La vérité est-elle avantageuse ?

...

de ne pas révéler à son meilleur ami une vérité qui, on le sait sera blessante pour lui. La dissimulation de la vérité peut aussi être opérée afin de préserver nos intérêts, si l’on se sent menacé par un individu par exemple.

Les vérités scientifiques sont elles aussi parfois dissimulées ou intentionnellement ‘évitées’. En effet, il peut être aisé de considérer un fait comme étant ‘vrai’ car cela évite de nombreuses recherches qui se révéleront infructueuses, car constamment remises en question car la recherche d’une vérité scientifique est infinie. De plus, Freud, dans son Introduction à la psychanalyse montre que c’est une loi de la condition humaine que de ne pas vouloir connaître le vrai, car il est insupportable. La remise en cause du géocentrisme par Galilée, c’est à dire la démonstration que la Terre tourne autour du soleil et non l’inverse, est un des exemples sur lesquels le philosophe s’appuie. A la suite de cette déclaration, Galilée a été condamné par l’Eglise. Cet exemple nous montre que l’homme ne supporte pas la remise en question d’un principe qu’il admet comme vrai, ici la suprématie prétendue de l’homme. Ainsi, l’utilisation de la vérité à notre gré nous permet de la dissimuler, de ne pas la prononcer, afin d’éviter certaines difficultés, comme heurter un proche ou se mener à des recherches en vain.

Néanmoins, ce choix de dissimulation n’est-il pas le choix de la facilité ? Ne correspond-il pas au risque de rester ignorant ou de le devenir ?

Le choix de ne pas divulguer ou de ne pas chercher la vérité peut correspondre à une solution de facilité. L’homme se contente alors de vérités qui sont des illusions, qui lui permettent de ne pas avoir à se remettre en cause ou de ne pas blesser autrui. Néanmoins, ce rejet de la vérité peut conduire à l’ignorance. Même si la recherche de la vérité est infinie et constamment remise en question, cette recherche nous apporte tout de même des clés, même imparfaites, afin de comprendre le monde, les objets, les individus qui nous entourent. Le déni, la dissimulation de la vérité nous empêche donc d’analyser, de comprendre de manière optimale notre société. Dans L’Allégorie de la caverne, de Platon, des prisonniers sont enchaînés, enfermés depuis qu’ils sont nés, dans le noir. Il leur est donc douloureux de regarder vers le vrai, représenté par la lumière du jour. Les prisonniers sont ainsi éblouis et leur première réaction est la répulsion. Ce texte montre que la recherche de la vérité, son acceptation, demande du recul et du temps et que la spontanéité humaine est de rester dans la caverne, car elle est synonyme de sécurité, de facilité, car rien ne les oblige à regarder la lumière donc à découvrir le vrai. Les illusions représentent,

pour l’Homme, le confort et la sécurité, mais empêchent une réelle compréhension de notre monde, laissant ainsi les individus dans l’ignorance, dû au refus de la vérité.

Cependant, cette autre position ne va pas sans poser un certain nombre de difficultés. En effet, la dissimulation de la vérité et l’acceptation de l’ignorance sont choisies par les Hommes car ce choix est aisé. Les illusions derrière lesquelles ils se cachent montrent que la vérité est tout de même essentielle pour analyser notre environnement et les individus qui nous entourent. La vérité est alors avantageuse au sens ou elle permet la connaissance et le savoir.

La recherche de la vérité correspond à essayer de comprendre le monde dans lequel nous vivons. En effet, la vérité nous libère de nos illusions et nous permet d’accéder au savoir. Ainsi, Platon, dans La République, avec l’allégorie de la caverne montre que en accédant à la lumière, donc au savoir, l’homme passe d’un statut de prisonnier (enchaîné dans la caverne) à un statut d’homme libre. Les illusions de l’homme, représentées par la caverne, n’ont plus lieux d’être une fois qu’il est sorti de ce lieu. Cette ignorance est alors remplacée par la connaissance. La vérité est donc libératrice. Elle permet aux hommes de mieux agir et interagir avec leur environnement.

De plus, la vérité nous permet d’être satisfaits de façon perpétuelle. Effectivement, comme nous l’avons mentionné précédemment, la recherche de la vérité correspond à une remise en question constante. L’homme étant fini, il n’a pas assez de son existence pour trouver ce vrai. Ainsi, cette recherche nous comble car elle est un jeu de questions réponses sans fin qui permet à l’homme de combler un manque et d’être satisfait de façon perpétuelle, l’objet de la recherche de la vérité étant inépuisable.

Enfin, la vérité comprend de nombreux inconvénients, car sa recherche peut amener à une insatisfaction, mais elle peut aussi être douloureuse pour certains individus. Il est donc parfois plus aisé de ne pas la chercher ou de la dissimuler, en risquant tout de même d’être ignorant. Néanmoins, la vérité reste majoritairement bénéfique, car elle permet aux Hommes d’accéder à la connaissance, au savoir.

La vérité est donc avantageuse, car elle permet de libérer l’homme de ses