La multiplication des régimes démocratiques contribue-t-elle à la pacification des relations internationales ? Comment ?
Par Christopher • 23 Octobre 2018 • 1 148 Mots (5 Pages) • 499 Vues
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Au niveau de la paix intérieure de l’état, il apparait évident qu’une démocratie forte et bien implanté est directement reliée à un niveau paix et une stabilité sociale accrue. Comme écrivait Alexis de Tocqueville dans De la démocratie en Amérique II :
les citoyens, étant égaux, conçoivent chaque jour le désir et découvrent la possibilité de changer leur condition et d’accroitre leur bienêtre : cela les disposes à aimer la paix, qui fait prospérer l’industrie et permet à chacun de pousser tranquillement à bout ses petites entreprises[7].
Le bienêtre du citoyen en démocratie représentative incite donc logiquement les politiciens à calmer leurs ardeurs guerrières, à tout le moins celles qui dérangeraient directement le quotidien du citoyen, car fort est le risque que leur popularité en serait entachée en bout de ligne[8]. On peut donc espérer que cette paix se reflète aussi au niveau des actions étatiques internationales.
Force est de constater que les démocraties ont encore recours à la guerre lorsqu’aucune atteinte n’est portée au bienêtre de leurs citoyens et qu’elles y voient un avantage quelconque. Ils existent de nombreux exemples à travers l’histoire où des démocraties sont intervenus de façon militarisée contre un autre état non-démocratique. Si le plus souvent ces états tentent de légitimer leurs actions, et bien souvent depuis la fin des années 90 en utilisant la thèse selon laquelle il est du devoir « des démocraties confirmées de les [lire états non-démocratique] rendre démocratiques, au besoin en recourant à la guerre »[9], il semble s’agir beaucoup trop fréquemment d’une question d’intérêts nationaux. La paix au sein des frontières n’est pas toujours synonyme de paix.
En conclusion, la multiplication des régimes démocratiques semble en effet pacifier les relations internationales et ce parce que la démocratie favorise la paix, notamment en permettant à la société civile d’avoir un poids politique non-négligeable et en diminuant considérablement l’attrait de la guerre comme solution à un conflit. Toutefois si les démocraties sont un terreau fertile à la paix, il leur arrive encore de se comporter de façon belliqueuse et non-légitime lorsqu’elles y voient un avantage et alors elles maquillent simplement leurs intentions de façon plus raffinée.
Bibliographie
Monographies et ouvrages collectifs :
DE TOCQUEVILLE, Alexis, De la démocratie en Amérique, II, Paris, Éditions Gallimard, 1986 [1840]
GOLDSTEIN S., Joshua, Winning the war on war, Toronto, The penguin group, 2012, 385 pages
Vaïsse, Maurice. « Les relations internationales depuis 1945 (14e édition)», Armand Colin (Paris, 2015)
Articles de périodique scientifique
ABUKHALIL, As’Ad, « Change and democratisation in the Arab World : The Role of Political Parties », Third World Quarterly, vol 18, no 1, Mar 1997, p. 149-163
AYER J., Alison, « Demystifying democratisation : the global constitution of (Neo)Liberal Polities in Africa » Third World Quarterly, vol 27, no 2, 2006, p. 321-338
BRAUNER, Jennifer, « Military spending and democratisation », Peace Economics, Peace Science and Public Policy, vol 18, Dec 2012, p. 1-17
ONEAL, John R. RUSSET, Bruce. « À la recherche de la paix dans un monde d’après-guerre froide caractérisé par l’hégémonie et le terrorisme », Études internationale, vol 35, no 4, 2004 : 641-665
Référence en ligne
NDAYAMBAJE, Sylvère, « Peut-on parler d’une paix démocratique », OLNY, 2013, http://www.olny.nl/Research_Recherche/Sylvere_Ndayambaje_paix_democratique.pdf
Publication officielle
UNESCO, CAILLÉ, Alain, Paix et démocratie, une prise de repères, Paris, UNESCO, 2004,
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