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Commentaire platon gorgias

Par   •  12 Avril 2018  •  3 323 Mots (14 Pages)  •  849 Vues

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De plus, Calliclès nous affirme que la tempérance est un obstacle au bonheur. En effet, selon lui, cette dernière nous empêche d’avoir une vie heureuse. Un homme tempéré vit « comme une pierre », c'est-à-dire qu’il ne possède plus de sensibilité. Or lorsqu’on est insensible le plaisir ne peut être atteint, on peut même voir une analogie avec une pierre tombale, la vie serait alors morte, dépourvue de sensdès lors que l’on mène une vie tempérée. Par conséquent, avoir une vie heureuse et faîte de plaisirs est alors impossible. L’homme « n’éprouve plus ni joie ni peine », ce n’est donc plus un Homme. Le bonheur ne consiste pas seulement à de la joie, il faut aussi de la peine et c’est là qu’on reconnait la vertu d’un Homme, c’est lorsqu’il est confronté à l’adversité que ses qualités sont dévoilées. Selon Calliclès, prétendre maîtriser ses désirs comme le propose Socrate, c'est en fait ne plus désirer du tout : la tempérance, loin d'être une harmonie de la raison et du désir, est une destruction du désir au nom de la raison. Rousseau partageait aussi ce point de vue, une célèbre citation permet d’appuyer cette argument : « Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! Il perd ainsi tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux ». Cette citation résume parfaitement la thèse de Calliclès.

Par conséquent, le bonheur et le plaisir sont donc intrinsèquement liés selon Calliclès, l’un ne va pas sans l’autre. Entendons par là que la satisfaction du désir contenté, qui est source de plaisir, appelle l'insatisfaction du désir renouvelé. Mais cette insatisfaction elle-même permettra à l'avenir de goûter un plaisir futur, quand le manque sera à son tour comblé. Ce cercle qui se répète à l’infini permet d’éprouver de nombreux plaisirs au cours de sa vie et donc par conséquent d’avoir une vie heureuse. Cependant le fait de poser la question du bonheur en lien avec une problématique de l’ « avoir » peut paraître a priori paradoxal dans la mesure où la philosophie qui est amour de la sagesse relève plutôt d’une quête en lien avec l’ « être ».

III Le bonheur une sagesse de l’être ou de l’avoir ?

En effet, la philosophie, par sa définition même, s’intéresse à l « âme », à l’ « être » et non pas à l’ « avoir ». Ici les deux thèses proposées par Socrate et Calliclès apparaissent comme dépourvues de sagesse. La véritable problématique serait plutôt de savoir comment gérer le contenu des tonneaux que de comment les remplir ? Le bonheur consiste à savoir comment gérer sa richesse et reconnaître ses vertus face à l’adversité plutôt que de se satisfaire d’avoir ses tonneaux remplis ou de les remplir sans cesse.

Tout d’abord, la thèse de Calliclès apparaît comme absurde, elle nous fait penser au mythe de Danaïdes. Ce châtiment est resté célèbre par l’expression du « tonneau des Danaïdes », qui désigne une tâche absurde, sans fin ou impossible. Remplir sans cesse les tonneaux n’apportent aucunement le bonheur, l’excès de désir n’apporte pas le bonheur, il faut plutôt se limiter à des désirs naturels et nécessaires comme le prône les épicuriens. L’excès de désirs peut nuire à la qualité du désir. De plus, le cercle vicieux et infini que propose Callcilès ne peut nullement rendre un homme heureux car il n’atteint jamais l’état de satiété. Le désir apparaît donc comme pathologique, absurde. Selon lui un homme devrait se faire du mal, s’infliger « les plus lourdes peines » ce qui est inhumain et qui ne peut nullement apporter le bonheur.

D’autre part, la thèse de Socrate apparaît elle aussi dépourvue de sagesse, car sa thèse ne semble s’intéresser qu’aux tonneaux, plus exactement qu’à leur contenu. Or la philosophie voudrait qu’on s’intéresse plutôt à la manière de les gérer, comment sciemment les utiliser pour être heureux.

La philosophie de ce contenu aurait donc moins trait au contenu en lui-même qu’à la façon de l’utiliser.

De façon générale, l’homme est en quête de richesses. Les mets qui remplissent les tonneaux peuvent être aussi une image de la richesse liée à la naissance (statut social), aux qualités innées (intelligence), à la bonne fortune (la chance), à la réussite (réussite professionnelle). L’important ne serait pas ce que l’on possèderait (richesses, naissance, pouvoir, bonne santé …) mais la manière de le posséder, la manière de gérer/partager ses richesses, d’affronter l’adversité.

L’homme est donc en quête de richesse, ce qui est indifférent voire inutile pour les Stoïciens. La vie de l’Homme est donc vouée à la quête de richesses. Cependant, Sénèque qui était ascétique vivait néanmoins à la cour de l’empereur Néron. Selon ce dernier la richesse est un superflu qui n’est pas nécessaire pour être heureux et pour philosopher. Mais on peut tout de même être philosophe et être riche comme lui-même, le tout est de savoir modérer ses passions et de pouvoir vivre simplement. Or ici dans ce texte, ni Socrate ni Calliclès ne parlent de la manière dont il faudrait gérer les richesses contenues dans les tonneaux. Les thèses exposées sont uniquement liés à l’ « avoir », or pour être heureux il faut plutôt se préoccuper de l’ « être ».

Conclusion : Dans ce texte, Platon nous présente à travers deux hommes deux modes de vie qui permettraient d’être heureux. L’une, défendue par Socrate , est celle de la vie tempérée, de la maîtrise de ses désirs. L’autre, défendue par Calliclès, consiste à mener une vie de plaisirs multiples, illimités où la vie n’est pas dominée par la raison mais le désir. Ces deux thèses, qui semblent inconciliables, accordent beaucoup d’importance à l’ « avoir » ce qui peut paraitre paradoxal car la philosophie consiste à s’intéresser à l’ « âme ». Ce qui voudrait dire Que Le bonheur serait plutôt à chercher dans la manière de gérer nos richesses…. Pour sortir de ce cercle vicieux, il semble nécessaire de se demander, non ce que cherche l’homme mais ce qu’il est essentiellement.

Problématique : Le bonheur est-il réellement indissociable du désir ?

La modération de nos désirs ne vaut-elle pas mieux que le dérèglement ?

I La modération selon Socrate

1/reformuler le problème imagé

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