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Monnaie et financement de l’économie

Par   •  15 Mars 2018  •  15 733 Mots (63 Pages)  •  485 Vues

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C’est Palmstruck, le fondateur de la première banque de Suède, qui a crée le premier billet de banque moderne, non fondé sur la confiance. Cette banque a d’ailleurs fait faillite puisqu’il y a eu perte de confiance et donc retrait des métaux précieux qui valaient moins que le billet émis. Le billet de banque est ici d’abord fiduciaire, puis devient convertible en or et argent. En France, il est inconvertible sauf pendant les révolutions. En 1936 en France, on a donc un billet inconvertible puis obligatoire (plus de choix pour sa monnaie, c’est le billet de banque). La monnaie scripturale ou monnaie bancaire a pour support le chèque, le virement automatique, les cartes de paiement. La monnaie électronique est une valeur monétaire stockée électriquement lors de la réception de fonds et permettant de payer des transactions. Cela concerne la monnaie électronique détenue sur des moyens de paiement comme la carte prépayée en possession du payeur, la monnaie électronique stockée à distance sur un serveur, comme la monnaie de réseau, ou le cyber-argent . La monnaie électronique peut être émise par une entreprise endossant le statut d’établissement de monnaie électronique. Juridiquement, cela est moins contraignant que le statut d’établissement de crédit, mais cela pourrait limiter le pouvoir des banques commerciales, dans l’émission monétaire, et même peut être transformer la conduite de la politique monétaire par la Banque Centrale. Pour l’instant, la monnaie électronique se limite principalement à des supports prépayés, utilisables en des endroits précis et rapidement reversés sur un compte bancaire. Mais, si la monnaie électronique devenait une monnaie de réseau, très diffusée, alors, parallèlement, il y aurait destruction de la monnaie scripturale, donc de la monnaie créée par les banques commerciales.

Section 3 : Les agrégats monétaires et les agrégats de placement.

-> Présentation et limites de l’analyse des agrégats monétaires

Les agrégats monétaires sont des indicateurs statistiques qui recensent la capacité de dépense des Agents Non Financiers résidents (ANF), c’est à dire les ménages et les entreprises. On y ajoute les placements financiers qui peuvent être facilement, rapidement convertis en moyens de paiement, mais aussi sans risque de perte en capital. Depuis des décennies, l’innovation financière rends difficile la distinction entre les actifs financiers qui peuvent constituer une réserve de monnaie, utilisables pour les dépenses, et les actifs financiers qui constituent un placement non mobilisable à court terme (moins de 2 ans). En effet, les marchés de capitaux se sont élargis et sont très dynamiques, par conséquent, les arbitrages entre les catégories d’actifs sont plus faciles, et notamment la frontière entre les agrégats monétaires et les agrégats de placement est difficile à évaluer, de même que leur suivi statistique (c’est en plus difficile à évaluer dans le temps).

Si on porte l’analyse sur les acteurs, c’est à dire les banques et les épargnants, on constate que les banques substituent aux ressources que sont les dépôts, l’émission d’autres actifs remboursables sur le marché monétaire ou sur le marché financier à court terme. Les épargnants substituent aux dépôts bancaires traditionnels (ex : livret A) des comptes moins facilement transférables, mais qui le restent à court terme et qui sont rémunérés, ou bien des part d’OPCVM monétaire dont la liquidité est proche de celle d’un dépôt bancaire et qui offre une rémunération équivalente à celle du marché monétaire. Ce sont les autorités monétaires (les Banques Centrales) qui vont distinguer et définir la monnaie et les agrégats monétaires d’un côté, et de l’autre, les titres, placements et les agrégats de placement. On a besoin de connaître les agrégats monétaires pour mesurer la quantité de monnaie, et contrôler l’évolution et les variations de ces agrégats, et donc contrôler le plus efficacement possible la quantité de monnaie pour contrôler les taux de variation des prix.

-> Les agrégats monétaires M1, M2 et M3.

- M1 est composé des billets de banque, les pièces et les dépôts à vue.

- M2 : M1 + les dépôts à termes, d’une durée inférieure ou égale à deux ans + les dépôts remboursables avec un préavis inférieur ou égal à trois mois. Donc M2 - M1 est déposé sur des comptes à livret (ex : livret A, le compte d’épargne logement, les livrets jeunes, les livrets soumis à l’impôt…) + les dépôts à terme qui sont rémunérés = quasi monnaie.

- M3 : M2 + les titres d’OPCVM monétaires + les titres du marché monétaire + les titres de créance émis d’une durée initiale inférieure ou égale à deux ans (en général émis par les IFM : Institut Financier Monétaire).

Les agrégats monétaires regroupent les moyens de paiement classiques (surtout dans M1) + les placements financiers facilement transformables en moyens de règlement sans risques importants de perte en capital. L’indicateur M3 est un indicateur important pour la Banque Centrale Européenne. De 1999 à 2003, M3 était une valeur de référence. La croissance de la masse monétaire M3 ne devait pas dépasser 4,5% par an. L’objectif était de limiter la croissance de la monnaie pour limiter l’inflation. Aujourd’hui, M3 est un indicateur parmi d’autres (pour la politique monétaire).

-> Les agrégats de placement.

Les agrégats de placement rassemblent les masses de monnaies qui sont engagées dans des opérations d’épargne plus ou moins liquides, à plus ou moins long terme, plus ou moins financières et plus ou moins risquées.

- P1 : rassemble les produits d’épargne contractuelle, en général, ce sont des comptes sur livrets (ex : plan d’épargne logement). Dans ces agrégats, on trouve les comptes d’OPCVM garantis, donc en général, on trouve dans P1 l’épargne qui n’est pas confrontée à un risque de perte en capital.

- P2 : on trouve les instruments de types obligations, et tous les contrats d’épargne et de placement qui ont comme support les obligations. Exemple : certains contrats d’assurance vie et les titres d’OPCVM obligataires investis en obligations.

- P3 : Les autres placements, notamment les placements qui ont comme support les actions, et les autres participations, on y trouve notamment les OPCVM en action.

-> Les contreparties de M3.

La monnaie est créée en partie

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