Anthropologie des migrations
Par Raze • 7 Octobre 2018 • 26 225 Mots (105 Pages) • 822 Vues
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I. Définitions
Les migrations sont un des phénomènes sociaux les plus difficiles à observer. Les migrations sont caractérisé par un pays de départ et un pays de résidence. Il y a une mobilité spatiale, sauf qu'elle est réversible, renouvelable. Il y a des allers et retours, du mouvement ; de ce point de vue il est difficile de faire une observations précise et définitive. D'autres parts, la migrations obéit à des réglementations (visa, procédure légale, titre de séjour). Un autre élément qui rend compliqué l'analyse est le temps : en effet, il y a une première distinction qui peut paraître évidente, qui est que le séjour soit ou non limité (ex : on considère qu'un étudiant africain va rentrer dans son pays après son cursus, mais il peut le prolonger). D'autres professions peuvent amener à des migrations de courtes durées (saisonnier).
Comment prendre en compte la durée pour savoir si une personne est immigré ou non ? On considère qu'une personne est immigré en France s'il est sur le territoire pendant plus de 6 mois, alors qu'un Français est considère comme émigré au bout d'un an de non occupation du territoire. Il y a une différence entre émigré et étranger. En Réalité, on dénombre en 2008 5,2 millions d'immigrés mais il y a 3,6 millions de nationalité étrangère donc il reste 1,6 millions de français. Il y a plusieurs confusions fréquentes en termes de démographie (les démographes parlent de flux pour dénombré des courants migratoires : flux entrant et flux sortant → la différence entre ces deux chiffre est le solde migratoire). La confusion est fréquente entre le flux et le solde.
L'émigré est quelqu'un qui est parti, émigré désigne le départ, immigré désigné l'arrivé ou l'installation. Le terme de migrant est neutre et désigne le mouvement perpétuel.
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II. L'invention des migrations dans l'espace français (XIXe - 1945)
Cette période est marquée par l'émergence et l'augmentation quantitative de l'immigration dans l'espace français. Elle est aussi marqué par l'apparition et la consolidation de logique de contrôle des migrations. C'est une migration plutôt européenne qui accompagne l'expansion industrielle.
Cette période est particulière car on est un siècle après la révolution française et les particularistes sont encore très importants et sont marqué au plan linguistique. Dans la période précédant la 1GM, un étranger voisins parlent une autre langue. L'immigration dans cette première période, est identifié à l'exode rural qui voit des populations rurales quitter leur région pour aller à la ville, quitter le travail de la terre pour aller s'embaucher dans les mines ou usines. Les frontières vécues réellement pour les gens sont celles du bourg ou du canton, c'est la même pour celui qui vient d'un autre canton que celui qui vient d'un autre pays.
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A. Les facteurs d'attirance des immigrés
Il y a d'abord un facteur démographique important car il y a une certaine stagnation démographique. En 1876, la France compte 36,9 millions d'habitants et en 1911, 39,6 : en 35 années, l'augmentation de la population a été relativement faible. Il y a un faible taux de natalité : le taux moyen d'enfants par ménage est de 2,2. La mortalité infantile est en baisse, l'espérance de vie augmente, il y a un vieillissement de la population. À la veille de 1914, la population française ne représente plus que 9 % de la totalité de la population européenne, alors que en 1800, c'était la première population européenne. Les autres pays connaissent une expansion démographique.
Un deuxième facteur propre à la France est la croissance économique importante, notamment avec l'automobile où Renault passe de 6 ouvriers en 1898 à 4000 ouvriers en 1913. Entre 1901 et 1911, l'industrie a créé 1,6 millions d'emplois en France. Le problème du vieillissement pose le problème de la main-d’œuvre et l'immigration devient une solution.
Les autres pays européen connaissent une forte expansion démographique. Par exemple, l'Italie, entre 1900 et 1914, passe de 32 à 35 millions d'habitants, l'Espagne de 18 à 20 millions dans cette même période. Au plan de l'économie, il y a également un développement économique très localisé, sa répartition est très inégal et certaines régions agricoles sont surpeuplées. Il y a un facteur de rejet, un facteur d'appel en France. Du point de vue des pays de départ (Italie et Espagne), ce sont des monarchies peut démocratiques et la France (pays des droits de l'Homme) représente un modèle attirant pour la liberté.
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B. Les filières migratoires (comment les gens partent-ils?)
Il y a des réseaux familiaux, régionaux, qui orientent les mobilités internationales. La personne qui décide d'immigrer ne part pas strictement dans l'inconnu, mais les mobilités s'organisent pas le biais de la communication et des réseaux de solidarité familiaux et régionaux mis en place. Le premier parti fait savoir s'il y a des opportunités d'emploi et ses proches le rejoignent ou non. Une autre modalité des groupes de quelques jeunes hommes qui voyagent ensemble, ils quittent leur zone de naissance et vont se faire embaucher de façon itinérante. S'il ne voyage pas en groupe, c'est qu'ils vont rejoindre des gens du même village. Il va y avoir de la solidarité et ils vont mettre en place des habitudes migratoires qui font qu'ils reviennent dans une même région pour y travailler. Se met alors en place plusieurs types de choses : des régions vont se spécialisées dans une activité professionnelle et se transmettre cette activité (chauffage par exemple) pour s'y installer de façon durable. Le métier et les clients vont se transmettre. Dans cette période, cette pratique de partir et de se spécialiser est assez généralisé et très proche des mobilités internes (chauffage → ramoneur → Savoie car pas de peur du vide). L'Auvergne s'est spécialisé dans la vente du charbon, auquel ils ont ajouté le bistrot. C'est une des premières figures historiques de l'immigration en France. Dans cette stratégie sociale, les immigrés gagnent une certaine
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