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Analyse Prince de Machiavel

Par   •  19 Septembre 2018  •  2 405 Mots (10 Pages)  •  903 Vues

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de déjouer les pièges, de détourner les situations, de tromper, il n’agit pas directement et sait s’affranchir de la morale. La « force » se décompose en deux versions à travers les figures du lion et du renard. Cela implique que le terme « force » renvoie sans doute, ici, à la dénomination générale des rapports qui ne sont pas réglés par la loi, plus qu’à l’usage, de la contrainte physique, qui n’est finalement que l’une des modalités. C’est à cette condition que l’on peut comprendre pourquoi la ruse fait partie des modes d’action propre à l’exercice de « la force ». ll faut aux princes être mi-homme mi-bête mais également mi-lion, mi-renard. Pour prendre le pouvoir, il faut être comme le lion, faire preuve de force et être craint par ses sujets. En ce sens Machiavel pense qu’il est plus sur d’être craint que d’être aimé. En fait, si il dit ça, c’est parce que la peur est un sentiment beaucoup plus contrôlable que l’amour. L’amour est un peu volatile et peut se retourner contre un dirigeant. D’ailleurs il dit bien qu’un prince doit être craint et pas haï et pour ne pas se faire haïr des hommes il faut savoir dissimuler et tromper tel le renard. Ainsi garder le pouvoir il faut donc être aussi renard pour savoir faire semblant. « Un prince prudent ne peut ni ne doit tenir sa parole, que lorsqu’il le peut sans se faire tort, et que les circonstances dans lesquelles il a contracté un engagement subsistent encore»: le prince comme le renard sait promettre en sachant qu’il ne tiendra pas cette promesse, elle est toujours sous condition et peut donc être annulée. De ce fait, dans la palette des rôles qu’un dirigeant doit sans cesse être prêt à endosser, doivent figurer celui du lion et celui du renard. Ces derniers ne doivent pas être considérés comme des recours lorsque toutes les autres possibilités ont été épuisées, à l’instar de ce que recommande Cicéron. Ici Machiavel, parodie le Traité des Devoirs de Cicéron, pour celui-ci la fraude du renard et la violence du lion sont tout à fait indignes de la nature de l’homme et ces comportements doivent n’être utilisé qu’en dernier recours, comme le montre la citation suivante: «la raison ou par la force, la première voie appartient en propre à l’homme tandis que la seconde est celle des animaux ; et qu’ainsi l’on ne doit recourir à la dernière que si l’autre nous est interdite », mais pour Machiavel au contraire la nature de l’homme est perfide et naïve et ces comportements sont nécessaires. Ce passage du texte met en évidence le passage de la loi à la force, de ce qui serait propre à l’homme à ce qui définirait la bête, mais qui fait en réalité partie de la nature, nous dit Machiavel qui ne reprend finalement les métaphores animales aux penseurs politiques classiques tel que Cicéron que pour subvertir leur signification et convertir les figures animales en rôles que tout prince désireux de se maintenir au pouvoir doit assumer.

Machiavel justifie sa thèse, avec de très pessimistes arguments, en disant que les hommes « sont tous méchants et toujours prêts à manquer à leur parole, le prince ne doit pas se piquer d’être le plus fidèle à la sienne». Pour Machiavel les hommes sont méchants à cause de leur caractère passionnel, leurs ambitions ou leurs goûts du changement. Lorsque Machiavel dit que tous les hommes sont méchants, c’est une prise de conscience. De plus il veut conseiller Laurent de Médicis: pour qu’il ne soit pas dans l’illusion, dans une vision idéale des hommes. Les qualités telles que la fidélité, la vertu, la loyauté, la clémence, peuvent apparaître chez tous les hommes. Sauf qu’elles peuvent se perdre et, l’homme peut donc revenir à l’état de nature. C’est pourquoi le prince doit se comporter comme une bête, avant que ce ne soit ses sujets qui le fasse. Puisque les hommes sont malhonnêtes le prince n’a pas à compter sur leur loyauté. Il doit prendre des précautions à cet égard, et il n’a pas à attendre d’avoir été trompé pour tromper, il doit donc lui aussi être malhonnête mais avec dextérité. Aux yeux de Machiavel, la crédulité et la naïveté des hommes, justifie également le recours à la tromperie, comme le montre la citation « les hommes sont si simples et si faibles que celui qui veut tromper trouve aisément des dupes ». En effet si le prince peut abuser les hommes, c’est parce qu’ils sont dupes et facilement manipulables. De plus l’auteur parle bien de « jouer un rôle », le prince doit savoir rompre ses promesses, être immoral, revêtir « la peau du renard » mais il ne doit pas le laisser paraître, il ne doit pas laisser voir cette perfidie il doit « posséder parfaitement l’art et de simuler et de dissimuler » et doit continuité à avoir l’air d’être l’exemple du peuple. Pour Machiavel, puisque les hommes ne sont pas bons, il faut donc pouvoir user de la malice, du mensonge si cela est nécessaire pour le bien de la nation ou pour garder le pouvoir. Et puisqu’ils ne peuvent pas distinguer l’être et le paraître, entre ce qui est bon et ce qui le paraît seulement, il suffit de le paraître. Il faut toujours sauver les apparences. Là encore Machiavel contredit Cicéron en tous points, pour qui « la pire de toutes les injustices est celle de l’homme qui, au moment même où il vous porte le coup le plus perfide, [se fait] passer pour un homme de bien », et pour qui « Le devoir du magistrat [du dirigeant] est de bien entendre qu’il représente la société, qu’il doit dans sa personne en soutenir la dignité et l’honneur ». Autrement dit, selon Cicéron la dignité et l’honneur, donc tenir sa parole et être quelqu’un de bien, sont des choses essentielles pour un homme d’Etat, la perfidie et la ruse au contraire sont à proscrire.

Ainsi, Machiavel prone la raison d’état, un prince doit faire ce qui doit être fait pour le bien du royaume, que ce soit bien ou mal. Bien qu’il constate que la plupart des grands hommes ont du s’écarter de la vertu, pour réaliser leurs actions. Puis il donne des conseils aux princes pour les aider à conserver leur pouvoir, ils doivent combattre en homme et en bête, c’est-à-dire avec les lois et avec la force. Quand il endosse le rôle de la bête, il doit user de la force du lion et de la ruse du renard. Le principal argument de Machiavel pour justifier sa thèse est la nature profonde des hommes, ils sont méchants, malhonnêtes c’est pourquoi pour conserver le pouvoir un prince doit être immorale, mais les hommes se laissent facilement berner, donc il peut tout en étant trompeur avoir l’air bon. Les princes peuvent violer leurs promesses sans le montrer. Aujourd’hui beaucoup d’hommes

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