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La prise de Constantinople par les Croisés (avril 1204)

Par   •  13 Novembre 2018  •  3 821 Mots (16 Pages)  •  618 Vues

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L’appel du pape Innocent III pour la Quatrième Croisade n’est pas entendu des grands souverains d’Europe, ce sont les comtes qui vont répondre à l’appel. Par ce manque d’intérêt, on fait appel à une puissance : Venise. Celle-ci va mettre en place le transport des croisés en Égypte. Mais le manque financier des croisés permet à Venise de placer la croisade à son service en conquérant la ville de Zara sous le couvert de la Quatrième Croisade. Nous allons voir un détournement de la croisade, cette fois sur Constantinople.

Une fois la ville de Zara prise pour Venise, les croisés peuvent reprendre la route vers l’Égypte, leur objectif principal. Mais un évènement entraine le détournement de la croisade. Les croisés vont alors se diriger sur la capitale de l’Empire d’Orient : Constantinople. Pour comprendre ce détournement, il faut remonter en décembre 1201. En effet, après sa nomination, Boniface de Montferrat passe Noël chez son suzerain, Philippe de Souabe. Il y rencontre le jeune prince byzantin, Alexis Ange, qui est le frère d’Irène, la femme de Philippe. Tous deux sont les enfants d’Isaac II Ange, empereur romain d’Orient détrôné en avril 1195 par son propre frère, Alexis III Ange. Ce dernier fait aveugler Isaac mais pas son neveu, Alexis le Jeune, qu’il se contente de faire enfermer. À l’automne 1201, le Prince s’évade alors avec la complicité de marchands pisans et se réfugie à la cour de Souabe, où il y fait valoir sa cause. Très vite, Boniface s’intéresse à la cause du jeune Alexis Ange. Peu de temps après la prise de Zara, des envoyés de Philippe de Souabe viennent faire une proposition. Si les croisés les aident lui et son père à récupérer leur trône, il promet de ramener l’Église d’Orient au sein de l’Église d’Occident. Mais cette cause n’est pas la seule. En effet, Alexis le Jeune s’engage à offrir 200 000 marcs d’argent aux croisés, l’approvisionnement de l’armée pendant un an, le contingent de 10 000 grecs. Enfin, il offre jusqu’à sa mort 500 chevaliers en Syrie pour la défense de la Terre Sainte. Il est difficile de refuser cette proposition qui règle de nombreux problèmes. En effet, l’argent promis permet le remboursement de la dette envers Venise, et les contingents ne peuvent qu’être nécessaire pour la prise de l’Égypte. Au début de l’année 1203, la proposition d’Alexis le Jeune est présentée aux chefs des croisés, mais certains sont réticents, notamment Simon de Montfort, ou encore l’évêque de Bethléem. Malgré les désaccords, une vingtaine de barons signent la proposition d’Alexis. Cette décision entraine de nombreux désistements au sein de l’armée des croisés. À propos de la déviation de la croisade : un des signataires du traité, Geoffroy de Villehardouin est en même temps une source majeure de la Quatrième Croisade. Il nous donne un témoignage direct de l’expédition de 1202-1204. Il a écrit La Conquête de Constantinople. Malgré son parti pris et la défense des actes des croisés français, son récit est de grande qualité.

Les croisés reprennent la route en avril 1203. Sur le chemin, la flotte des croisés s’arrête à Corfou, où la population s’attaque à la flotte lorsqu’ils apprennent le détournement de la croisade à Constantinople. Cette attaque montre l’impopularité de la cause prêchée par le jeune prince. La flotte repart et arrive le 24 juin 1203 aux portes de Constantinople. Celle-ci remonte la rive asiatique du Bosphore pour y rencontrer un ambassadeur d’Alexis III. Ce dernier lance un ultimatum à l’armée des croisés. Si les croisés demeurent en terre d’Orient à Constantinople, la guerre débute mais s’ils repartent vers la Terre Sainte, l’empereur s’engage à les aider dans la croisade et à leur fournir des vivres. Les croisés répondent que l’empereur n’est qu’un usurpateur, que leur devoir est de remettre sur leur trône de Byzance le jeune Alexis. Rapidement, l’assaut contre la ville est donné. Le 5 juillet 1203, ils repoussent les Byzantins et débarquent juste au-delà de la Corne d’Or. La Corne d’Or est un estuaire, cet emplacement forme un port naturel. Le lendemain, ils prennent la tour de Galata et brisent sa chaîne qui garde l’accès au port, capturant la flotte byzantine au passage. Le siège se fera alors de deux façons : les marins s’en prennent aux murs donnant sur la Corne d’Or et les chevaliers s’attaquent au secteur des Blachernes par la terre. Le 17 juillet, l’offensive finale est lancée. Les Francs sont tenus en échec par la garde impériale de Byzance, mais de leur côté, les Vénitiens réussissent à pénétrer dans la cité. Un premier incendie a lieu dans la ville, par la faute des Vénitiens. Cette première journée est en demi-teinte. En effet, les vénitiens qui ont pris une partie des murailles sont obligés de se retirer mais l’empereur de Byzance, Alexis III fuit. Dès lors, les byzantins réagissent et rétablisse sur le trône Isaac II. Le lendemain, le père et le fils sont nommés coempereurs. Alexis le Jeune devient Alexis IV. Comme convenu, Alexis IV paye la somme établie dans les précédentes négociations. De ce fait, les Francs peuvent régler leur dette envers Venise. Toutefois, l’Empereur demande plus de temps ainsi que l’aide des croisés moyennant argent. La nouvelle date du départ pour la croisade en Égypte est fixée au mois de mars 1204. Petit à petit, le climat entre Grecs et Latins se dégrade. On voit des latins mettre le feu à des mosquées ou des grecs piller les marchands italiens. De plus, les paiements de la royauté de Byzance envers les croisés se font de plus en plus rares. En novembre 1203, les dirigeants envoient un ultimatum aux coempereurs afin qu’ils réalisent leurs promesses. Ceux-ci sont coincés, ne pouvant régler leurs obligations envers les Occidentaux sans mécontenter leur peuple. Les courtisans empêchent les coempereurs de répondre à la sommation des croisés et c’est de nouveau la guerre. L’armée croisée s’arroge dorénavant le droit de se payer elle-même sur les terres de l’Empire. Une révolution contre Alexis IV se prépare, le chef de l’opposition anti-occidentale, est Alexis Murzuphle Ducas, un beau-fils du précédent empereur, qui a l’appui du clergé et de la majorité des notables. Ce dernier prend le pouvoir fin janvier 1204 et se fait couronner empereur Alexis V. Alexis IV est étranglé et son père Isaac II meurt dans les prisons du palais de Constantinople. La mort d’Alexis IV, entraine la fin des accords de Zara, la croisade est au pied du mur. Une seule option pour les croisés, reprendre une seconde fois la ville. C’est ce qu’ils prévoient dans un nouveau traité entre le Doge de Venise, les trois comtes et le Marquis. Les forces attaquent

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