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Simple - Singulier

Par   •  22 Décembre 2017  •  1 661 Mots (7 Pages)  •  426 Vues

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Depuis les années 1970, on assiste à l’opposition entre une approche essentielle de l’art – dont la valeur s’objectiverait dans la facture même de l’œuvre – et une approche relationnelle et événementielle de la pratique artistique – dont la valeur résiderait dans le moment de la présentation vécue, ressentie, par des individus ou des groupes particuliers. Les conceptions actuelles dominantes, héritières d’une vision linéaire de l’art, tiennent ainsi pour essentiels et fondateurs le geste singulier de l’artiste et son excellence, produisant une œuvre originale matérialisée, à faire ensuite connaître au plus grand nombre : originalité et rareté restent les règles inchangées de l’accès des œuvres au registre de l’art. Ainsi, Joseph Beuys observe un passage d’une valorisation de l’original à une valorisation de l’originalité à la fois en tant que singularité de l’œuvre et nouveauté par rapport à la tradition. On serait ainsi passé de l’opposition authenticité/inauthenticité à l’opposition invention/imitation, l’œuvre étant dorénavant valorisée si elle est à l’origine d’une manière de faire nouvelle, et dévalorisée si elle se situe dans l’imitation stylistique. De même, l’originalité reste au centre de la définition juridique de l’œuvre, comme propriété et comme base conceptuelle du droit d’auteur. Pour Joseph Beuys, l’art est un outil de changement social et politique. Le costume de feutre, réalisé au point, évoque la chaleur corporelle humaine, symbolise la sécurité et le refuge de part la matière isolante et protectrice du feutre. Pour Beuys, le costume est une manière de protéger l’individu du monde qui l’entoure, mais le révèle par son absence, le corps de l’artiste disparu lié à sa biographie mythique : pilote de guerre dont l’avion s’est écrasé et sauvé par des nomades grâce à la chaleur de ce matériau. Il y voit une dimension spirituelle et pense que les objets usuels pouvaient revêtir de puissantes substances curatives. Selon lui, l’artiste s’apparente au chaman, canalisant l’énergie contenue dans les objets pour leur donner de nouveaux pouvoirs et significations. Du fait que l’artiste est passé à coté de la mort, son oeuvre est plus radicale et non superflus, il veut allez à l’essentiel des choses.Il s’interroge sur l’existence et besoins de l’homme, il le voit comme un vêtement rassurant, protecteur, à l’abris de tout. Cette volonté d'ouvrir la discipline aux autres domaines de la création artistique, en l'occurrence ici, la mode va créer un terrain d'entente entre l'architecture pérenne, et la mode éphémère. Malgré leur nature d'apparence antithétique, les deux matières traitent du rapport de l'homme à son environnement spatial. De ce constat émerge le concept d'enveloppe. Le vêtement, tout comme la construction est enveloppe d'un corps. Une conception radicale porteuse de tous les attributs de la modernité. Crée d'une seule pièce, et unifiant toutes les parties traditionnelles : la volonté de créer une forme d'un seul tenant, c'est-à-dire en « porte-à-faux », a été suivie d'une recherche technique permettant l'utilisation de nouvelles matières. Un concept radical doté d’une simplicité, sous l’unissons et le chiffre 1 : une forme, une couleur, et une matière.

Derrière cette simplicité formelle, culturelle et esthétique se cache tout un travail de recherches et de réflexions. La simplicité n’est pas simple. Elle requiert toute une construction complexe pour obtenir un résultat “simple”.

Pour parvenir à la simplicité, et à l’essentiel ; il faut entreprendre une construction complexe lors de la démarche pour arriver à envisager des choix simples et radicaux. En effet, le créateur va construire une réflexion pour arriver à résultat simple, compréhensible par tous. Elle se construit peu à peu comme une maison en architecture semée d’embûches pour arriver à un résultat parfait. Le résultat doit être clair et précis, organiser. Mais qui doit passer néanmoins par la complexité.

En effet, nous verrons que simplicité et complexité ne sont pas aussi opposé que ce que l’on croit.Cette simplicité se construit comme un monument en architecture. En l’occurrence, il y a des bases simples et des constructions complexes. Celles-ci vont s’unifier pour arriver à un résultat parfait et idéal aux yeux du spectateur. Figure du constructivisme , Alexander Rodtchenko galvanisé par la révolution, va faire partie de l’avant-garde. La photographie fera partie des ses outils mais le désir est clair : l’art va disparaitre dans l’utilité sociale, et l’artiste produit des outils qui célèbrent la beauté des objets industriels contre une culture bourgeoise de la dorure, de l’ornement.Le constructivisme s’appuie sur les acquis de l’abstraction, qui vient bouleverser le champ de la peinture, et génère des images fortement contrastées, mettant en avant la structure de l’image, mettant à nu ses composants formels plus que ses sujets, souvent anecdotiques (un homme sur une échelle, une femme montant un escalier monumental). Fabriquer de l’abstraction avec un médium qui enregistre le réel, par le cadrage et le minimum d’artifice.

De situations initiales simples et des processus simples, surgissent, par effets de saut, par paliers successifs, des propriétés émergentes de plus en plus complexes. L’image des poupées russes est ici pertinente. La simplicité est dans la complexité et la complexité est dans la simplicité. Le complexe est simple et le simple est complexe. Il ne s'agit ni d'un paradoxe, ni d'un oxymore. Il s'agit d'une vérité conceptuelle

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