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Roses - Nathalie Béasse

Par   •  17 Avril 2018  •  1 703 Mots (7 Pages)  •  520 Vues

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Richard y expose sa folie et assume sa méchanceté et sa conspiration .On nous délivre aussi une notion de playback où les personnages exécutent une sorte de « notmyarms » ce qui donne de l'intensité à la modernité de la pièce et au comique. Nathalie Béasse n’a pas choisi de rendre au personnage éponyme sa place de choix mais de s’intéresser plutôt à son entourage, qui l’inquiète.

L’adaptation de Nathalie Béasse est donc contemporaine mais aussi par le fait qu'elle a choisi de ne pas mettre en scène la « laideur » et l'handicap de Richard III (elle remet alors en cause la folie du personnage en imaginant qu'il n'est pas causé par son handicap mais par d'autres raisons) et de faire, comme je l'ai dit précédemment, passer le rôle de Richard III entre les 4 acteurs masculins de la pièce (donnant quatre versions de Richard différentes, quatre physiques, quatre voix, quatre caractères) parfois en l'expliquant ou en jouant des confusions des personnages sur « qui joue qui » ce qui intensifie le comique, la théâtralité exposée et l'idée de dispersion du récit qui se retrouve dés l'ouverture de la pièce quand, après un prologue dansé silencieux, des spectateurs se lèvent à l’unisson et se frayent un passage jusqu’à la scène .

Nathalie Béasse a aussi choisi de faire des changements de décors publics (les accessoires sont souvent déplacés par les femmes, ce qui rappelle le fait que les hommes dominaient le théâtre élisabéthain), les personnages s'adressent aux spectateurs pour expliquer parfois le moment qui va se passer, leurs points de vue, les personnages qu'ils vont jouer, ou encore parfois il y a des sortes de coupures ou les personnages boivent, parlent et souvent, s'énervent et se provoquent car la réalisatrice travaille et veut faire passer un message de rapport au corps et à l'objet et la frontière entre fiction et réalité. Le but de cette pièce n'est pas de faire comprendre une histoire mais plutôt un état d'éprit, un fonctionnement comme l'explique « Nathalie Béasse ».

3.Un art Total :

Tout le long de la pièce, le décor est présenté comme un tableau ou comme une œuvre plastique car avant d'être metteur en scène, Nathalie Béasse est scénographe et plasticienne, le décor est donc très travaillé, les couleurs y sont très importantes et joue un rôle de rappel comme le Gris et le Rouge, Nathalie Béasse cite sa pièce comme une fresque, avec des histoires au premier plan et plus le regard se baladerai dans le tableau et plus il rencontrerai d'autres histoires en second plan, elle explique aussi que la pièce peut être vécu différemment envers chaque personne car le spectateur agit avec un imaginaire sur le récit et sur les évènements d'arrière plan du décor.

Le rapport a l'espace est très présent car la pièce est accompagnée de danse contemporaine, de course, de chorégraphie et cette performance démontre que ce n'est pas vraiment une adaptation mais plus un groupement ou une inspiration de Richard III qui apporte des fragments de ses textes et de son intrigue à la pièce . La panoplie d’objets, comme celle de vêtements, est restreinte : une interminable table de banquet qui structure la scène ; des animaux empaillés qui fonctionnent comme symboles et personnages ; une collection de rideaux colorés, servant de fonds, de cape et de robe, dont le plus énorme, un rideau de velours gris, se change de nappe en lourde robe, écrasant la reine quand elle maudit la terre entière pour ses malheurs .

La musique est aussi présente mais pas aux moments imaginés, elle ne sert pas a donner un rythme aux chorégraphies ou aux danses mais seulement a donner une ambiance, une tension a certaines scènes qui le nécessitent .Pour « Roses » la musique est de Camille trophème ( comédienne dans d'autres pièces de Nathalie Béasse) et de Julien Pars aussi peintre .

Conclusion :

Nathalie Béasse a su, en s'attaquant à une des plus grandes pièces de Shakespeare et du théâtre élisabéthain en extraire des vers, des personnages et une ambiance qu'elle a su exploiter de façon contemporaine (en y incorporant danse, coupure,modernité) tout en respectant certaines règles du théâtre élisabéthain et en rajoutant sa touche personnelle qu'est la relation du corps à l'objet, à la narration, à la frontière du théâtre et de la danse .

La pièce m'a plu mais c'est le travail qui en a découlé qui m'a le plus plu, il m'a fait comprendre le sens de la pièce, l'idée de coupure et la façon de voir de sa metteur en scène car durant tout le long de « roses » j'ai cherché le sens et le comparait avec la pièce de Shakespeare, or maintenant je pense qu'il faut le voir avec un certain détachement mais tout en connaissant , malgré tout, la pièce de Shakespeare .

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