Le mondain Voltaire commentaire
Par Raze • 10 Avril 2018 • 1 093 Mots (5 Pages) • 818 Vues
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l’Homme dans sa quête du bonheur. En plus de cet éloge de l’âge de fer, Voltaire réalise une critique de l’âge d’or lorsqu’il évoque de façon familière les partisans de cette période grâce à l’expression : « nos bons aïeux ».
Ce texte présente alors un écrivain qui décrit le bonheur comme une sensibilité aux plaisirs terrestres non liée à la réflexion philosophique. Cependant, le poème en question s’inscrit bel et bien dans le débat des Lumières.
De fait, Voltaire, en faisant l’éloge des progrès des Lumières, critique indirectement l’obscurantisme ainsi que le fanatisme religieux qui s’opposent en tout point à ces avancées.
Il porte alors un regard critique sur l’Eglise et remet en cause sa suprématie, en insistant sur l’hostilité de la pensée chrétienne par rapport au plaisir, mais aussi en montrant l’éventualité d’une récompense divine. Pour lui, il ne faut pas conditionner son bonheur à une quelconque religion, car celle-ci bride les consciences et isole l’être du monde. Il encourage alors la science par des échanges, qu’il vante d’ailleurs dans ses expressions : « De nouveaux biens, nés aux sources du Gange » et « (…) ces agiles vaisseaux/ Qui, du Texel, de Londres, de Bordeaux ». D’autre part, Voltaire critique les défenseurs de l’âge d’or (qui pour lui, n’accordaient aucun intérêt à ce ‘superflu’ seulement par ‘ignorance’) grâce à l’ironie présente dans ses deux derniers vers. Il se moque ainsi de la pseudo-vertu de ceux qui sont vertueux sans pouvoir faire autrement. Suivant l’auteur, il existerait un épicurisme modéré, qui correspond alors à ce libertinage équilibré entre le plaisir et la vertu qu’il prône.
De cette façon, Voltaire tient un discours profane et hérétique, et le dit : « Ce temps profane est tout fait pour mes mœurs ». De surcroit, il sait que ses propos et idées peuvent choquer, comme le montre l’antiphrase présente dans l’expression : « Il est bien doux pour mon cœur très immonde », qui comprend aussi une hyperbole imprégnée d’ironie. Quant à l’oxymore « Le superflu, chose très nécessaire », il montre que Voltaire préfère les biens matériels terrestres à l’abstinence, qui d’après le christianisme, devrait mener au bonheur absolu. Ceci montre la volonté de l’auteur de rompre avec l’obscurantisme qui a précédé ce siècle des Lumières.
En somme, il est clair que Voltaire s’intéresse à la question de l’Homme et du bonheur, qu’il lie alors à la vie moderne et au progrès. Son hymne au plaisir terrestre souligne ainsi son opposition polémique à la religion. De fait, ce poème à caractère provocateur et hérétique prône l’âge des plaisirs et des luxes, valeurs situées aux antipodes des principes religieux qui fondent l’idée du bonheur sur le sacrifice.
Ce texte fait écho à un conte philosophique du même auteur, Candide, œuvre éponyme publiée en 1759, puisque celle-ci traite aussi de la relation qu’entretient l’Homme avec le bonheur, de façon optimiste. Une morale est alors construite à la fin du conte : « Il faut cultiver son jardin ».
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