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Préparation de la synthèse de documents

Par   •  29 Mars 2018  •  3 824 Mots (16 Pages)  •  428 Vues

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ni les concepteurs (artistes inconnus), ni le mode de fabrication ; la DS est donc une sorte d’OVNI venu d’un autre univers et qu’on est prêt à vénérer. Deux métaphores viennent clore cette présentation de l’objet extraordinaire : la voiture devient un nouveau Nautilus, clin d’œil à Jules Verne et à son prototype sous-marin, symbole d’avancée technique assez mystérieuse pour le lecteur, mais surtout Barthes joue avec les sonorités et transforme la DS en « déesse ». Cette personnification de la voiture permet de la valoriser, de la hisser au rang des divinités sans qu’il y ait besoin d’autre explication. Ainsi, l’automobile devient une divinité tout droit descendue du ciel. Barthes tente d’analyser cette mythologie du quotidien, cet objet « superlatif », autrement dit chargé de plus de sens, de plus de valeur qu’un simple objet. Troisième temps Barthes analyse ensuite les nouveautés apportées par ce modèle qui tranche sur les autres à cette époque. Il oppose les anciennes valeurs liées à l’automobile jusque-là (essentiellement puissance et performance) à celles que la DS introduit, sous forme de superlatifs : plus spirituelle, plus ménagère. Il semble que ce nouveau modèle de véhicule soit porteur de tendances inédites : la voiture perd de son caractère viril et agressif soudain caduc, se fait plus femme, plus exactement épouse (arts ménagers, ménagère, cuisine moderne). Les notations techniques (volets, voyants, leviers) sont assez proches des arts ménagers de l’époque et tendent vers la notion de confort. La dernière phrase du paragraphe constitue un résumé fidèle des idées ici développées : « l’alchimie de la vitesse » devient une valeur périmée, et la performance est mise au rebut au profit de la sécurité. L’époque lui préfère « la gourmandise de la conduite ». Le terme gourmandise fait accéder le conducteur à un nouveau plaisir des sens, une révélation de connaisseur, moins primaire que le fou de vitesse ; la DS est la voiture de l’automobiliste « civilisé ». Quatrième temps Le dernier mouvement de l’extrait examine les rapports entre le public et le véhicule. Le public est séduit à tous les niveaux : par le nom (néologisme DS /déesse), par l’envie de s’approprier ce nouveau type de conduite, par le rapport quasi amoureux avec le véhicule fantasmé. On peut le comprendre grâce au champ lexical de la sensualité et surtout grâce aux éléments qui relèvent du tactile (« tactile, 0187 C01 – 4/19 toucher, touchés, palpés, essayés, caressées, pelotés »). L’automobile séduit d’abord le public et sait se faire désirer : Barthes note une campagne de presse orchestrée sur plusieurs années. Mais c’est à l’épreuve du toucher, la phase finale plus réaliste, que la DS retrouve sa véritable dimension d’objet : Barthes souligne cette forme de déchéance que constitue l’appropriation du mythe par le peuple. L’objet, une fois médiatisé, est finalement totalement « prostitué ». Quand Barthes parle de « prostituée », il s’agit du passage de déesse adorée et intouchable à celui d’objet qu’on tripote. La DS, exposée au Salon de l’automobile, est une divinité jusqu’à ce que les gens viennent toucher les coussins etc., ce qui fait d’elle une « femme publique que tout un chacun tripatouille ». Et elle devient alors une voiture « petite-bourgeoise », assez loin du mythe initial. 1.2. Analyse du document 2 Éléments notés en haut du second recto de brouillon : genre = article, source = un blog, date = 28 juillet 2008, auteur = Emmanuel Pagès. Propos directeur : Emmanuel Pagès analyse les deux rôles prédominants de la voiture qui remplit d’abord une fonction sociale et qui, par chaque conducteur, dans une relation plus personnelle, est investie d’une forme d’affectivité. Le texte est fortement charpenté, avec une introduction qui annonce la thématique traitée, un développement en deux parties et une conclusion. Ce repérage se fait à la première lecture et sert de point d’appui à l’analyse du document. Le mot « symbole » présent dès le titre nous oriente vers une piste : l’automobile est bien autre chose qu’un simple outil de déplacement. Premier paragraphe Ce début de texte constitue une introduction à part entière. Le thème est donné : la symbolique de l’automobile, autrement dit les valeurs ajoutées liées à cet objet dans notre société. Le plan de l’article est ensuite mentionné : deux parties seront nécessaires pour évoquer les types de relations que le conducteur entretient avec son véhicule : l’aspect identitaire (rôle social) et l’aspect émotionnel (relation individuelle). Deuxième et troisième paragraphes Ces deux paragraphes peuvent être regroupés, dans la mesure où ils relèvent tous deux de la même rubrique. Leur structure est bien apparente : l’auteur étudie le rapport au véhicule dans ses aspects sociaux. Trois idées s’affirment ici. – La voiture est d’abord un moyen de transport pratique, devenu même indispensable en zone non urbaine. – Elle permet, par son côté utilitaire (moyen de transport), de s’intégrer à la société en allant vers tous les lieux considérés comme lieux de socialisation : travail, loisirs etc. En ceci, elle est essentielle à l’intégration sociale de toutes les classes d’âge. De ce fait, aujourd’hui la voiture relève presque du droit : elle représente un moyen incontournable pour être considéré comme citoyen à part entière. – Un cas plus particulier vient compléter cela. En raison du rôle socialisateur de la voiture, passer le permis de conduire pour un jeune devient un rituel vers l’indépendance, un passage obligé aujourd’hui. Quatrième paragraphe Deux sociologues (Boltanski et Pervanchon, dont nous ne retiendrons pas les noms dans la synthèse) présentent même la voiture comme un moyen de repérer la classe sociale des individus. L’automobile permet de situer le citoyen dans une couche sociale précise et, à ce titre, la route devient le lieu d’une sorte de concurrence en fonction de son appartenance. On pourrait dire que les rivalités sociales se poursuivent sur l’ensemble du réseau routier public. C’est d’ailleurs pourquoi, selon Pagès, on n’est pas certain du succès des voitures à petit prix, peu valorisantes. Cinquième et sixième paragraphes Le paragraphe 5 commence par rappeler la thèse dont il est porteur : «la voiture est aussi un objet avec lequel on entretient un rapport affectif». La voiture est présentée comme un objet proche, avec lequel on établit un lien affectif particulier. On entre dans le domaine de l’émotion. L’expression « faire 0187 C01 – 5/19 corps » prend ici tout son sens : la voiture et son conducteur ne font qu’un et ce dernier en prend soin comme de sa propre image. Selon Pagès,

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