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Andromaque de Jean Racine

Par   •  24 Avril 2018  •  4 263 Mots (18 Pages)  •  924 Vues

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Elle garde en mémoire le massacre de ses frères par Pyrrhus, elle se remémore les aveux d’Hector qu’il lui avait demandé de prendre soin d’Astyanax. Conflit entre amour sentimental et amour maternel.

→ Acte 4 : Andromaque accepte d’épouser Pyrrhus, mais elle prévoit un stratège. Elle prévoit qu’après la cérémonie nuptiale elle se suicidera. Par sa promesse Pyrrhus protègera Astyanax, et par ailleurs, en se suicidant elle restera fidèle à Hector. Elle opère une conciliation entre les deux passions. Hermione demande à Oereste de tuer Pyrrhus. Oereste hésite à commettre le crime abominable de régicide. Hermione entre en fureur devant cette hésitation : elle menace elle-même de tuer le roi et de se suicider par la suite. Oereste accepte la proposition d’Hermione. Pyrrhus face à Hermione se justifie. Il déclare avoir cru que l’obéissance au devoir politique aurait pu devenir de l’amour. Hermione quant à elle, lui reproche son hypocrisie et son inconstance. Par ailleurs, il use d’un argument cruel et injustice à l’encontre d’Hermione : il soupçonne l’amour d’Hermione de fausseté.

→ Acte 5 : On voit les hésitations d’Hermione. Elle hésite entre son amour et son désir de vengeance. Elle aime Pyrrhus mais elle veut se venger. On voit les ultimes hésitations d’Oereste, ce qui provoque en Hermione une colère froide (la colère ne s’exprime pas extérieurement, elle garde en elle sa colère) Elle accuse Oereste de lâcheté, et se résout elle même au régicide. Lorsque Hermione apprend la mort de Pyrrhus par les grecs incités par Oereste, elle éclate en violents reproches. Elle reproche à Oereste de ne pas avoir compris que son ordre émanait de sa haine, de sa jalousie, et donc de son amour. Andromaque ordonne qu’on punisse les assassins de Pyrrhus. Oereste devient fou. Hermione se suicide.

La dramaturgie classique

C’est l’ensemble des procédés qui sont mis en oeuvre dans une pièce de théâtre. Les règles de la dramaturgie ont notamment été définies par Boileau dans Les Principes de la dramaturgie. Les principes de la dramaturgie ont été définis par Aristote dans son livre Poétique où il définit ce qu’est la tragédie. Il y a des grands principes dans la dramaturgie classique :

➠ L’imitation de l’action : on doit voir des paroles, des actes, des comportements qui sont l’imitation d’actions réelles. C’est la vraisemblance : une fiction qui donne l’illusion de la réalité. On occulte les artifices théâtraux.

➠ Unité de temps : toute pièce doit viser l’idéal d’une coïncidence entre la durée objective du spectacle et la durée supposée de l’action : 24 heures. Dans Andromaque, cette règle est observée de manière scrupuleuse. Cette unité produit une rationalité.

➠ Unité de lieu : absence de changement de lieu, plus important que les moyens de télécommunications de époque ne permettait de l’effectuer en 24 heures.

➠ Unité d’action : une seule intrigue, imbrication étroite entre l’intrigue secondaire et l’intrigue principale. Il doit y avoir une subordination d’une intrigue à une autre.

La pièce doit former un système, un ensemble d’éléments unifiés. La pièce doit répondre à la rigueur et la clarté. Dans Andromaque la trame principale, c’est l’amour de Pyrrhus pour Andromaque, tandis que l’intrigue secondaire, est la passion d’Oereste pour Hermione. l’amour de Pyrrhus influe sur le comportement d’Hermione, qui retentit sur le comportement d’Oereste. Il y a une trame politique.

➠ La bienséance : principe qui s’oppose au théâtre baroque (théâtre baroque : brutalité et grossièreté) Le but est de supprimer la violence de la scène. Les personnages qui sont en proie en leurs passions n’oublie jamais quels sont leurs titres. La révélation des faiblesses se fait toujours dans la conservation du prestige. On utilise des substantifs ou des litotes (ex : Je ne te hais point). « Vers 313 : Pyrrhus : J’ai fais des malheureux. »

Le tragique

Racine a définit lui même les principes de la tragédie dans le préface de Bérénice. Voici les principes :

➠ la grandeur de l’action

➠ l’héroïsme des acteurs

➠ l’excitation et l’exacerbation des passions

➠ la tristesse majestueuse

La tragédie relève de l’irrationnel. Il y a un contraste entre la rationalité de la dramaturgie et l’irrationalité tragique. Ce contraste renforce la grandeur de la tragédie.

Indépendamment de ces principes, la tragédie, c’est l’hostilité du destin. Il y a une condamnation haineuse des Dieux. Oereste dit au vers 93 « Puisqu’après tant d’efforts ma résistance est veine / Je me livre en aveugle au destin qui m’entraine ». Oereste dit à Hermione au vers 118 « J’étais né pour servir d’exemple à ta colère, / Pour être du malheur un modèle accompli ». Le destin c’est la fatalité. Oereste est fils d’Agamenon et appartient à la race maudite des Atrides (provenant du roi Mycènes, Atrès qui tua ses deux neveux et contraint leur père à les dévorer, ainsi les Dieux punissent la descendance de cette famille), ainsi Oereste témoigne de la fatalité, il est soumis à la fatalité. Oereste dit au vers 1620 « He bien ! Je meurs content et mon sort est rempli ». La fatalité du destin s’exprime aussi dans la fatalité de la passion, elle est intérieure, une puissance intérieure contraint les personnages au malheur. Dans Andromaque, l’amour apparait comme puissance autodestructrice des personnages, et les tentatives de lutte sont illusoires. Pyrrhus dit au vers 1299 « L’un part l’autre entrainés, nous courons à l’autel / Nous jurer malgré nous un amour éternel ». La fatalité se caractérise aussi par la destruction des valeurs morales, il y a une démythification des valeurs morales, une désillusion. Il y a dans la pièce une remise en cause de la gloire et de l’héroïsme militaire (la bravoure). Pyrrhus a conscience lui-même de sa propre cruauté au vers 318 : « je souffre tous les maux que j’ai fait devant Troye ». Il y a de plus une démythification de l’Amour absolu. Pyrrhus dit au vers 319 « vaincu, chargé de fers, de regrets consumé / brulé de plus de feux que je n’en allumais… » (fers = chaînes, mais aussi l’attachement / feux = passion amoureuse, incendie de Troye) L’agressivité s’est l’essence de la vie publique et privée. L’amour est une violence destructrice, qui relève de la fatalité, de la conflictualité

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