La femme est-elle un Homme comme les autres ?
Par Ninoka • 11 Novembre 2018 • 1 003 Mots (5 Pages) • 629 Vues
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pas moins stéréotypés pour autant. 35 % des héroïnes affichent leur fidélité, contre 15% des héros. Une grande différence de comportement entre les deux sexes est donc facilement distinguable, surtout quand on sait que 40 % des héros sont perçus comme des séducteurs, contre 22% des héroïnes. En outre plus de 56% d’entre elles peuvent être qualifiées d’émotives, timides, maternelles ou empathiques. “Les secteurs où se déroulent les séries sont majoritairement la police ou le commerce. Ce qui exerce une véritable influence sur le caractère du personnage féminin évoluant dans ces cadres d’activité. Femmes fortes, courageuses et autoritaires, elles n’hésitent pas à s’approprier les codes traditionnellement masculins, tout en conservant la sensibilité et l’instinct maternel
caractérisant une femme. Mais en contrepartie, elle est privée du bonheur de la vie à deux ou d’une vie sentimentale stable, comme l’héroïne de Scandal, Olivia Pope, ou encore d’Unforgettable, Poppy Montgomery. Des amitiés homme/femme, à l’image de NY Unité Spéciale sont également montrées, témoignant de la récente diversité de situations. La présence de femmes flics n’est pas forcément motivée par des idées féministes, mais le plus souvent par des contraintes économiques. La demande d’équité de l’opinion publique joue, mais le personnage de femme flic est aussi très utile pour renouveler à peu de frais des personnages un peu « usés ». Engrenages et The Fall montrent une évolution des séries qui vont vers une représentation plus crue de la réalité, et en particulier de la représentation biologique du corps pour l’homme comme pour la femme. Montrer une femme ordinaire comme héroïne est transgressif : ses qualités particulières apparaissent dans sa vie quotidienne, dans son travail. Comme dans les séries Happy Valley et The Killing dont les héroïnes (Catherine Cawood et Sarah Linden) ont des corps comme on en voit tous les jours, ne changent pas de vêtements à toutes les scènes etc... Beaucoup de chemin a été parcouru depuis la culpabilisation du XIX siècle selon laquelle il est possible d’« améliorer » son corps pour correspondre aux canons de beauté, et que c’est de notre faute si nous ne le faisons pas. Ce sont des femmes qui luttent aussi dans leur vie privée, des personnages plus près de la réalité. Elles portent de plus la loi, une autre transgression car traditionnellement conçue comme masculine. Plus encore, la force est de leur côté : elles sont dans des affaires « d’hommes » et commandent – en témoigne l’héroïne de The Fall: Stella Gibson. En fait, on a des personnages féminins tourmentés, mais pas comme avant : ce sont des personnages qui ne sont pas des victimes, sans être un « bloc » qui avance. Des femmes auxquelles on peut s’identifier. Si de nombreuses séries grand public continuent de véhiculer certains stéréotypes sur les femmes, leur sexualité ou leur métier, d’excellentes séries transgressives donnent à voir des personnages réalistes, qui ouvrent de nouvelles représentations, envoyant valser leurs confrères clichés.
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