Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques depuis l'affaire Dreyfus
Par Raze • 28 Février 2018 • 2 770 Mots (12 Pages) • 675 Vues
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- La Seconde Guerre Mondiale
A partir de 1921, la radio qui est contrôlée par l’Etat se développe dans les Etats libéraux bien qu’utilisée par les dictateurs. En 1938, c’est la radio qui annonce avant la presse la signature des Accords de Munich.
L’une des crises politiques la plus importante du XXème siècle en France est sûrement la Seconde Guerre mondiale. Elle a commencé en 1939 suite à l’invasion de la Pologne par HITLER, mais n’a véritablement commencé en France qu’en 1940, après la « Bataille de France » perdue, et l’armistice signé par le général PETAIN le 17 juin 1940. Les médias ont assurément un rôle dominant durant cette crise : c’est par la radio que PETAIN a annoncé l’armistice, avec sa célèbre phrase : « Je fais à la France le don de ma personne ». Il faut replacer cette phrase dans son contexte médiatique pour comprendre l’impact avec l’opinion publique : la radio est un média assez nouveau, mais qui s’est répandu très vite à tel point qu’en 1940, 60% des foyers en étaient équipés. Ainsi, entendre la voix des autorités n’était pas chose banale, et avait donc un impact certain. Mais le général DE GAULLE n’a pas perdu de temps pour lui répondre : s’opposant à toute forme d’armistice et voulant continuer à se battre, il a lancé son fameux « Appel du 18 juin » (nom post donné) le 18 juin 1940, depuis les studios de la BBC à Londres. Dès lors, ce fut une véritable « guerre des ondes » : l’émission « Les Français parlent aux Français » avaient énormément d’audience, pendant que l’État collaborateur envoyaient des informations différentes via « Radio-Paris » qui faisaient un culte de la personnalité du maréchal PETAIN. De même, de nombreuses radios clandestines avaient été créées pour organiser la résistance et a contribué à faire progressivement passer l’opinion publique française contre le régime de Vichy.
En revanche, on a pu assister au déclin de la presse : en effet, elle a été interdite par les Allemands, puis a été utilisée à des fins de propagande. Malgré tout, ce point reste à nuancer : de nombreux journaux clandestins ont eux aussi été créés, notamment dans le Sud de la France, la « zone libre ». Ainsi, cette crise a permis l’expansion de la radio au détriment de la presse.
II – L’opinion publique de l’ère de la télévision aux nouveaux médias
- L’Etat et les débuts de la révolution audiovisuelle
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’Etat impose l’ordonnance du 30 septembre 1944 qui interdit les journaux qui ont continué d’apparaître pendant l’occupation. Le journal Le Temps est remplacé par Le Monde, confié à HUBERT BEUVE-MERY par le général DE GAULLE ; cependant celui-ci se heurte à la concurrence des nouveaux médias comme la télévision (qui existe déjà en 1940 mais qui est ultra confidentielle). Le premier journal télévisé est diffusé le 30 juin 1949 ; mais le journalisme télévisé ne devient vraiment accessible que quand la télévision devient un bien de consommation vers 1960. Mais face à une censure très pesantes (création de radios/chaînes de télévision officielles = RTF en 1949 devenue ORTF en 1964), durant les élections présidentielles de 1965, des voix s’élèvent, de plus en plus nombreuses, pour contester ce système et adresser une volonté d’indépendance des médias pour plus de liberté, pour que l’opinion publique soit moins manipulée. Les journaux quotidiens sont dépassés par le dynamisme des magazines (« news magazine ») : les journaux qui traitent de l’actualité mais également des faits « extraordinaires ». Le journal politique de centre droit L’Express est créé en 1953 par les journalistes FRANCOISE GIROUD (1ère secrétaire d’Etat à la condition féminine) et SERVAN SCHERBER soutient PIERRE MENDES France pour qu’il devienne président du conseil ; celui-ci signera l’accord de la fin de la guerre d’Indochine, clora la fin de l’instabilité ministérielle et assistera au début de l’insurrection en Algérie. Quant à l’évolution de la radio, il existe de plus en plus de radios périphériques (c'est-à-dire que les points d’émission ne sont pas français mais que ces radios émettent tout de même en France) comme Europe 1 ou Monte Carlo mais également des radios clandestines.
L’une des autres crises importantes du XXème siècle en France est la guerre d’Algérie durant le temps des décolonisations. Mais la censure a été très présente : les médias, sous la censure, avaient un parti pris pour informer l’opinion publique. Ainsi, le terme « guerre » pour qualifier ce conflit n’est arrivé que très tardivement. Plus encore, quand CHARLES DE GAULLE a été appelé en 1958 pour prendre le pouvoir, il a voulu que les médias officiels soient contrôlés directement par le Président lui-même.
- Mai 68
Les médias étant contrôlés de manière quasi-autoritaire, la colère de l’opinion publique n’a fait que monter : en effet, selon les volontés de DE GAULLE quand il est arrivé au pouvoir en 1958, c’était le Président qui contrôlait les médias. Ce désarroi de la part de l’opinion publique s’est énormément ressenti durant les élections présidentielles de 1965 : il n’y avait pas de véritable relais des opposants au pouvoir, d’autres chaînes de télévision que celles officielles n’étant pas autorisées par exemple.
C’est dans ce contexte que la crise de mai 1968 a eu lieu : en plus d’autres revendications sociales, la demande de médias plus libres se fait entendre. Durant la première phase, les étudiants de Nanterre, inspirés par les mouvements gauchistes (marxistes mais détachés des partis comme le communisme se rattachant à l’URSS mais influencés par des groupes comme le « trotskysme »), manifestent surtout dans le quartier latin contre la société de consommation, le capitalisme, le fondement de l’économie et de la société : tout cela rassemblé sous le terme « système ». Les CRS rentrent dans la Sorbonne pour la première fois. La seconde phase est d’ordre de mouvement social : les syndicats appellent à une grève générale, toutes branches professionnelles confondues : 10 millions de grévistes au total. Cependant, la crise est résorbée par les accords de Grenelle qui promettent une augmentation des salaires. La troisième phase est d’ordre de crise politique : DE GAULLE dissout l’Assemblée Nationale et le 30 mai au soir est organisée une manifestation de soutien à DE GAULLE qui est réélu le 30 juin aux élections législatives. Les médias eux-mêmes
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