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Devoir: Les droits de l'enfant - Culture générale Expression

Par   •  5 Avril 2018  •  1 568 Mots (7 Pages)  •  687 Vues

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4. Comparaison de documents 20 points

L’enfance est la période de la vie qui rime le mieux avec l’insouciance. Pourtant, l’existence de certains ne se plaçait pas sous ce même maitre mot il y a encore moins d’un siècle. Enfermés en colonies pénitentiaires publiques ou plus populairement appelées « maisons de redressements » ils du apprendre ce qu’est la vie à travers la peur. La législation remettant en cause la place de la répression des enfants délinquants à travers l’évolution du Droit, les journalistes se prenant de passion pour le sujet et la dénonciation faite par les écrivains depuis l’affaire de Belle-île-en-Mer en 1934, le débat public entre éducation des enfants victimes et répression des enfants coupables est toujours d’actualité.

Telle est l’inspiration de ce corpus qui se compose de trois documents publiés entre 1934 et 2006. Le document 1 qui s’intitule « Chasse à l’enfant » est un poème dénonciateur de Jacques Prévert, issu du recueil Paroles, écrit en 1934 suite à la nuit de la « chasse aux enfants » de Belle-île-en-Mer provoquée par l’évasion des pensionnaires de la maison de redressement. Le document 2 intitulé « Jeunes délinquants entre éducation et punition » de Jacques Bourquin, dans Le Monde diplomatique de juin 2002 traite de l’évolution du traitement pénal infligé aux enfants depuis 1890 aux années 1960. Et enfin le document 3 qui est la présentation du téléfilm « Les Vauriens » d’Emmanuelle Bouchez, dans le magazine Télérama n° 2959 de 2006, retrace également l’histoire de Belle-île-en-Mer à travers le regard de deux pensionnaires.

Ces trois documents traitent de la répression des mineurs délinquants dans les maisons de redressement. On peut y retrouver des indications quant aux traitements des enfants délinquants au sein de ces maisons. Ensuite les auteurs abordent les réactions de la société face à ce questionnement.

Dans le premier thème commun aux trois textes, on trouve d’abord des indications concernant les traitements infligés aux enfants au sein des colonies. Prévert parle de violences physiques comme des « coups de clefs qui brisent les dents », avant de laisser l’enfant « étendu sur le ciment », confirmé par l’article de Bouchez où il est dit que la « maltraitance entraînait souvent la mort des enfants ». Bourquin parle de châtiment et d’enfermement dans une « simple logique d’exclusion et de punition » avec des enfants que l’on dresse plus qu’on ne l’éduque et qui ne vivent plus mais survivent. Quant aux enfants souvent très jeunes, ils sont mélangés, « du simple chapardeur au violeur pervers, et certains innocents se retrouvent confrontés à de vrais criminels comme le montre le document 3, et les plus âgés enseignent aux plus jeunes l’art de survivre à la vie du bagne.

Il y a donc un climat de peur, de terreur et de souffrance qui se dégage de l’analyse du contexte de vie des enfants. Mais quel est la réaction des adultes ? Voyons cela à présent.

Les trois auteurs abordent les réactions de la société face aux traitements infligés aux enfants dans les maisons correctionnelles instaurées par l’Etat. D’après Bourquin, dans les années 1860-90 lorsque la multiplication des établissements pénitentiaires pour mineurs battait son plein, le but des adultes était de soumettre les enfants par la discipline militarisée et de les laisser grandir comme des animaux d’élevage « compartimentés en cages à poules grillagées ». Cette déshumanisation des enfants par les adultes est d’ailleurs évoquée dans le poème de Prévert où l’enfant évadé est chassé comme un animal, « comme une bête traquée il galope dans la nuit » et« on tire sur lui à coups de fusil » parce que « pour chasser l’enfant pas besoin de permis ». Dans cette traque à l’enfant, les gens de toutes origines sociales s’impliquent et se montrent en plein accord avec cette maltraitance, on y voit des « gendarmes, des touristes, des artistes » c’est-à-dire Monsieur Tout le monde, « les honnêtes gens » comme les nomme Prévert. Le document 3 évoque « l’indifférence générale » et Bourquin ne parle de réactions qu’à partir de 1925 quand Roubaud publie son ouvrage Les enfants de Caïn puis la révolte de Belle-île-en-Mer de 1934 qui va faire exploser les polémiques journalistiques et évoluer les mentalités. Mais ce n’est qu’à partir de 1960, après les réformes de 1937-1938 que les mineurs seront ré-inclus dans un système scolaire normal.

Pour conclure on peut dire que les droits des enfants est un sujet qui est aujourd’hui encore d’actualité dans de nombreux pays face à l’inégalité des traitements. Sans se prononcer juge, nous pouvons noter que cela a pris du temps, et que des générations ont souffert de la manière dont le problème de la délinquance a été traité en France mais que les choses ont évolué vers une plus grande compréhension et une volonté d’apprentissage.

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