Machiavel, le Prince, 1513
Par Christopher • 4 Décembre 2018 • 2 373 Mots (10 Pages) • 588 Vues
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- Dante : poète italien (1265-1321), la Vita nuova (amour pour Béatrice), célèbre pour la Divine Comédie : engagement politique à Florence à partir de 1295, exilé à partir de 1301.
- Pétrarque : poète italien (1304-1374), amour pour Laura célébré dans le Canzoniere.
- Ovide : poète latin (43 avant J.-C.-17 ou 18 après J.-C.) : célèbre pour ses Métamorphoses mais auteur de l’Art d’aimer, exilé en 8 après J.-C par l’empereur Auguste.
- Tibulle : poète latin (50-19 ou 18 avant J.-C.) : amour de trois femmes qui lui inspirèrent des Élégies.
Rupture franche entre la journée et ses « vêtements (…), couverts de fange et de crasse » et la nuit et ses « habits dignes de cours royales et pontificales » (l.25-26). Changement radical d’activités qui passe par une apparence plus digne. S’accompagne d’un regain d’optimisme et de contentement « et pendant quatre heures de temps je n’éprouve pas le moindre ennui » (l.31)
« (…) je me repais de la nourriture qui solum est mienne et pour laquelle je suis né. » (l.28) Solum (adverbe) : seulement, uniquement.
- On retrouve ici l’image traditionnelle du livre « mangé », que l’on retrouve chez les Anciens.
- Formation intellectuelle de Machiavel : à partir de 1476, Machiavel reçoit une éducation à l’une des écoles latines de Florence où l’enseignement du latin va de pair avec celui de la lecture, de l’écriture et du calcul. Toutefois, il n’a pas reçu une éducation particulièrement soignée : il ne connait pas le grec qui demeure l’apanage de l’élite traditionnelle et n’a pas été à l’Université. Il a pu compléter ses quelques lacunes à travers la lecture de nombreux ouvrages puisque son père était lui aussi un lecteur assidu.
- Lectures et expérience d’un homme d’État : les bases d’une réflexion personnelle
- Il tire des œuvres une substantifique moelle qui vient nourrir une réflexion personnelle : manifestation des discussions intimes entretenues avec les Anciens + fruit d’une expérience de l’État : « Quant à la chose, si on voulait la lire, (…) » (l.54-55).
Fonctionnaire de la République florentine, il peut donc en tirer des enseignements sachant que le contexte des guerres d’Italie, commencées en 1494 suite aux revendications territoriales du roi de France, Charles VIII (1483-1498) puis Louis XII (1498), sur le royaume de Naples et le duché de Milan, l’a amené à beaucoup appendre les affaires de l’État.
- Un livre en gestation : Principatibus (Traité du Prince)
- « (Je) dispute ce qu’est une principauté, combien d’espèces il y en a, comment on les acquiert, on les conserve, pourquoi on les perd. » (l.36-38)
- Lettre unique car elle est la seule dans laquelle Machiavel mentionne la genèse du Prince. Période d’inactivité professionnelle au cours de laquelle Machiavel écrit une œuvre majeure qui fera de lui un théoricien politique reconnu : le Traité du Prince, ouvrage dans lequel il va s’attacher à formuler des recommandations aux souverains : pérennité du pouvoir du prince, questions militaires (milice) : qu’est-ce qu’un principat ? combien en existent-ils ? comment les acquérir et les conserver ? Thématiques qui intéressent les souverains. On s’accorde pour dire qu’il a été entièrement écrit en cette année 1513 (commencé en juillet).
« (…) je continue toujours à l’engraisser et la polir. » (l.43-44) En ce 10 décembre 1513, Machiavel continue l’écriture de son traité.
- Une œuvre salvatrice au service d’une ambition
- Une carrière au service de la République florentine
- « (…) les quinze années que j’ai passées à apprendre l’art de l’État (…)» (l.55-l.56)
- Chute de Pierre II de Médicis (1492-1494), frère de Julien, qui ne se révèlera pas à la hauteur de ses prédécesseurs, chassé en novembre 1494 par le frère dominicain Jérôme Savonarole alors que Charles VIII commence ses interventions en Italie. Dictature théocratique de ce dernier (1494-1498). Excommunié en 1497, pendu puis brûlé (avril 1498).
- Premières responsabilités à 28 ans, en février 1498 : Second secrétaire de la Seigneurie, instance de direction de la ville.
- Suite à l’exécution de Savonarole en mai 1498, il est élu chancelier de la seconde Chancellerie en juin (relations administratives avec les officiers et magistrats établis dans les villes sujettes).
- Juillet 1498 : secrétaire de l’office des Dix magistrats de la liberté et de la paix (administration intérieure, défense militaire, correspondance avec ambassadeurs).
Machiavel se trouve donc être le titulaire de fonctions relevant du gouvernement intérieur de Florence mais il est également investi de missions à caractère diplomatiques.
- Nombreuses missions diplomatiques dès 1499 : auprès de Louis XII, roi de France, César Borgia (envoyé auprès de lui en 1502-1503 à la cour papale), duc de Romagne et de Valentinois, fils du pape Alexandre VI (1492-1503), qui inspirera notablement Machiavel pour l’écriture du Prince (souverain dénué de tout scrupule et qui a montré de réelles compétences dans l’administration de la Romagne), de la Diète de Constance auprès de l’empereur des Romains Maximilien Ier, avec Francesco Vettori + cités italiennes.
- Missions au cours desquelles il a pu accumuler des observations sur les dirigeants et leurs États.
- Participation à la constitution d’une milice citoyenne à Florence à partir de 1506 après la défaite des troupes florentines sous les murs de Pise. Il est opposé à l’intervention des mercenaires, soldats étrangers dont la fidélité est douteuse. 1506 : chancelier des neuf officiers.
Une carrière riche, qui comme nous l’avons vu, nourrit ses réflexions.
- De nombreux questionnements qui trahissent une inquiétude
- « elle devrait agréer (…) » (l.39-40), « j’ai discuté avec Filippo s’il était bon de le lui dédier, s’il était bon que je l’apporte moi-même ou que je l’envoie » (l.45-46-47) : cf. le désœuvrement qui frappe Machiavel depuis l’exil qu’il lui a été imposé. Il s’interroge et prend des conseils
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