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Caius gracchus commentaire txt

Par   •  22 Novembre 2017  •  1 898 Mots (8 Pages)  •  528 Vues

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le défenseur du peuple, un pas vers la démocratie

« Tandis qu’avant lui tous les orateurs regardaient vers le Sénat et ce qu’on appelle le Comice, il fut le premier à parler en se tournant au dehors vers le Forum, et c’est ce qui fut toujours fait depuis. Par cette petite déviation et modification d’attitude, il opéra une grande révolution : il fit en quelque sorte passer le régime politique de l’aristocratie à la démocratie, en montrant que les orateurs devaient avoir en vue le peuple, et non pas le Sénat. » (l.10-15) Caius Gracchus opère un réel pas vers la démocratie avec ses différentes lois. De plus, son attitude vis a vis du peuple est presque révolutionnaire. Ces actions sociales et politiques menées par Tiberius et Caius sont devenues les piliers sur lesquelles s’appuie le camp des populares. C’est un courant politique né à Rome autour des lois proposées par les Gracques et de la question agraire. En effet, les deux frères désiraient développer le rôle du peuple face au sénat et démocratiser le régime, peut être sous l’influence de modèles grecs. Les populares s’oppose aux optimates. Cette tendance politique conservatrice apparaît elle aussi lors des luttes contre la réforme agraire de Tiberius et Caius. C’est donc à cette période qu’apparaît le début du conflit entre les populares et les optimates qui a divisé la cité romaine jusqu’à la fin de la république.

la réponse des optimates : l’abrogation des lois

la querelle entre ces deux courants politiques apparaît clairement dans le texte avec la réponse du sénat face aux lois de Caius : « Quand ses ennemis eurent fait nommer consul Opimius, ils entreprirent d’abroger plusieurs de ses lois et mirent en question les dispositions prises pour Carthage, dans l’intention de l’irriter et de trouver dans ce qu’il ferait sous l’empire de la colère un prétexte pour le tuer. » (l.16-18) Caius préconisait des fondations de colonies hors Italie. Il présenta alors une loi qui installait pour la première fois une colonie outre-mer près du site de Carthage, qui avait été maudit et frappé d’exécration par Scipion Emilien en 146. Cependant, les détracteurs de Caius Gracchus crièrent au sacrilège et agitèrent le peuple contre l’impiété des réformateurs. La réponse du sénat avec l’abrogation des lois et la mise en question de la colonie à Carthage révèle véritablement le conservatisme du camp des optimates qui s’oppose au progressisme et au réformisme des populares.

Ainsi, Caius est devenu un des premiers défenseurs du peuple qui souhaite diriger la république romaine vers la démocratie. Son plus grand adversaire est le sénat qui, quant à lui, ne veut pas laisser ses privilèges diminuer. Afin d’obtenir la victoire contre le tribun Caius, les sénateurs ont eu recours à des moyens violents qui ont engendré un grand massacre à Rome.

La victoire de l’oligarchie aristocratique

le recours au senatus consultum ultimum

« Ensuite les Sénateurs revenus à la curie, votèrent le décret qui prescrivait au consul Opimius de sauver la république par tous les moyens et d’exterminer les tyrans. » (l.22-23) Le Senatus consultum ultimum signifie le décret ultime du Sénat. C’est un terme moderne basé sur une formulation de Jules César. Après 202 av. J.-C., date de la nomination du dernier dictateur conventionnel Gaius Servilius Geminus, le senatus consultum ultimum remplace finalement la dictature tombée en désuétude, en donnant aux magistrats, surtout les consuls, des pouvoirs semi-dictatoriaux pour préserver l’État quand les circonstances exigent des mesures extraordinaires. Il suspend le gouvernement civil et instaure la loi martiale. En 121 av. J.-C., pour la première fois, le Sénat donne au consul Lucius Opimius les pleins pouvoirs pour mettre fin à la sédition de Caius Gracchus. En effet, ce dernier déclare le senatus consultum ultimum inconstitutionnel. Non réélu au tribunat de la plèbe en 121 av. JC et ses lois étant annulées, il tente alors de faire sécession avec ses partisans comme la plèbe jadis avait fait sécession contre les patriciens au Mont Sacré. Le Sénat réplique donc en autorisant l’élimination de Caius par n’importe quel moyen.

le massacre du peuple

Cette décision conduit à un réel massacre d’une partie du peuple romain. « Les corps de ces deux hommes et ceux de tous les autres furent jetés au fleuve : il y avait trois mille tués. On vendit leurs biens au profit du trésor public ; on défendit à leurs veuves de porter le deuil, et celle de Caius, Licinia, se vit même confisquer sa dot. » Caius est alors tué à la demande du Sénat, lors d’un affrontement sur l’Aventin avec 3000 partisans contre Lucius Opimius. Ses lois, ainsi que celles de son frère, sont finalement abrogées. L’oligarchie triomphante garde donc le pouvoir jusqu’à l’élection de Caius Marius en 107 av JC. Cependant, le triomphe du sénat n’a pu se faire qu’au recours à la violence. En ce sens, il est possible de dire que l’épisode des Gracques ouvre le temps des guerres civiles à Rome.

Ainsi, par son programme, Caius Gracchus devait promouvoir des mesures qui permettraient d’élargir les bases sociales et politiques de son action. L’application de la loi agraire, nécessaire à la plèbe rurale, devait être poursuivie. Mais il fallait aussi intéresser la plèbe urbaine, qui composait l’essentiel du corps électoral pendant les mois d’été. Quant aux chevaliers, ils figuraient aux côtés des nobles et donc des sénateurs parmi les gros possesseurs et occupants des terres publiques. Les uns et les autres s’opposaient à toute modification. Caius souhaitait défaire l’alliance de ces gros agrariens en accordant aux chevaliers des avantages spécifiques dans des domaines où ils pourraient s’opposer au nobles. Enfin, il lui importait de désarmer les Alliés italiens et de les séduire. Ces réformes sociales et politiques donnent naissance au courant des populares. Néanmoins, le mouvement évolua tout au long de la République vers la démagogie et le populisme, et fut récupéré par des ambitieux tels que Marius, Cinna, ou encore Jules César.

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