Le marché du carbone

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Le marché du carbone est encore méconnu des Québécois. Selon un sondage Léger Marketing réalisé par l’institut économique de Montréal, seulement 37% des répondants ont déjà entendu parler du marché du carbone, contre 57% qui ignorent ce dont il s’agit. Une fois informés de l’existence de ce marché, 54% des répondants se sont dits d’accord avec le projet contre 13% contre. Une assez grande partie est toutefois restée confuse sur le sujet, 32% des participants n’ayant pas d’opinion sur le sujet. Un bémol est toutefois à mettre sur ce projet dans l'opinion des Québécois. Une fois qu’on leur a dit que le projet de mise en place du marché du carbone pourrait entrainer une hausse de 3 cents sur le litre d’essence à la pompe, l’appui de la population sur le sujet est réduit considérablement, passant de 54% à 36% de personnes favorables. Le taux de personnes contre le projet connait une hausse fulgurante, montant à 46% des répondants.

Un crédit de carbone est une unité équivalente à une tonne métrique d'équivalents CO2. Un équivalent CO2 est une mesure du potentiel de réchauffement global d'un gaz à effet de serre. Par exemple ,le méthane, un gaz à effet de serre émis par les éructations des ruminants tels les bovins ainsi que par la fonte de la calotte glaciaire dans certaines régions du monde, aurait un équivalent CO2 de 72 sur une durée de 20 ans, comparé au CO2 lui-même qui équivaut à une unité. On peut donc déduire que sur cette même période le méthane sera 72 fois plus nocif que la CO2.D'autres gaz peuvent être sensiblement plus nocifs que le Dioxyde de Carbone ou le Méthane. Par exemple l’hexafluorure de soufre, un gaz qui était utilisé dans la fabrication de certaines chaussures au cours des années 2000 est 15000 fois plus dangereux pour l’environnement, selon ce système de mesure. Le nombre de crédits carboné qu'une entreprise devra acquérir pour respecter la règlementation en vigueur dépend donc du nombre de tonnes métriques d'équivalents CO2 qu'elle émet sur une base annuelle. La valeur de ceux-ci sera déterminée à l'aide d'une conversion de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Une entreprise bénéficie de nombreux avantages si elle participe au marché du carbone. En plus d’aider l’environnement, elles se donnent une bonne image de marque auprès de leurs clients, qui peuvent l’identifier à une image de protection environnementale. Une fois que l’entreprise visée aura réduit ses émissions de gaz nocifs, elle sera en mesure de revendre les surplus de crédits carbone qu’elle possède à une autre compagnie et ainsi encaisser les bénéfices réalisés durant la transaction. Un autre avantage non négligeable est qu’avec l’utilisation de techniques moins gourmandes en énergie, les factures d’énergie seront réduites pour les entreprises participantes.

La mise en place du marché du carbone représente une avenue intéressante pour le gouvernement canadien sur un plan économique. Les crédits compensatoires qui seront achetés par les entreprises seront admissibles à la Taxe de Vente du Québec (TVQ), à la Taxe sur les produits et services (TPS) et la taxe de vente harmonisée (TVH). Dans la mesure où ces 3 taxes représentent un gain de tout près de 15% pour le gouvernement, ce marché devient intéressant à développer. Les crédits carbones seront également soumis à une imposition. Cet argent pourra donc être réinvesti par le gouvernement afin de mettre en place différents programmes, comme encourager la réduction de GES, trouver des moyens afin d’être moins dépendant vis-à-vis des énergies fossiles, créer des emplois et réduire la dette publique.

La mise en place des crédits compensatoires du carbone s'inscrit dans le plan du Québec de réduire de 20% du niveau de 1990 ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020. Le principal secteur visé par le marché du carbone, le secteur industriel, est actuellement le 2e émetteur de gaz nocifs, après le secteur du transport. Il représente 29.9% des parts d’émissions. À l’échelle du Québec, les 2 plus grandes catégories industrielles en matière de pollution sont les usines d’aluminium avec 29.4% des parts et les raffineries de gaz combustibles comme le pétrole avec 15.0% des émissions.

En conclusion, comme vous avez pu le constater, la mise en place de la bourse du carbone devrait avoir un grand impact au niveau du Québec. Tant au niveau économique, social et environnemental, des changements ont déjà eu lieu et sont également en cours de route. Et vous, en tant que Québécois, êtes-vous intéressé à participer au marché du carbone ?

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Bibliographie

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MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA LUTTE CONTRE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES (MDDELCC) , «Système de plafonnement