LA RICHESSE DE LA MIXITÉ À L’ÉCOLE ; APPLICATION EN RUGBY
Par Orhan • 18 Janvier 2018 • 3 743 Mots (15 Pages) • 539 Vues
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des grands sports récréatifs, dans la sous-catégorie des jeux sportifs ; au même titre que le Volley-ball ou le Foot-ball association.
À cette époque, nous observons le prélude du rassemblement des filles et des garçons au sein de classes de même niveau. Ce regroupement est symptomatique du manque de locaux décents et d’enseignants, couplé à l’augmentation du nombre d’écoliers. Nous pouvons alors saisir que le rassemblement des deux sexes au sein de l’EPS n’est pas encore dans les esprits. Les deux natures sont socialement définies à des fins différentes. Les Instructions de 1941 (sous le gouvernement de Vichy), mettent en évidence le rôle de la gent féminine : « Bien des jeunes femmes ont mis des années à acquérir le goût des travaux domestiques, […] c’est pendant l’adolescence que les femmes et les mères, gardiennes des foyers et de la race, doivent se préparer à leur mission. »2 Tandis que les éducateurs seront tenus par le biais du mot du Secrétaire d’État à l’Éducation Nationale et à la Jeunesse sous les mêmes instructions de constituer des mâles capables de reconstruire et de défendre la nation : « vous formerez des hommes robustes et équilibrés, vous serez les meilleurs artisans de la rénovation française »2.
Le Foot-ball Rugby fait parti des moyens d’enseignement de ces caractéristiques admises, voulues pour le jeune homme en devenir. Le Projet de réglementation générale de l’éducation, 1921 p.35 flatte la complémentarité des différents aspects du Foot-ball Rugby : « Il intéresse et met en mouvement toutes les parties du corps, active les grandes fonctions et développe les qualités physiques les plus précieuses : adresse, souplesse, force, vitesse, souffle, résistance et endurance, ainsi que les qualités morales suivantes : sang-froid et coup d’œil, initiative et décision, rapidité de jugement, énergie et courage, esprit de solidarité, de discipline et de camaraderie, enfin le sentiment de la responsabilité dans la besogne commune et d’abnégation par l’obligation, pour chacun d’agir non pour soi mais pour l’équipe. »
Vingt ans plus tard, les Instructions sur Les Activités d’Éducation Générale ne tarissent toujours pas d’éloge sur le rugby : « On mettra en honneur cet admirable sport de combat collectif qu’est le rugby, si éducateur lorsqu’il est pratiqué, comme il doit l’être, par des athlètes bien élevés. » Même si ce sport aurait pu permettre la réunion des élèves de même niveau, la pression de la société est bien trop importante pour permettre cette vicissitude.
Dans cette première partie, nous avons montré que malgré les vertueux arguments que propose l’aïeul du rugby en 1921, l’EPS, n’est pas encore disposée à réunir les deux sexes. Cela découle d’une École qui n’assume pas encore le principe, et d’une société qui endosse les prémisses de l’évolution favorables des droits de la femme.
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Dans cette deuxième partie allant de 1967 à 1998, nous allons tenter de mettre en évidence dans le contexte ou la place des APSA devient de plus en plus importante en EPS, que le rôle du rugby sera éducatif. En décalage avec l’école, les genres sont séparés à des fins utilitaires en EPS. La prédominance du masculin sera toujours présentie au sein des identités sexuées.
À cette période, nous observons les débuts de la mixité à l’école. Successivement admise au collège en 1960, au lycée en 1970 puis à l’école en 1976 suite au vote de la loi HABBY en 1975 qui oblige la mixité dans tous les établissements. A.PROST qualifie cette étape de profonde révolution en 1981 : « de toutes les révolutions pédagogiques du siècle, la mixité est l’une des plus profondes. Elle oppose l’école de notre temps à celle de tous les siècles précédents. Et pourtant, elle s’est effectué sans même qu’on y prête attention »16 nous pourrions presque croire que c’était trop évident, ou que la prise en compte des raisons qui approuvaient la différenciation ne s’appuyaient pas sur des bases solides.
L’EPS, elle, sera instituée mixte en 1985 suite au programme du collège de 1985 où il ne sera désormais plus question que « d’élève »4 ; sans référence au genre. La loi relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives en 1984 fait office de préambule en faisant la promotion des activités physiques : « Leur développement est d’intérêt général et leur pratique constitue un droit pour chacun quel que soit son sexe, son âge, ses capacités ou sa condition sociale. »17
Avant cette date, la question est toujours gérée de la même manière. L’EPS, ni même le rugby d’ailleurs ne peut être un outil commun de l’acquisition des compétences visées puisque elles ne sont pas semblables, et dévouées à des fins différentes. D’ailleurs, même si les deux sexes ont le droit d’avoir accès aux activités physiques, les filles sont tout de même restreintes sous couvert de leur relative fragilité. On observe dans les Instructions officielles de 1967 les sports dont les garçons ont l’exclusivité : le football et le rugby ; et les sports pouvant être pratiqués par les deux natures qui sont le basket-ball, le handball et le Volley-ball.3
Si l’on revient sous les effets de la loi HABBY, nous allons commencer à trouver des travaux s’intéressant à cette fameuse mixité des genres, car même si elle s’est intégrée sans trop de résistances aux dires d’A.PROST, elle reste néanmoins une nouveauté à laquelle les enseignants vont devoir s’adapter. Tout d’abord, au niveau des méthodes pédagogiques en EPS, puisque le programme de 1985 incite clairement à pratiquer une pédagogie différenciée : « Le professeur peut constituer, dans la perspective d’une pédagogie différenciée, des groupes de travail homogènes ou hétérogènes selon les moments de son enseignement. La même remarque vaut pour la mixité. »4
Plus précisément dans l’APSA rugby, nous trouvons un premier travail de Bernard David portant sur le rugby mixte en milieu scolaire en 1995. Dans son article, il fait état des trois grands axes en opposition à la réunion des deux genres : « la diversité anthropologique de l’être masculin et féminin ; la différence innée des aptitudes physiques et le danger sexuel des pratiques mixtes. »11 Il répond dans son article à ces arguments en étudiant les apports de la coéducation. Ils sont relatifs à une collaboration qui permet à chaque sexe d’exercer librement sur l’autre une influence salutaire. Le bénéfice étant d’apporter une certaine forme de complémentarité. Cependant, B.DAVID nuance,
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