ce succès lui sera attribute puisqu’il sera appelé le père de la victoire.
- BIBLIOGRAPHIE
- Ouvrages généraux.
SCHOR Ralp Histoire de la société francaise au XXè siècle. editions Belin (2004)
SIRINELLI Jean Francois Le siècle des bouleversements : De 1914 à nous jours. Aux editions “presse universitaire de France” (1er edition 2014°
- Ouvrages specialisés
BECKER Jean Jacques La France en 1914-1918 : la grande mutation aux
Edition Complexe (1988)
BEAUPRÉ Nicolas La France en guerre : 1914-1918 aux editions Belin
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