Culture générale & expression
Par Andrea • 4 Mars 2018 • 2 177 Mots (9 Pages) • 528 Vues
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Barthes compare la DS au Nautilus, « la Déesse marque un changement dans la mythologie automobile », la pub Renault 5 utilise aussi cet élément extra-terrestre : « Au pays des Merveilles » inspiré d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, où manger un aliment peut soit vous faire prendre de gigantesques proportions ou au contraire devenir minuscule, il semble que la R5, elle soit devenue géante, elle se fait de plus remarquer par sa couleur rouge, la population s’amasse autours de l’objet venu d’ailleurs et fait la queue pour l’explorer de l’intérieur.
L’objet a une portée symbolique tant du fait qu’elle est un rite de passage, qu’elle est indispensable à notre intégration dans la société surtout de nos jours mais aussi que le lien entre le conducteur et la voiture est affectif. Une voiture peut signifier une époque, peut-être un symbole, un emblème d’une génération, d’une idée.
Partie 2 : développement personnel
Tout objet est-il susceptible de devenir un objet culte ?
Quand le public s’enthousiasme et que le succès suit jusqu’à fétichiser l’objet, comment cela survient-t-il ? Comment des produits parviennent-ils à s’ériger en objets de séduction éternelle, à s’incarner en totems de notre temps, à se muer en patrimoine de culture. Quels sont les critères pour être un objet culte ? Nous analyserons d’abord l’objet lui-même puis nous dresserons le portrait type d’un objet culte.
Qu’est-ce qu’un objet ?
Selon l’Académie française : « I. Ce qui s’offre à la perception. 1. Tout ce qui affecte les sens et en particulier, tout ce qui s’offre à la vue et au toucher. 2. Chose, réalité matérielle destinée à un usage précis. II.1. Ce sur quoi porte une faculté, un sentiment. 1. Ce à quoi s’appliquent l’esprit, l’endettement, la volonté ; fin que l’on se propose d’atteindre. 2. Personne ou chose sur laquelle se porte un sentiment, s’exerce une action. »
Le terme objet est divisé en deux parties : la première partie regroupe les acceptations les plus concrètes, tandis que dans la seconde partie, l’objet est pris dans ses acceptations plus abstraites ; cependant on note un rapprochement entre le sens philosophique et grammatical : les termes objet et sujet sont liés. On constate que la définition est très vague.
L’objet possède une dimension culturelle et sociale, en effet, si nous prenons pour exemple une voiture, comme nous l’indique Pages, l’objet prend une portée symbolique qu’on peut appréhender autour de deux pôles : l’aspect identitaire, c’est-à-dire le fait que la voiture soit un objet indispensable aujourd’hui nos sociétés industrielles, le fait même de passer son permis est devenu un rituel de passage comme la circoncision ou le déménagement chez les moins de 25 ans, qui en passant par ce rituel entre dans le monde des adultes ; car posséder un véhicule, c’est être indépendant et exister socialement, le véhicule permet de nous intégrer à la société et il reflète même le statut social du propriétaire, on se doutera bien qu’un individu vivant avec un salaire de vendeur ne conduira pas cette Rolls Royce scintillante qu’on voient sur l’autoroute. La voiture permet donc de nous positionner sur le radar social.
Plus encore, nous entretenons aussi une relation intime avec notre véhicule, nous l’aimons, l’a bichonnons. Il y a un sentiment d’extension de soi, car nous entrons dans l’objet (le véhicule) et le manipulons a notre gré, nous faisons littéralement corps avec l’objet, d’où la sensation de faire-corps. Ainsi l’objet devient sujet pour certains individus qui, selon mon opinion, vont trop loin dans leur affection pour un objet, certains, obsédés, en oublieront leur familles, d’autre se ruineront essayant de la perfectionner, l’objet devient un trou noir financier, comme le montre Buzzati avec son personnage Stéphane, touché par le virus de l’automobile, qui en oubli sa femme, il préfère sa voiture à sa compagne, il la touche comme il toucherait Faustina. Encore, une fois, selon mon expérience personnelle, certaines personnes vont juste trop loin : mon père avide collectionneur de voitures anciennes se ruine et continue a se ruiner pour ceux qu’il appelle ses « bébés », et malgré sa situation financière, il continue d’amasser des voitures comme il ramasserait des coquillages sur la plage, allant même jusqu’à emprunter les voitures de ses amis, car bien sûr il a son cercle d’amis collectionneurs, et a se ruiner pour améliorer les voitures des autres.
Quelles sont les caractéristiques d’un objet culte ?
Un objet culte est intemporelle, il laisse sa marque dans le temps, prenons par exemple le Rubik’s cube, ce jeu inventé dans les années 70, aujourd’hui on y joue toujours, enfants, adolescents, adultes, tout le monde a déjà essayé de résoudre ce casse-tête. Les objets cultes traversent les générations, nos grands-parents en avaient, nos parents, nous, nos enfants, puis nos petits-enfants, etc. L’objet culte doit être une révolution dans son temps, Levi Strauss vend des pantalons aux chercheurs d’or qui se plaignaient que les leurs n’étaient pas assez solides et ne résistaient pas à leur labeur, le jean est né, la marque est aujourd’hui présente dans le monde entier.
L’objet culte a aussi une dimension sociale, il permet d’exister socialement, nous sommes exclus si nous ne l’avons pas, prenons l’IPhone, smartphone qui a fait beaucoup de bruit à sa sortie et qui en fait encore, au prix exorbitant, cependant les clients affluent chez Apple, certains vont même jusqu’à camper devant le magasin pour avoir la dernière version entre les mains, l’objet est tellement en vogue que s’en est presque un culte, une secte pour cet objet. Le smartphone en général est un objet culte, révolutionnaire, c’est comme avoir le monde dans ses mains aujourd’hui, nous pouvons contacter nos amis de l’autre côté du Pacifique, télécharger un document en quelques secondes, radio, télé, musique, nous pouvons absolument tout faire avec cet objet notamment avec les applications ; et cela ne fait qu’évoluer…
L’objet peut être peut-être investi d’une valeur affective qui le porte au-delà de sa simple matérialité, toujours avec le smartphone, certains en sont obsédés, observons la mode des selfies, qui consistent à prendre des photos de soi pour les partager sur les réseaux sociaux, plus personne ne lâche son téléphone de nos jours, pendant les repas, pendant les soirées
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