Essays.club - Dissertations, travaux de recherche, examens, fiches de lecture, BAC, notes de recherche et mémoires
Recherche

Bonheur: satisfaction de tous nos désirs?

Par   •  9 Octobre 2018  •  2 238 Mots (9 Pages)  •  655 Vues

Page 1 sur 9

...

Beaucoup de facteurs opposent le bonheur et le plaisir, que ce soit sur la durée, la difficulté ou le degré, mais l'un et l'autre se complète quand même car il n'y a pas de bonheur sans plaisir, même s'il peut y avoir du plaisir sans le bonheur car même un homme malheureux a ses plaisirs. Nous pouvons alors nous intérroger sur la possibilité du bonheur, car il est évident qu'il est beaucoup plus difficile d'atteindre le bonheur que de réaliser ses désirs, mais à quelle échelle ?

II)

Nous espèrons toute notre vie d'être heureux, et dans cet espoir, nous nous ressassons le passé comme si nous prétendions le désirer une nouvelle fois. Or, c'est de la nostalgie ; et cela pourrait altérer notre vision du bonheur, car contrairement aux idées reçues, il n'a pas lieu l'instant présent, mais bien dans le futur. Le passé et le présent sont des moyens toujours en vue de l'avenir, pour le désir tout particulièrement, car il est lié à la dimension du temps, il n'est pas réalisé présentement. Alors, désir et avenir serait synonyme, et l'on pourrait même ajouter que le terme « désir d'avenir » serait un pléonasme. D'après Pascal dans Pensées, « nous ne vivons jamais, mais nous espèrons de vivre, et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous le soyons jamais. » Désirer le bonheur, c'est tout simplement le remettre à plus tard, nous espèrons une vie heureuse, on se dispose à l'être, mais au final, à force de le remettre à demain, on le l'atteindra jamais.

Le bonheur reste malgré tout ignorant et hasard, on ne sait pas ce qui pourrait nous procurer une satisfaction de nos désir, il reste flou. Kant dit dans les Fondements de la métaphysique des moeurs : « il est impossible qu'un être fini, si perpiscace et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut ici véritablement. ». L'être fini est représenté par l'humain, il est limité ; Dieu lui, est considéré comme un être infini car il possède l'omniscience, le fait de tout savoir. Chacune de nos actions mène à une conséquence, qui engendrera une autre conséquence, et ainsi de suite. Or, on ne sait pas quelles seront-elles, nous l'ignorons totalement. Nous pouvons alors nous demander si nous n'avons pas déjà ratés ce bonheur, parmi cette multitudes de conséquence, car en tant qu'être limités, nous ne possèdons pas assez l'omniscience pour le savoir contrairement à Dieu. Ce serait alors une histoire de chance, si nous nous appuyons également sur l'éthymologie du terme « bonheur » dans différentes langues qui proviendrait alors du mot chance lui-même.

Le bonheur représente donc un problème de durée, et d'après Schopenhauer, il serait même quelque chose de négatif. Il écrit dans Le monde comme volonté et comme représentation : « Le désir, en effet, la privation, est la condition préliminaire de toute jouissance. Or avec la satisfaction cesse le désir, et par conséquent la jouissance aussi. » La satisfaction et le contentement résultant d'un désir accompli ne serait alors qu'une « cessation d'une douleur ou d'une privation», il n'entraînent rien dans la durée, et seront remplacés par des manques nouveauxqui mèneront droit à l'ennui. C'est un cycle infini , et à force de combler les mêmes désirs, le plaisir de les atteindre diminue ; tout plaisir bacule en déceptions. La métaphore du pendule est d'ailleurs utilisée pour réprésenter cet ennui. Imaginez un pendule, oscillant indéfiniment. La zone à sa gauche représenterait le malheur, la souffrance et le désir ; la zone à sa droite l'ennui et la perte de désir. Quand le pendule est à parfaite égalité entre les deux zones, seulement là, elle représente le petit peu de plaisir que le désir procure. Alors, ce pendule oscille entre les deux zones sans cesses, entre désir, ennui et souffrance, avec seulement un court instant de satisfaction. Don Juan est également un très bon exemple : il aurait séduit 1003 femmes, et l'on peut se demander pourquoi ce nombre aussi important. Le fait est que le plaisir à séduire chacune d'entre elles se solde à chaque fois par une déception, par la facilité qu'il a de parvenir à ses fins, or, le court instant où il cherche à les séduire lui suffit à continuer ses actions. Le nombre 1003 insiste sur le fait qu'il ne s'arrête pas à un nombre particulier, il continue indéfiniment, quittes à s'inscrire dans une routine voir un profond ennui. Alors, toute la satisfaction et le plaisir résultant de nos actions serait minime, et l'interêt de les mener serait donc alors bas.

La condition humaine n'est pas du tout le bonheur, elle représente la misère. Ne rien faire, la solitude et le silence mènent à l'ennui qui lui même mène au néant, notre existence est alors absurde, sans raison apparente. Depuis notre naissance, nous vivons dans un monde ou notre propre existence est un poids, c'est une charge sur nos épaules. Nous naissons dans un corps spécifique, évoluons dans un environnement spécifique, nous sommes abandonnés à nous-mêmes dans le monde, sans aucunes raisons. Notre existence est donc un mystère. Pourquoi y a t-il quelque chose ? Pourquoi n'y a t-il pas rien ? Le néant, bien qu'il caractèrise notre existence, peut également signifier la mort, qui est certaine ; c'est une menace constante auquelle nous sommes confrontés tout les jours comme le prouve l'expression « mors certa, hora incerta » (mort certaine, heure incertaine). Alors, au milieu de la question de notre existence, le divertissment a été crée, qui consiste à chercher une agitation permanente, que ce soit dans l'amitié, le bavardage ou les jeux. Le divertissement permet de ne pas se focaliser sur la menace de la mort entre autres, pour oublier le malheur. Divers types de divertissements, la chasse par exemple, car même si l'on pourrait obtenir la viande dont on a besoin au marché du coin, l'action de chasser apporte un certain divertissement chez l'homme, il le fait pour s'occuper. Tout ces divertissements crées un bonheur illusoire, pour oublier la réalité sombre et déprimante de notre existence. La religion semble être une solution également, car elle promet un sens à l'existence, la vie éternelle après la mort et la béatitude face à l'insatisfaction de nos désirs ; ainsi, elle redonne de l'espoir. Platon écrit d'ailleurs « Misère de l'homme sans Dieu. Félicité de l'homme avec Dieu », mais il

...

Télécharger :   txt (13.4 Kb)   pdf (51.6 Kb)   docx (15.4 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur Essays.club