Quelles sont les interactions entre le pouvoir politique, les médias et l'opinion publique, particulièrement pendant les crises politiques?
Par Raze • 16 Septembre 2018 • 2 704 Mots (11 Pages) • 619 Vues
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Les médias d'extrême-droite cherchent, à cette époque, à rallier l'opinion publique autour de leurs idées. Le lendemain des événements, les journaux de gauche (qui ont pu participer aux événements) qualifient les manifestations de tentative de coup d'état fasciste (Document 3 p132).
Dans tous les cas, le 6 février 1934, la presse mobilise le débat politique, elle révèle les fractures des années 30. La presse de gauche, comme de droite, est très virulente.
Cependant, si, le lendemain, Édouard Daladier démissionne, ce n'est pas à cause de la rue et, donc, de l'opinion publique, mais, à cause de la fragilité de sa majorité.
D'autres médias émergent dans les années 1930 et sont cette fois au service de l'Etat.
- Nouveaux médias et contrôle de l’opinion publique dans les années 1930.
Document 4 p 135.
Dans les années 30, la radio arrive ainsi que les 1ères actualités filmées au cinéma. Le pouvoir politique favorise la création de stations de radio contrôlées par l’Etat et donc financées par ce dernier (redevance). Les législatives de 1936 vont voir la première campagne radiodiffusée. Le Front Populaire (1936/1938) va renforcer le contrôle étatique avec une administration sous autorité du président du Conseil de 1935 à 1974. Les adversaires du Front Populaire vont dénoncer la « TSFIO ». Mais le Front Populaire l'emporte sans les médias, en particulier la presse, qui lui est hostile, et grâce à une véritable attente populaire. Cela témoigne d'une limite de l'influence des médias sur l'opinion publique.
La presse contribue largement à la formation de l'opinion publique française. C'est pourquoi les pouvoirs politiques y sont sensibles. Lors des crises politiques, les médias vont refléter les fractures. A partir des années 30, la presse et les affiches ne sont plus les seuls médias.
II/ Les médias, considérablement diversifiés, font t-il encore l'opinion publique depuis les années 40 ?
A) Politique, médias et opinion publique pendant le seconde guerre mondiale.
Dès l'été 1939, est mis en place le Commissariat général de l'Information, confié à Jean Giraudoux, chargé de la propagande, surtout par voie d'affiches. La défaite est, pour les médias, une période particulièrement troublée. Les journaux cessent de paraître, se replient en catastrophe dans la zone Sud.
Etude 3 p 136/137.
En 1940, après la défaite face aux Allemand, De Gaulle et Pétain vont s' affronter au travers de la radio ; ils vont essayer de mobiliser l'opinion publique par la TSF. Pétain, dans le cadre de l’État français, l'utilise pour alimenter le culte de la personnalité. A partir de la défaite, les médias passent sous le contrôle de l'Etat français et des nazis. Des journaux disparaissent ou sont interdits ; certains partent pour la zone libre ( Paris Soir, Le Temps, le Figaro …), à Lyon. En zone nord, l'armée allemande contrôle tout au travers de la Propaganda Abteilung. Cette administration va autoriser les titres d'extrême-droite à reparaître comme Je suis partout. La censure est très forte. Une seul radio est autorisée, Radio Paris, contrôlée par le collaborationniste P. Henriot. De la même manière en zone sud, il y a Radio Vichy, contrôlée par l’État Français.
D'autres radios sont rapidement écoutées comme la BBC. Cette écoute est totalement interdite et passible de la peine de mort. Au niveau de la presse, il existe une presse clandestine comme Combat ou Libération, qui a pu tirer jusqu'à 300 000 exemplaires. Cette presse clandestine se fédère, à partir de 1943/44.
Pendant la seconde guerre mondiale, tous les médias sont mis au service de la propagande et contribuent très fortement au détournement progressif des Français, de Vichy vers la Résistance.
B) L'essor de la radio et de la télévison, entre contrôle étatique et expression contestataire de 1945 au début des années 1970.
Dès 1944, une ordonnance rétablit la liberté de la presse et rappelle la mission civique des journalistes. A la Libération, de nouveaux titres fleurissent et d'autres disparaissent avec l'épuration. L'agence Havas est nationalisée et devient l'AFP. De la même manière, la TSF est nationalisée et la télévision naissante aussi. Les deux sont réunies au sein de l'ORTF, en 1964.
Document 1 p 143.
L'écoute de la radio est généralisée, dans les années 1950. L'arrivée du transistor, à la fin des années 1950, permet une écoute plus individualisée. Les grandes radios périphériques charment les jeunes. La radio la plus populaire chez les jeunes est Europe 1.
Dans les années 1950-60, le pouvoir politique utilise beaucoup radio et télévision ; l'essor de l'information par les ondes explose lors de la guerre d'Algérie.
Etude 4 p 138/139.
Le 13 mai 1958, un nouveau président du conseil, Pierre Pflimlin, doit être investi par la chambre des députés. Ce qui va déclencher une vraie émeute à Alger. Pour les émeutiers, soutenus par l'armée, le retour de de Gaulle s'impose rapidement. Ce dernier va signifier au président de la République qu'il se tient prêt à reprendre ses fonctions à condition de changer de constitution. C'est pourquoi les deux reportages des Actualités françaises (documents 1 et 4), du 21 mai et du 4 juin, présentent la même situation de manière opposée : le premier ne fait pas du tout référence à de Gaulle et réaffirme le contrôle de la situation par le gouvernement ; le second dramatise la situation, met de Gaulle en scène et minore les oppositions.
Document 5 p 139.
Le contrôle étatique de la radio et de la TV se renforce encore sous de Gaulle. JJ Servan – Schreiber parle de « télécratie », notamment pour le référendum de 1962. L'inauguration de le maison de la radio en 1963 est l'occasion de grandes cérémonies gaulliennes. Il faut attendre 1965 pour que tous les candidats à la présidentielle aient accès à la radio et à la télévision. La critique des médias est aussi celle de la société gaullienne.
La presse joue malgré tout son rôle d’opposition.
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