Médias et opinions publique dans les grandes crises politiques en France.
Par Ninoka • 30 Mars 2018 • 1 183 Mots (5 Pages) • 629 Vues
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contrôle la télévision via l’ORTF qui est seule autorisée à émettre. Il faut attendre la campagne présidentielle de 1965 pour voir les candidats d’opposition à la télévision (Mitterrand, Lecanuet..).
Entre choses, le mouvement de mai 1968 conteste le contrôle des médias par le pouvoir (voir PP et dossier).
L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 va entrainer une relative libération des ondes (« radios libres » émettant sur la bande FM, création de Canal Plus en 1984, privatisation de TF1 en 1987..)
Les hommes politiques de façon plus indirecte qu’à l’époque du général de Gaulle tente de maitriser à leur profit l’outil télévisuel. La communication politique s’adapte à l’outil dominant. Des émissions rencontrent un succès considérable (« l’heure de vérité », « Sept sur Sept »..).
Les chaines sont concurrentes et mènent une course à l’audience. Cela entraine une simplification du message politique. L’émotionnel et le spectaculaire priment sur l’analyse complexe (rôle des « petites phrases » reprises en boucle, parcours de personnages atypiques tel Bernard Tapie, railleries subies par les politiques au discours sans concession comme Michel Rocard).
Guy Debord dés 1967 avait anticipé cette évolution en parlant de « société du spectacle » et plus tard Gilles Lipovetsky « d’ère du vide ».
Ces évolutions participe d’une certaine dépolitisation de l’opinion publique (augmentation de l’abstention dans toutes les élections depuis 20 ans)
Paradoxalement, cette tendance à la dépolitisation de l’espace médiatique s’accompagne d’un recours surabondant aux sondages d’opinion.
Ils sont utilisés par les politiques pour mettre en place leurs stratégies de communication et leurs offres programmatiques.
Leur rôle à été mis en cause dans les résultats du premier tour de l’élection présidentielle de 2002 ( voir dossier)
Dans les médias, le témoin ou l’expert prennent une place importante, l’un comme émanation d’une réalité supposée, l’autre comme décrypteur de cette réalité.
Le duo journaliste, politique est encore davantage remis en cause par les nouveaux médias issus de la révolution numérique.
C’est désormais sur internet que la presse se développe en raison des nouveaux usages médiatiques permis par les progrès technologiques
(Smartphone, tablettes, ADSL, fibre, PC portables..) . Ils sont aussi les supports et les moyens de nouveaux médias (réseaux sociaux, blogs..).
Il en résulte une communautarisation et une fragmentation de l’opinion publique. Le temps n’est plus où l’opinion s’informait et se formait à la lecture du Gaulois, de France Soir ou des 3 chaines de télévision.
La diffusion des médias en France est largement liée à la démocratisation politique et culturelle de la société.
Selon les époques et les technologies, les médias ont contribué à la formation de l’opinion publique. Cette opinion n’est jamais univoque et la presse écrite ou audiovisuelle a contribué à la cristallisation de débats contradictoires et polémiques en particulier dans les moments de crise de la société française.
Les médias ne sont pas un simple réceptacle des opinions qui traversent le corps social. Ils la façonnent, l’influence, l’oriente en fonction de leurs choix propres (opinions) ou de leurs contraintes (censure).
Les crises du XXème siècle montrent un rapport plus ou moins critique de l’opinion envers les médias.
Jusqu’à la fin du XXème siècle, les médias avaient vocation à s’adresser à tous. Il en résultait dans les crises et en dehors d’elles, une stratégie de « levée en masse ». L’opinion se clivait en « camps » peu nombreux et visibles.
Les nouveaux médias numériques visent quant à eux à s’adresser aux individus et à leurs communautés d’appartenance.
L’opinion publique s’en trouve, éclatée, atomisée en « niches » dont la visibilité sociale et politique est moindre que celles des groupes antagonistes issus des crises de la société française au XXème siècle.
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