Critique Utopia - Denis Kelly

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Un élément rarement mis en avant dans les réalisations mais qui ici semble prendre une place particulière. Ces tons saturés, vivant souvent au fluo peuvent rebuter dans un premier temps mais ne sont pas dénués d’interprétation car ce côté pastel cartoonesque fait très vite penser à du dessin. La relation entre esthétisme et intrigue trouve alors un sens dans une œuvre où le McGuffin, ce prétexte au développement du scénario qui est lui-même un roman graphique.

La série nous offre une succession de plans très larges, ce qui, associé au format scope que je mentionnais précédemment a tendance à perdre les personnages dans un environnement que l’on devine très hostile.

Au cas où vous ne l’auriez pas compris Utopia prend comme enrobage scénaristique la théorie du complot. Certes la théorie du complot rythme souvent avec cliché scénaristique ultime souvent utilisé pour de mauvaises raisons, elle apparait souvent comme une porte de sortie facile venant à la rescousse d’un scénario s’enlisant saison après saison dans une intrigue qui n’en finit pas. Mais encore une fois Utopia s’en sort très bien ne désirant pas jouer la carte de la facilité la série nous sert une conspiration aux petits oignons faisant corps avec le scénario ne se limitant donc pas au Cliff-Hanger des dix dernières secondes de la saison et ceci est vraiment appréciable.

La musique est tout simplement magistrale et parfaitement dans le ton ou encore la saison 2 qui reprend l’intrigue tout en se renouvelant de manière très intelligente.

Sans vouloir dévoiler la série, je dirais que cette conspiration est semblable à un personnage à part entière car cette menace sans visage évolue, change, se révélant en même temps que l’intrique avance. Nous faisons donc face à un élément complexe, qui, malgré ses airs de grand méchant pousse les protagonistes comme les spectateurs vers une profondes réflexion dépassant largement le cadre de la simple fiction télévisée. Et je commence à trop en dire. Pour faire simple, Utopia pose des questions à première vue très alambiquées mais qui au fur et à mesure des épisodes dévoilent toute leur pertinence. Au fait la série nous pousse à penser au-delà du politiquement correct. Car sous ses allures de délire loufoque, elle nous offre la possibilité de remettre en question une situation mondiale bien réelle en nous libérant de toute morale.

Bref, Utopia on adore que ce soit par son jeu d’acteur, ces images nous en mettant plein les yeux, vous l’aurez compris Utopia c’est la vie, Utopia est de loin ma série préférée.

Mais surtout Utopia est... Privée de sa saison 3.